Promenade d’un Français en Suède et en Norvège/08


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Ekolsund. — Gustave III. — Upsal.


Ekolsund est une maison royale qui appartenait au feu roi, pendant qu’il était prince royal, et qu'il a gardée long-temps après être monté sur le trône. Il l’a enfin vendue à M. Seton Écossais de naissance, qui avait fait une très-grande fortune en Suède : celui qui la possède à présent est son neveu sir Alex. Séton, Écossais aussi, et dont les terres dans ce pays sont dans le West-lothian près du Sterlingshire, où j’ai trouvé si long-temps la paix. J'en reçus l’accueil le plus flatteur et je fus charmé de me retrouver avec un compatriote, car c’est toujours comme tel, que les Écossais me traitent dans le pays étranger.

Ekolsund est divisé en deux grands corps-de-logis, le roi et sa société demeuraient dans l’un : l’autre était destiné pour sa suite, les cuisines et les caves etc. Ce qui convient à un roi est souvent fort gênant pour un particulier : tant de bâtimens deviennent inutiles. M. Séton a tout-à-fait abandonné le pavillon du roi, personne n’y demeure : les fournitures sont encore en assez bon état et la maison est toujours en bon ordre.

Sur deux volets, on voit un petit cadre d’argent avec un verre. Sous l’un le feu roi a écrit de sa main. D. 12 september 1772 Âterkom hit frôn revolutionen[1].

Gustaf.

Il avait bien quelque raison d’être bien aise de se retrouver sain et sauf dans sa maison : il y a peu d’exemples d’une révolution aussi complète, que celle qu’il fit cette année : il ne fallait pas moins que tout le courage et la présence d’esprit qu’il y a mis, pour réussir[2].

La situation du roi dans la salle de ces mêmes nobles, qui avaient usurpé le pouvoir royal et qui avaient demandé à sa mère le compte des diamans qu’elle avait reçus eu mariage : qui, la veille encore, se servaient de son contre-sein gravé, pour ne lui pas communiquer les affaires publiques, est réellement une chose unique.

Quel spectacle étonnant ne devait-ce pas être, d’entendre les reproches amers, qu’il leur fit, l’humble silence dans lequel la force de la vérité et du canon, les fit se tenir. Lorsqu’enfin tout fut fini, le roi ôta sa couronne et en signe de pardon général, (tirant de sa poche un livre de pseaume) il entonna lui-même le te deum, auquel tout le monde répondit, sinon de cœur, du moins des lèvres.

Une inadvertance malheureuse, (dans la constitution qu’il présenta alors, et qui comme on peut bien le penser, fut acceptée sans difficulté) servit de prétexte aux officiers mécontens de son armée, pour refuser de le suivre dans l’attaque qu’il fit de la Russie en 1733 ; il fut obligé d’avoir encore recours à un coup d’autorité en 1789, pour obtenir l’acte qu’on appelle de sureté ; qui autorise le roi à déclarer la guerre, sans en prévenir la diète. Droit, qui certainement doit toujours appartenir au monarque ; il est inconcevable qu’il ne se le soit pas réservé dans la constitution de 1772, puisqu’alors il semble qu’il était absolument le maître de l’y insérer. La vigueur encore plus déterminée de ce coup d’autorité ; les précautions si bien prises pour s’en assurer le succès, dénotent un prince habile et très-courageux.

C’est dans le temps même, ou Gustave frappait avec courage ces grands coups, que Louis XVI, dans des circonstances pas à moitié si embarrassantes, courait à sa perte et à celle de son royaume, par la faiblesse et la trop grande condescendance de son gouvernement. Plût à dieu que notre malheureux roi eût eu quelques étincelles du génie entreprenant, qui animait GustaveIII. Ses contemporains ne lui rendent pas toute la justice qui lui appartient : la guerre de Finlande, qui quoique glorieuse pour lui et pour la Suède, a cependant été malheureuse dans ses conséquences, fait qu’on reproche à sa mémoire, le dérangement des finances qui existe à présent, et le vide qu’elle a laissé dans un pays déjà si peu peuplé.

Mais ces malheurs, a qui les Suédois les doivent-ils ? à eux-mêmes, on doit le dire. Si le roi eût trouvé dans son armée, la soumission qu’il devait présumer y rencontrer ; la première campagne eût terminé cette guerre, de la manière la plus utile et la plus glorieuse. Le plan, au dire même des ennemis qu’il attaquait, en était parfait. Combien n’a-t-il pas fallu de talens et de victoires brillantes et coûteuses, non pour réparer, cela n’était pas possible, mais pour empêcher que les conséquences de cette insurrection ne fussent fatales au royaume.

Un assassin a enfin privé l’Europe des secours qu’elle devait se promettre des talens de Gustave. Il avait mieux connu l’esprit de la révolution cruelle de la France, qu’aucun autre prince. Tous les rois de l’Europe ont cru que jamais occasion plus favorable ne se présenterait d’humilier la France, et de saisir les provinces qui étaient à leur convenance. Gustave seul, trop éloigné pour pouvoir être mu par des vues d’intérêt, a vu dans ce colosse alors naissant et faible, la destruction de la société et le retour de l’Europe à la barbarie, après que des flots de sang auraient été versés sur ses trônes culbutés. Il voulait qu’on étouffât le mal dans son principe ; les autres le voyaient croître et se fortifier avec plaisir, pensant qu’il n’étendrait pas ses ravages jusques chez eux, et que le beau pays qu’il dévorait deviendrait leur proie ; aveuglement qui leur a déjà été bien fatal et qui peut l’être bien davantage.

En quittant la maison d’Ekolsund au nouveau propriétaire, le roi écrivit sur un autre volet D. 6 mars 1776, adieu. M. Séton par respect pour sa mémoire, a fait recouvrir ces deux endroits d’un petit cadre.

Le parc d’Ekolsund est fort beau et très-grand ; je compte y revenir au printemps, en commençant ma longue promenade : je remets à cette époque à parler de différens objets assez intéressans.

Près de la maison, il y a une pierre gravée en caractères runiques très-bien conservés, et dont l’inscription, ainsi que la plupart de celles de ce genre, a rapport à quelque chose de peu important. Elle est sans date, comme elles le sont presque toutes : il s’agit ici de la bâtisse d’une maison. Comme les expressions de ce vieux gothique m’ont semblé avoir un rapport singulier avec l’anglais, j’ai cru devoir rapporter l’inscription en supprimant les caractères runiques qu’on n’entendrait pas.

« Kika let raisa stain, at Thortarf buanta sin, sun Kuthutukar, auch buky harvistum. Bali risi.

Mot à mot en anglais.

Kika did let raise this stone at to thortaf husband her, son of Kuthutukar, and the built harvistum. Baly has rose it[3].

Ce ne serait pas bon anglais, mais on l’entendrait et en y ajoutant les articles et les pronoms toujours supprimés dans le runique, et placés dans l’entre-ligne, ce serait à-peu-près la manière dont on s’exprime à présent.

Partant sur la glace je fus visiter Skog closter (le cloître du bois) un très-beau château, autrefois un couvent, dont l’église reste encore. Il appartient au comte de Brahé, chef d’une famille illustre et le premier comte de Suède. On y montre un grand nombre d’armes, de pierres précieuses et nombre de jolies petites choses en ivoire, dépouilles de l’Allemagne durant les guerres de Gustave-Adolphe ; on assure qu’il y en a pour une somme très-considérable. Le château lui-même été bâti par le général Wrangel, sur le butin qu’il avait fait. il en est plusieurs autres dans Ce pays, bâtis de cette manière. Ekolsund a aussi été construit par le général Totte ; et jusqu'à la cloche, qui sert à appeler les gens pour le dîner, porte une inscription polonaise. Celui qui bâtit Skog-closter, était si enchanté de l’ordre qu’il y avait établi, qu’il stipula dans son testament, que la maison de Brahé, à qui il devait revenir après sa mort, n’aurait pas la liberté d'y rien changer, faute de quoi sa succession passerait à d’autres. Voilà plus de cent ans que le général est mort, et l’on a jusqu’à présent respecté son arrangement et sa vieille fourniture, qui, il faut en convenir, est un peu hors de mode.

Je fus reçu à Upsal par M. l'archevêque, M. Uno de Troil, homme aussi bon que savant, et par M. le gouverneur de Veterstet, qui voulut bien me loger dans sa maison. La plus grande université de Suède est dans cette ville ; avant d’être employé dans toute autre branche que le militaire, il faut avoir pris des degrés dans une des trois universités du royaume, Upsal, Lund ou Âbo en Finlande. y a dans celle d'Upsal environ cinq à six cents étudians. Je ne crois pas devoir répéter ici ce que beaucoup d’autres ont déjà dit dans le plus grand détail sur cette ville et sur les choses curieuses, qu’elle contient ; en général, ces détails sont toujours copiés les uns d’après les autres.

Le feu roi a déposé dans la bibliothèque deux grands coffres enchaînés et scellés qui ne doivent être ouverts que cinquante ans après sa mort. Cette bibliothèque est très-considérable : on y montre plusieurs anciens manuscrits, entre autres la bible écrite par l’évêque Ulphilas, dans la langue Mésogothique : il paraît que cet évêque fut envoyé par l’empereur Constantin le Grand pour prêcher et convertir les Goths, qui étaient dans la Thrace. C’est le plus ancien monument qu’on ait de cette langue : on l’appelle Codex argenteus ; le bibliothécaire m’a dit que c’est à cause de sa reliure qui est en argent massif ; d’autres prétendent que c’est parce qu’il est écrit en lettres d’argent et d’or. Avec un peu d’étude les savans Suédois le comprennent encore : le professeur Göransson en a imprimé et traduit plusieurs passages.

La cathédrale est un beau bâtiment gothique ; elle est beaucoup moins grande que quelques-unes sur le continent ou en Angleterre : elle est très-vaste cependant et élégamment construite dans l’intérieur : c’est derrière l’autel que reposent les restes du grand Gustave-Vasa. M. Freidenheim, le fils du dernier archevêque a érigé un très-beau monument à son père : il a été fait en Italie. La Religion s’appuye sur la croix et montre l’archevêque : elle est représentée paf une très-belle femme. C’est toujours plus agréable ; on en aime davantage les vertus, de les voir sous un joli minois : si les femmes sculptaient, peut-être les verrions-nous transformées en jolis garçons. C’est une chose étrange que les anges qui dans le sud de l’Europe sont représentés sous la forme de jolis jeunes gens avec de belles ailes, le soient toujours, dans les pays du Nord, sous celle de jeunes et belles filles. Pendant que je faisais tout seul ces belles réflexions, les ouvriers qui étaient dans l’église, s’en allèrent, sans- que je m’en aperçusse. Quand j’eus bien admiré ce qu’il y avait à voir, je voulus sortir, et je trouvai la porte fermée. Cela me fit d'autant plus de peine, que c'était l’heure du dîner et que la maison du bon Dieu est connue pour n’être pas des mieux fournies. Je pris le parti de frapper en cadence contre la porte de fer : les premiers qui passèrent, crurent, j’imagine, que c’était un revenant ; car ils s’en furent au plus vite : la curiosité enfin amena deux ou trois personnes, je parlai et l’on fut chercher le portier.

On montre dans la sacristie, un vieux tronc, que l’on prétend avoir été la statue de Thor : on y montre aussi une grosse pierre à repasser, que le roi Albrecht envoya à la reine de Dannemarck Marguerite de Valdemar, (veuve de son prédécesseur Magnus Smeck) pour épointer ses aiguilles à ce qu’il prétendait. La reine pour reconnaître son présent, fit faire un drapeau avec une de ses chemises sales et le lui envoya ; ou le voit aussi[4].

Comme le ton de la société a changé, de petits bourgeois, querellant dans un village, ne se permettraient pas à présent de niaiseries aussi puériles : et c’était deux grands souverains alliés par le sang ! Cette grande princesse, qui par la sagesse et la vigueur de son gouvernement, mérita qu’on la nommât la Semiramis du Nord, long-temps avant que la reine Elizabeth régnât en l’Angleterre et l'impératrice Catherine en Russie : qui battit depuis le roi Albrecht, le fit prisonnier à Mösseberg en Vestrogothie, et déclara son neveu, Eric duc de Poméranie, son héritier, aux trois royaumes du Nord, qu’avec le consentement des différens états, elle unit si sagement et si politiquement par le traité de Calmar en 1397. Ces trois royaumes, évidemment habités par le même peuple, parlant la même langue (avec quelque légère différence) seraient sans doute encore unis. sans l’imbécile fureur de ses successeurs, qui força les Suédois à prendre les armes, pour secouer leur joug en se séparant du Dannemarck ; pendant que les Danois eux-mêmes furent obligés de les détrôner.

Le château d’Upsal est encore une maison royale, il était autrefois très-fortifié : les vieilles murailles forment à présent des tas énormes de briques. On l’appelait anciennement Styre-Bishop (Bride-l’évêque), parce que dominant la ville, il servait à tenir en bride l’évêque ou l’Archevêque, qui en avait un autre, près de la cathédrale, et qui souvent abusait de son pouvoir jusqu’à faire la guerre au roi. On sait la peine que l’archevêque Troll a donnée à Gustave-Vasa : au sur-plus tous les évêques et tous les principaux seigneurs en Suède, étaient dans la même situation et avaient des places dites de sureté, contre le roi. Ce furent surtout ces places, que Gustave-Vasa eut de la peine à soumettre. La peine que lui donna un clergé si puissant, dut sans doute contribuer beaucoup à l’engager à faire la réforme, pour se soustraire, tout-à fait à sa puissance, et être autorisé à s’emparer de ses biens.

On doit présumer que toutes les branches qui ont rapport aux sciences, fleurissent dans cette université. La botanique sur-tout que cultivait Linnœus, et qui lui a acquis une réputation méritée, est encore très-soignée sous le professeur Thunberg. La collection que l’on montre dans le cabinet d’histoire naturelle n’est pas celle de Linnœus : celle qui lui appartenait, fut vendue à Londres après sa mort, mais elle est encore digne de l’attention des curieux.

La collection des mousses est à ce qu’on assure très complette. Elle a été faite par le docteur Vestering de Norrköping, qui a réussi à faire des couleurs avec toutes les espèces : l’on m’a montré plusieurs écheveaux de soie teints en différentes couleurs tirées des mousses. Elles réussissent mieux pour celles qui sont peu saillantes. On montre aussi dans ce cabinet nombre d’animaux empaillés, et enfin ce qui peut avoir rapport à cette partie.

Le cabinet des monnaies et des médailles en rassemble une très-grande quantité. Le feu roi en a fait frapper beaucoup : elles sont fort belles, mais elles sont bien nombreuses[5]. On y conserve quelques-unes de ces pièces énormes de cuivre dont on faisait usage il n’y a guères que quarante ans ; il y en a qui pèsent plus de trente livres, les armes du royaume sont aux quatre coins et au milieu : il fallait une charrette pour payer cinq ou six Ricksdalers (24 l. tournois).

Dans la pièce attenante à celle de ce cabinet, on voit une suite de tableaux peu intéressans par leur fini, mais beaucoup par le sujet. C’est l’histoire du roi Christian II : on le voit d’abord donner des assurances de protection aux Evêques et aux peuples soumis : puis l’Archevêque Troll soufflant le feu de la discorde, et lui donnant de fausses insinuations : dans le troisième, les Evêques sont mis à mort, leurs têtes jetées dans un tonneau et le corps du dernier administrateur de Suède, déterré pour être ensuite jeté au feu : puis les sénateurs décapités devant le tyran[6], les moines noyës et assommés, et enfin une bataille entre ses troupes et les Dalécarliens, puis sa fuite précipitée.

Si jamais révolte contre l’oppression fut juste, ce fut celle-là : ces peintures cependant entretiennent une animosité contre le peuple dont Christian II était roi, qui quoique juste dans son principe n’est plus fondée, sur-tout quand on se ressouvient que les Danois chassèrent également leur tyran, et lui donnèrent un successeur de son vivant.

Le cabinet de minéralogie est aussi très-complet et contient des échantillons de presque toutes les mines de Suède, des différentes espèces de marbre et de porphyre, trouvées dans le pays et des coquilles de toute espèce.

Différens professeurs font des lectures publiques sur tous les objets de la littérature et des sciences. Les étudians prononcent souvent des discours sur les sujets auxquels ils s’appliquent : communément ces discours sont imprimés, et la manie des épîtres dédicatoires, qui possédait les professeurs du siècle passé est loin d’avoir cesse. Souvent, pour un petit ouvrage de sept à huit pages, on voit à la tête une douzaine de dédicaces. C’est un secret que les auteurs de Londres regretteront de n’avoir pas connu : je ne connais que Dryden, qui semble en avoir eu une idée. Malheureusement les mécènes anglais suivent en cela. leur goût ordinaire, ils aiment peu la compagnie, et ne voudraient pas d’un hommage offert à un grand nombre.

Lorsque les jeunes gens ont fait leur droit, ils prennent le titre de magister qu’on leur donne dans la société. Leur usage est alors d’ajouter un us à la fin de leurs noms pour le latiniser : de là. vient que la plupart des prêtres et des professeurs en Suède ont des noms terminés en us.

Lorsqu’un prêtre parvient à l’Evêché, sa famille est anoblie, et alors on change l’us en Skiöld (bouclier), hielm (casque), Stiern (étoile) ; ou bien, on prend un nom de bête sauvage ou d’oiseau de proie, comme Löwen, (lion) Falk (faucon) et on le termine par une des trois épithètes précédentes. La plupart des noms nobles en Suède et en Dannemarck, sont terminés ou commencés de cette manière. Les officiers en Dannemarck font précéder le leur de l'appellation von (de). C’est à ceci, que se rapporte la plaisanterie d’Holberg dans sa comédie de Jacob von Tyboe. Vi lœrde, bruge i steden for det ord VON, som krigs-mœnd, sœtte för deres nanm, det ord US som vi hefte meget net bag til[7]


  1. Le 12 septembre 1772 revenu de la révolution.
  2. Tant de livres ont été écrits sur cette révolution étonnante, que je n’ose pas céder à l’envie d’en donner un précis. Je me contenterai de citer quelques-uns des auteurs qui en ont parlé. Coxe dans son voyage du Nord, Sheridan's revolution of Sweden : le Voyage de deux Français dans le Nord, le récit qui m’a paru le plus succinct et le mieux écrit, est celui qui se trouve dans le Voyage d’un officier hollandais en Suède.
  3. Kika éleva cette pierre à Thortarf son mari, fils de Kuthumtukar, et bâtit Harvistum. Baly l’a placée.
  4. M. Coxe dit que ce drapeau, fait avec une chemise de Marguerite, avait été fait par elle pour encourager ses troupes un jour de bataille ; je ne conçois guères quel encouragement une chemise sale de la reine Marguerite eût pu donner à ses soldats. Albrecht et Marguerite s’étaient fait ces présens réciproques, pour s'insulter l'un l’autre.
  5. Pour plus de détails, voyez le Voyage au nord de l’Europe par deux Français, volume de la Suède, page 110 et 165.
  6. Pendant que Christian faisait couper le cou, en sa présence, aux sénateurs sur la place du marché à Stockholm, les Suédois campés sur des hauteurs, dans les environs de cette ville tirèrent un coup de canon dont le boulet vint frapper le coin de la maison où il était, à cinq ou six pieds de la fenêtre où il se tenait, à la hauteur de sa tête, et se logea dans la muraille. Cette maison qui est vis-à-vis la bourse, a depuis été rebâtie, mais on a replacé le boulet à l’endroit même où il avait d’abord frappé. Cette histoire paraît apocryphe, mais le boulet est bien au coin de la maison.
  7. En place de ce mot von que les gens de guerre mettent devant leurs noms, nous autres savans faisons usage du mot us, qu'avec beaucoup de grâce, nous ajoutons par derrière.