Principes de la musique et méthode de transposition, 4e édition/p1/5c
FORMÉS PAR LES NOTES DE LA GAMME MAJEURE ET PAR CELLES DE LA GAMME MINEURE.
174. Combien peut-on former d’intervalles de chaque sorte, soit avec les notes de la gamme majeure, soit avec celles de la gamme mineure ? | |
Quelle position ces intervalles occuperont-ils dans la gamme ? | |
La réponse à ces questions se trouve dans le tableau suivant. |
(*) NOTA. — Nous adoptons ici la gamme mineure avec 6te mineure et note sensible, parce que, construite ainsi, elle est plus conforme à la constitution du mode et plus tonale que faite suivant l’autre manière.
La note sensible étant, dans le mode mineur, d’une nature chromatique, les intervalles qui résultent de la combinaison de cette note avec les autres sons de la même gamme devraient être exclus du tableau des intervalles diatoniques. Cependant, en raison du rôle important et nécessaire que joue la note sensible dans la tonalité moderne, on ne peut considérer cette note, ni par conséquent les intervalles qu’elle fait naître, comme étant absolument étrangers à la gamme.
On voit par ce tableau : | |
175. 1° Que la gamme majeure ne contient qu’un seul intervalle augmenté, la quarte[1] ; et qu’un seul intervalle diminué, la quinte (renversement de la quarte augmentée) ; Que la gamme mineure (celle avec sixte mineure et note sensible) offre une quinte augmentée, deux quartes augmentées, une seconde augmentée ; et le renversement de ces intervalles, une quarte diminuée, deux quintes diminuées et une septième diminuée ; | |
176. 2° Que la note sensible, sauf une exception[2], entre dans les intervalles augmentés ou diminués qui se font avec les notes de la gamme. La note sensible est le son grave des intervalles diminués ; elle est le son aigu des intervalles augmentés. L’exception que nous venons de signaler a pour objet la quinte diminuée formée sur le 2e degré de la gamme mineure, et son renversement, la quarte augmentée. |
177. Nous connaissons les intervalles qui peuvent être formés avec les notes d’une gamme diatonique ; nous pouvons maintenant retourner la question de la manière suivante : | |
[3] ? Pour répondre à une semblable question, il faut considérer la note grave de l’intervalle comme formant, tour à tour, chacun des degrés qui, soit dans le mode majeur, soit dans le mode mineur, peuvent recevoir un tel intervalle. Par exemple, on demande à quels tons majeurs et mineurs pourraient appartenir les deux notes ut, mi ? Ut mi forment une tierce majeure. Nous voyons, dans notre tableau, que la tierce majeure se pose sur les 1er, 4e et 5e degrés du mode majeur ; et sur les 3e, 5e et 6e degrés du mode mineur. Donc les notes ut, mi entreraient : | Étant données deux notes, formant tel intervalle, dire toutes les gammes majeures et mineures dans lesquelles ces deux notes peuvent entrer
dans les gammes majeures | d’ut | (1er degré étant ut) ; |
— | de sol | (4e degré étant ut) ; |
— | de fa | (5e degré étant ut) ; |
et dans les gammes mineures | de la | (3e degré étant ut) ; |
— | de fa | (5e degré étant ut) ; |
— | de mi | (6e degré étant ut). |
EXERCICES.
Combien peut-on former d’intervalles de TELLE SORTE
avec les notes d’une gamme de mode majeur ?
Sur quels degrés sont-ils placés ?
Combien peut-on former d’intervalles de TELLE SORTE
avec les notes d’une gamme de mode mineur ?
Sur quels degrés sont-ils placés ?
Désignez toutes les gammes majeures et mineures auxquelles
pourraient appartenir les deux notes TELLE et TELLE.
EXERCICES PRATIQUES
Dictées d’une difficulté progressive.
- ↑ D’après la classification dont nous avons parlé pages 86 et 87, la gamme majeure n’offre que des intervalles majeurs et mineurs. (Nous ne parlons pas de l’octave, qui est toujours juste.)
Les intervalles augmentés et diminués sont toujours le résultat d’une altération chromatique, et la gamme mineure n’en contient que par sa note sensible, qui est une altération. Cela est rationnel.
Voici les intervalles, dans les deux modes, d’après cette classification.
- ↑ Cette exception n’existe pas d’après la classification indiquée pages 86 et 87. Voyez d’ailleurs la note ci-dessus.
- ↑ La solution de semblables problèmes fournit des données utiles au point de vue de l’harmonie, en révélant les points de contact qui existent entre divers tons, quelquefois fort éloignés les uns des autres.
Par de tels exercices l’esprit se rend familiers des rapports sur lesquels repose le mécanisme de la modulation. (Voyez notre Cours complet d’harmonie, chapitre de la Modulation.)