Principes de la musique et méthode de transposition, 4e édition/p1/3d
MOYEN DE CONNAÎTRE QUELLE EST LA NATURE DE L’INTERVALLE FORMÉ PAR DEUX NOTES QUELCONQUES ; OU DE SAVOIR QUELLE EST LA NOTE QUI, SUR TELLE AUTRE, PRODUIT TEL INTERVALLE.
109. Soit que le cas proposé exige l’emploi d’altérations, soit qu’il n’en comporte pas, on commencera d’abord par se rendre compte de l’intervalle qui serait fourni par les notes non altérées. Cela est facile. Les notes naturelles ne formant de demi-tons que de mi à fa, et de si à ut, en remplissant l’intervalle par les degrés intermédiaires, on verra tout de suite s’il contient le demi-ton mi fa, ou le demi-ton si ut, ou tous les deux, ou ni l’un ni l’autre. Or le nombre des demi-tons étant connu, la nature de l’intervalle l’est aussi (§§ 105 et 106). Si le cas proposé exige l’emploi d’altérations, il n’y a plus qu’à les appliquer, en en tenant compte, aux notes de l’intervalle naturel dont la qualité est connue, et qui sert de point de comparaison. |
|
110. Appliquons ces remarques. On demande quel est l’intervalle formé par les notes si, sol ? |
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | six degrés, c’est donc une sixte ; | |
Si, | ut, | ré, | mi, | fa, | sol, | ||
(la sixte majeure n’en prend qu’un).
♯, si ? | On demande quel est l’intervalle fourni pour les notes ut
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | ||
Ut, | ré, | mi, | fa, | sol, | la, | si, | septième ; | |
Ut, | si, | 7e majeure (un seul demi-ton) ; | |
Ut, | si , | 7e mineure ; | |
Ut ♯, | si , | 7e diminuée. |
Ut ♯, si , forment donc une septième diminuée.
Quelle note ferait sixte mineure sur ré ? |
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | ||
Ré, | mi, | fa, | sol, | la, | si, | sixte majeure (un seul demi-ton). | |
C’est donc si .
Quelle est la sixte majeure de mi ? |
Mi, ut ♯, sixte majeure.
Ainsi c’est ut ♯.
Sur l’application, | no 3, page 96. |
111. Les intervalles sont diatoniques ou chromatiques. Un intervalle est diatonique, quand les notes dont il est formé peuvent entrer dans une même gamme diatonique. Un intervalle est chromatique, quand il ne peut être formé dans aucun ton, sans le secours de l’altération ; en d’autres termes, quand les deux notes qui le produisent ne pourraient pas appartenir à une même gamme diatonique. |
Intervalles diatoniques et Intervalles chromatiques. |
NOTA. — Nous indiquerons ci-après, à la page 133, le nombre et la nature des intervalles appartenant, soit à la gamme majeure, soit à la gamme mineure, ainsi que les degrés sur lesquels ils se produisent. | |
112. On renverse un intervalle en transportant le son grave de cet intervalle au-dessus du son aigu ; ou le son aigu au-dessous du son grave. | Renversement des intervalles. |
113. L’octave juste étant la limite de cette opération, il n’y a que les intervalles simples qui soient susceptibles de renversement. | |
114. Par le renversement, l’unisson devient octave ; la seconde, septième ; la tierce, sixte ; la quarte, quinte ; la quinte, quarte ; la sixte, tierce ; la septième, seconde ; et l’octave, unisson. |
On remarquera, dans ce tableau, que tout intervalle additionné avec son renversement donne le nombre 9. C’est là un moyen facile de se rappeler le résultat du renversement des divers intervalles. | |
115. On comprend que plus un intervalle est grand, plus son renversement est petit, et vice versâ. En conséquence, par le renversement, les intervalles majeurs produisent des intervalles mineurs ; les augmentés, des diminués ; les intervalles justes donnent des intervalles justes. |
116. Les intervalles sont mélodiques, quand les sons qui les forment se produisent successivement dans une même partie. | Intervalles mélodiques et intervalles harmoniques. |
117. Ils sont harmoniques, quand les deux sons se font entendre simultanément. |
118. Les intervalles harmoniques sont divisés en intervalles consonnants et en intervalles dissonants. Les intervalles consonnants sont ceux dont les sons s’accordent d’une manière agréable ; et les intervalles dissonants, ceux dont l’effet est moins satisfaisant[1]. |
Sur les principes, | no 3, page 95. |
Sur l’application, | no 4, page 96. |
RÉSUMÉ.
A. La distance d’un son à un autre son se nomme intervalle.
B. Les noms de seconde, tierce, quarte, quinte, etc., donnés aux intervalles, marquent le nombre de degrés diatoniques qu’ils renferment.
C. Les intervalles se partagent en simples et en composés.
D. Les intervalles simples sont ceux qui ne dépassent pas l’octave ; les intervalles composés, ceux dont l’étendue excède cette limite.
E. Les intervalles composés ne sont que la réplique des intervalles simples.
F. Un ramène au simple un intervalle composé, en retranchant de ce dernier le nombre 7 autant de fois qu’il s’y trouve contenu ; le reliquat est l’intervalle simple.
G. Un intervalle est appelé supérieur ou inférieur, selon la manière dont on en compte les sons. Il est supérieur, quand il est pris du grave à l’aigu ; il est inférieur, quand il est pris de l’aigu au grave.
H. Chaque intervalle a plusieurs manières d’être, ou modifications.
I. Ces modifications sont désignées par les qualifications de juste, majeure, mineure, augmentée, diminuée.
J. Juste exprime une manière d’être particulière de certains intervalles, lesquels ne sont appelés ni majeurs ni mineurs. Majeur veut dire plus grand d’un demi-ton que mineur. Augmenté., plus grand d’un demi-ton que majeur ou que juste. Diminué, plus petit d’un demi-ton que mineur ou que juste.
K. La qualification de juste s’applique exclusivement à l’octave, à la quinte et à la quarte[2].
L. Les intervalles, dans leurs diverses modifications, se mesurent par tons, demi-tons diatoniques et demi-tons chromatiques.
M. Le nombre des espaces diatoniques (tons et demi-tons diatoniques) qui forme la mesure d’un intervalle, est inférieur de un au nombre de degrés d’où il tire son nom.
N. Le demi-ton chromatique n’apparaît que dans les intervalles augmentés.
0. Un intervalle est diatonique, quand ses deux notes peuvent appartenir à une même gamme diatonique. Il est chromatique quand il ne peut être formé, dans aucun ton, sans le secours de l’altération.
P. On renverse un intervalle en transportant le son grave au-dessus du son aigu, et vice versâ.
Q Les intervalles simples sont les seuls qu’on renverse.
R. Par le renversement, la seconde devient septième ; la tierce, sixte ; la quarte, quinte ; la quinte, quarte ; la sixte, tierce ; la septième, seconde, et l’octave, unisson.
S. Les intervalles majeurs produisent des intervalles mineurs ; les augmentés, des diminués ; et réciproquement. Les intervalles justes donnent des intervalles justes.
EXERCICES.
Qu’est-ce qu’un INTERVALLE ? — A.
À quoi se rapportent les noms de SECONDE, TIERCE,
QUARTE, QUINTE, etc., donnés aux intervalles ? — B.
Comment classe-t-on les intervalles ? — C.
Qu’appelle-t-on INTERVALLES SIMPLES et INTERVALLES
COMPOSÉS ? — D.
Quels rapports y a-t-il entre les intervalles composés et les
intervalles simples ? — E.
Comment voit-on quel est le simple d’un intervalle composé ? — F.
Qu’est-ce qu’un intervalle SUPÉRIEUR et un intervalle
INFÉRIEUR ? — G.
Tous les intervalles de même nom sont-ils égaux entre eux ? — H.
Comment qualifie-t-on les diverses MODIFICATIONS
des intervalles ? — I.
Que signifient les qualifications de JUSTE, MAJEUR,
MINEUR, AUGMENTÉ, DIMINUÉ, données aux intervalles ? — J.
À quels intervalles s’applique la qualification de juste ? — K.
Comment mesure-t-on les intervalles dans leurs
diverses modifications ? — L
Quel rapport y a-t-il entre le nombre des tons et
demi-tons diatoniques dont un intervalle est composé,
et le nombre de degrés d’où il prend son nom ? — M.
Quels sont les intervalles où apparaît le demi-ton chromatique ? — N.
Qu’est-ce qu’un INTERVALLE DIATONIQUE, et un
INTERVALLE CHROMATIQUE ? — 0.
Comment renverse-t-on un intervalle ? — P.
Renverse-t-on tous les intervalles ? — Q.
Que deviennent, par le renversement, la SECONDE, la TIERCE,
la QUARTE, etc. ? — R.
Quel est le résultat du renversement par rapport aux
modifications des intervalles ? — S.
Quel nom donnerait-on à l’intervalle existant entre les notes
UT et MI, par exemple ; ou RÉ et SOL, FA et UT, etc. ?
Quelle note formerait quarte, ou quinte (ou tout autre
intervalle qu’on désignera) sur telle note ?
ou sur telle autre ?
Quel est l’intervalle simple de tel intervalle composé ?
Quel serait l’intervalle redoublé (ou triplé, etc.) de tel
intervalle simple ?
Quelle est la quinte (ou tout autre intervalle
qu’on désigne) supérieure de telle note. Quelle en est
la quinte (ou tout autre intervalle) inférieure ?
Comment rendrait-on MINEUR l’intervalle majeur formé par
les notes telle et telle ?
Comment rendrait-on MAJEUR l’intervalle mineur formé par
les notes telle et telle ?
Comment rendrait-on AUGMENTÉ l’intervalle majeur formé par
les notes telle et telle ?
Comment rendrait-on DIMINUÉ l’intervalle mineur formé par
les notes telle et telle ?
Combien faut-il compter d’espaces diatoniques dans
une seconde ? dans une tierce ? dans une quarte ?
dans une quinte ? etc.
Combien faut-il compter de demi-tons dans le
nombre d’espaces diatoniques formant :
la seconde majeure ? la tierce majeure ? la quarte juste ?
la quinte juste ? la sixte majeure ? la septième majeure ?
et l’octave juste ?
Indiquez la composition de tous les intervalles dans leurs
diverses modifications.
Quels sont les intervalles composés de telles manières ?
Indiquez la nature exacte des intervalles suivants :
Formez sur les notes suivantes l’intervalle désigné pour
chacune d’elles :
Quel est l’intervalle résultant du renversement de tel autre ?
EXERCICES PRATIQUES