Principes chimiques sur l’art du teinturier-dégraisseur/Avant-propos

AVANT-PROPOS.


Il y a dix ans que j’ai publié quelques principes chimiques sur l’Art du Dégraisseur (Voy. tome VI des Mémoires de l’Institut, Sciences Physiques et Mathématiques). J’ai cru devoir donner à ce travail de plus grands développemens, et en former un petit Traité particulier, que je livre au Public sous le titre de Principes Chimiques sur l’Art du Teinturier-Dégraisseur.

Je sais que la profession de Dégraisseur n’occupe pas un rang bien éminent parmi les Arts et Métiers ; mais je sais aussi qu’il n’en est aucune dont les opérations soient plus essentiellement fondées sur les connoissances de la Chimie ; et c’est surtout parce qu’elle est, pour ainsi dire, toute chimique, que j’ai voulu m’en occuper.

D’ailleurs personne ne niera, sans doute, que la profession du Dégraisseur ne soit d’un très-grand intérêt pour la Société : car si on estime le Teinturier qui sait décorer de couleurs brillantes et solides les tissus qui sont employés à nos vêtemens, le Dégraisseur qui rétablit des couleurs altérées ne mérite pas une moindre considération.

On a vu successivement des Chimistes du premier mérite, tels que Léonardi, Scopoli, Struve, Giobert, etc., s’occuper de l’Art du Dégraisseur : j’ai cru qu’à leur exemple je pouvois traiter cette matière ; et je me suis déterminé avec d’autant plus de raison à rédiger ces Principes chimiques sur un art familier, que j’y ai trouvé une nouvelle occasion de prouver combien la Chimie peut s’appliquer avec avantage aux besoins et aux usages les plus communs de la Société.