Premières poésies (Évanturel)/Les orphelins

Augustin Côté et Cie (p. 33-34).



LES ORPHELINS



À pas égaux, toujours au centre du trottoir,
Traînant les bouts ferrés de leur semelle épaisse,
Le dimanche et les jours de fête, l’on peut voir
Les petits orphelins revenir de la messe.

Deux à deux, les voilà, silencieusement.
La Sœur de Charité qui les suit par derrière,
Les mains jointes, les yeux inclinés humblement,
Achève d’égrener les Ave du rosaire.


Il est midi. La cloche a fini de tinter.
Leur longue file est droite et leur tenue est bonne.

Il passe !

Il passe Il est passé, sans vouloir s’arrêter,
Le petit régiment commandé par la nonne !