Pomone tournaisienne/Avertissement

Vve H. Casterman (p. 5-6).

La Société Royale d’Horticulture de Tournay, fondée le 9 Juillet 1818, étant arrivée à la cinquantième année de son existence, a cru devoir fêter sa centième exposition par un concours international de pomologie et d’horticulture, et comme complément indispensable, elle a décidé la publication des diverses variétés de poires couronnées par elle depuis cinquante ans. C’est là ce qui a donné naissance à ce travail.

Dès l’origine de la fondation de la Société, nous avions proposé et fait admettre qu’une médaille d’honneur serait décernée à tout fruit nouveau gagné dans le pays et qui serait jugé digne de cette distinction. Depuis lors, nous avons eu soin de prendre le profil et de nous procurer des greffes de toutes les poires couronnées par la Société, ce qui nous a mis à même de pouvoir satisfaire aux désirs de nos confrères, par la présente publication, qui est en quelque sorte le compte-rendu des travaux de la Société, en pomologie.

Aux fruits couronnés par la Société, nous avons adjoint quelques variétés de gain non encore soumises au Jury, mais qui méritent d’être signalées. En outre, conformément au désir du Conseil d’administration, et dans un but d’utilité pratique, nous avons ajouté la série des meilleures poires gagnées en Belgique, en les limitant toutefois à celles que la notoriété publique considère comme les plus parfaites. Par là, il sera facile de planter un jardin des meilleures poires propres à notre climat, car les fruits du midi de la France ne rencontrent pas en Belgique un degré suffisant de chaleur pour y conserver leurs qualités.

Le chapitre premier donne l’aperçu historique de la Pomologie Belge ; on y trouvera d’importantes rectifications que nous devons justifier. L’étude de la Pomologie étant notre distraction depuis cinquante-cinq ans, nous nous sommes trouvé en relations avec tous les pomologues belges du commencement de ce siècle depuis longtemps décédés, le Comte Coloma, Liart, Capiaumont, Van Mons, Esperen, Châtillon d’Alost, l’abbé Duquesne, l’abbé Deschamps, Meuris, le chanoine Hardenpont, Stoffels, Vitzhumb, etc. Ces relations amicales nous ont mis à même de connaître avec exactitude les faits qui se rattachent à beaucoup de fruits, et de rectifier les erreurs que l’on trouve dans les livres, tant sur l’origine, que sur la dénomination des variétés. Par là, nous avons pu restituer dans ce petit travail, à la Belgique, ses droits légitimes à la gloire d’avoir doté l’Europe des meilleures poires connues et qu’on cherche en vain à lui enlever.