Polyphème/I
ACTE PREMIER
Quatre heures de l’après-midi. Ciel ardemment bleu.
Ligne de montagnes finissant en promontoire.
La mer.
À droite un bosquet. Galatée est endormie sur un lit de feuillage à l’ombre.
À gauche, l’entrée d’une grotte. Banc de verdure au pied d’un grand olivier.
Quand la toile se lève, Polyphème est étendu sur un rocher et regarde la mer. Il demeure immobile pendant toute la durée du chœur.
Nymphes des bois et des rivières,
Nymphes des sources, des clairières,
L’archer cuirassé d’or a redoublé d’ardeur :
Venez… Les grands bois noirs ouvrent leur profondeur.
Gagnons nos plus secrets asiles…
La mer miroite autour des îles ;
Les lézards brûlent, immobiles.
Le ciel palpite ardent et bleu ;
Nos bouches respirent du feu.
La terre à la chaleur se pâme ;
Nos bras étreignent de la flamme.
Cherchons, dans l’antre obscur, pour nos lèvres blessées,
L’eau qui pleure en larmes glacées.
Les ruisseaux sont taris dans leur lit de cailloux,
Les fleurs penchent à demi mortes…
Adorons le soleil qui rend les fruits plus doux
Et qui fait les moissons plus fortes.
Levant leurs sabots d’or, ses quatre chevaux blancs
Ont des flammes à la crinière.
Chantons, chantons, mes sœurs, les jours étincelants
Et les grands soleils ruisselants
Dans l’abîme de la lumière !
Belle mer écumeuse et bleue où je suis né,
Mer, chaque aurore, neuve à mon œil étonné,
Golfe aux eaux de cristal… Montagne aux belles lignes,
Bords d’étangs caressés au plumage des cygnes,
Sources froides… ruisseaux… feuillage bruissant…
Comme je t’adorais, Cybèle au cœur puissant !
Grands chênes pleins d’oiseaux, troncs à l’écorce rude,
Comme j’étais royal dans votre solitude !
Et comme, à vous pareil, au renouveau des ans,
Je sentais mon cœur vierge éclater de printemps !
J’étais alors le fils bien-aimé de la terre.
La terre était à moi, la terre était ma mère ;
Et quand je m’étendais sur elle quelquefois,
Baigné du vent du large et de l’odeur des bois,
Il me semblait sentir une vague caresse
Du fond du sol sacré répondre à ma tendresse.
J’étais ardent et fort et libre en mes ébats.
L’eau des branches tombait au matin sur mes bras.
Debout, en plein soleil, je buvais la lumière.
À l’aurore, en piaffant, j’entrais dans la rivière,
Et j’avais, bondissant de la plaine au vallon,
Des besoins de hennir comme un jeune étalon !
À présent, lourdement, je traîne ma journée.
Vers un seul but mon âme à toute heure est tournée.
Je marche sans savoir, et, de longs jours ardents,
Je demeure immobile et des sanglots aux dents,
À regarder mourir le flot sur le rivage.
L’ennui mange mon cœur, mon cœur tendre et sauvage.
Elle est là… toujours là… Je ne puis l’arracher !…
Elle est là… Je la vois rire, parler, marcher.
Je vois ses bras, son front, sa lourde chevelure,
Son petit cou d’oiseau, ses fleurs à sa ceinture,
Sa robe claire… Oh ! fou !… Mais c’est surtout, grands dieux
Cette agonie au cœur quand je pense à ses yeux !
Depuis qu’elle est entrée en riant dans ma vie,
Je souffre !… Toute paix d’autrefois m’est ravie…
D’abord, ce fut charmant ; les jours passaient légers :
On eût dit une abeille à travers mes vergers…
Puis l’aimant, je voulus être beau pour lui plaire,
Quand, tout à coup, saisi de trouble et de colère,
Je vis que j’étais laid !…
Hélas ! ce fut un soir
Que, penché sur l’étang comme sur un miroir,
Pour la première fois je connus mon visage.
Honteux, je brouillai l’eau… L’eau refit mon image.
La nuit vint… Tout fut noir… Je regardais encor…
Et depuis j’ai vécu triste jusqu’à la mort !
Alors j’ai deviné le mensonge, la fraude,
Cet Acis, ce berger efféminé qui rôde,
Il l’a prise… à ses airs de grâce et de fadeur,
Quand moi, j’ai simplement l’infini de mon cœur !
Ah ! c’est toi, mon petit… Que cherches-tu ?
Ma flèche.
Tiens, la voilà.
Bonjour.
Oh ! cette bouche fraîche !…
Regarde-moi… C’est bien les beaux yeux de sa sœur,
Les yeux de Galatée avec plus de candeur ;
Car de leur charme même ils n’ont pas connaissance
Et c’est ce qui leur fait leur divine innocence.
Tu ne viens pas jouer ?
Pas aujourd’hui.
À présent, tu ne ris plus jamais avec moi.
Tu sais bien cependant que je t’aime.
Mais j’ai comme un reproche à te faire.
J’écoute.
Autrefois nous allions ensemble dans les bois ;
Tu me faisais porter tes flèches, ton carquois.
Souvent quand j’étais las, après nos courses folles,
Je montais à cheval sur tes larges épaules…
Nous passions à travers les villages, la nuit…
Le long des jardins noirs, tu me cueillais un fruit.
Nous faisions des échos dans les endroits sonores ;
Sur le bord de la mer il passait des Centaures
Qui couraient au galop, plus vite que le vent,
Sous la lune… Tu t’en souviens ?
Oui, mon enfant.
Un vieux surtout, si grand, avec sa barbe blanche,
Et sa massue énorme appuyée à sa hanche.
Il causait avec toi longtemps, marchant au pas…
Moi, j’étais ennuyé, je ne comprenais pas.
Tu me contais souvent qu’il savait les mystères
De la terre et du ciel.
C’est vrai, je me souviens, il me disait, un jour :
« Prends garde, il est des cœurs trop tendres pour l’amour.
« Toute âme devient folle à l’odeur de la femme.
« Prends bien garde. » Et ses yeux perçants m’entraient dans l’âme.
Je ne l’écoutai pas. Les dieux m’en ont puni.
Tu ne veux pas venir ?
Non.
Alors, c’est fini ?
Je n’ai que toi pourtant !…
Ton front est-il toujours à présent si morose…
Tu sais que Galatée est inquiète aussi ?
Galatée !…
Réponds… Ne m’aimes-tu pas plus que Galatée ?
Pourquoi ?
Pour qu’elle en soit jalouse et dépitée.
Fou !
Qu’elle est jolie avec ses longs cheveux en or !
Toute cette amertume en moi, sombre et cruelle,
Quand je la vois ainsi, s’efface…
Se soutenant la tête avec son bras plié !…
Je souffrais tant… Voilà que j’ai tout oublié.
Sur son front, par instants, une légère brise
Fait voler ses cheveux… D’une bouche indécise
Et molle, elle sourit… Oh ! ce petit front pur,
Ce petit front terrible et muet comme un mur !
Connaître un seul instant les secrets qu’il recèle,
L’ouvrir… ou le briser !… Voir… savoir… Rêve-t-elle ?.
Oui, malgré moi, toujours, quand ainsi je la tiens
Sous mes yeux tout entière et que je me souviens
De tant d’âcres douleurs que chaque jour m’apporte,
Je demanderais presque aux dieux qu’elle fût morte !
Ah ! c’est toi !… Comment donc ai-je pu si longtemps
Dormir ?… L’ombre déjà s’allonge dans les champs.
As-tu soif ?
C’est exquis.
J’ai pressé des groseilles.
Que faisais-tu là ?
Rien… Un moment, j’ai rêvé,
Au rythme de ton sein doucement soulevé.
Il te déplaît qu’ainsi près de toi je demeure ?
Mais non…
Viens m’embrasser alors.
les plis de sa robe.
Oui, tout à l’heure.
Tu sais, ce grand lys bleu dont tu m’avais parlé,
Qu’on ne trouve qu’en haut des montagnes ?… Je l’ai.
Il faut pour le cueillir s’aventurer aux glaces,
Traverser des ravins, des torrents, des crevasses,
Des trous si noirs qu’on n’en voit pas la profondeur…
Le voici.
Bien… Merci… Tiens ! Il n’a pas d’odeur.
Écoute… Je voudrais…
Quoi donc ?
Ici ?
Pourquoi ?… Mais… oui…
Qu’à mes côtés ta vie est pauvre d’agréments,
Que je tiens malgré tout ta grâce prisonnière,
Et que les fleurs enfin s’ouvrent à la lumière.
Il fait trop sombre ici pour tes jeunes ébats ;
Je suis triste toujours.
Bah ! Je ne le vois pas…
C’est vrai, comme un oiseau, tu sautilles, tu chantes.
Il faut me pardonner… J’ai des façons méchantes
Par moments.
Chaque fois que je te regarde, tu souris…
Tiens, comme en ce moment.
avec stupeur.
C’est vrai, pourtant… il ne rit pas… il pleure !
Ne t’inquiète pas… Par pitié, reste ainsi !…
Que je te sente sur mon cœur… Tout est fini.
Ton âme est, je le sais, douce pour Galatée.
Tu la traites toujours comme une enfant gâtée :
Alors elle en abuse et manque de raison.
Mais sa tête est si folle et ton cœur est si bon !
Tes bras nus à mon cou font un collier de neige…
Tu veux bien que j’y pose un baiser ?…
En retour du baiser ?
Tout ce que tu voudras.
Bien, je m’en vais chercher… te mettre en l’embarras…
Un grand baiser !…
Si… je te demandais…
Quoi donc ?
Un grand arc !… un bel arc avec des clous d’argent !
Et pour qui ?
Pour… Acis.
Acis !… Jamais.
Que lui reproches-tu ?
Je refuse.
Il dit toujours du bien de toi. C’est donc un crime ?
Il vient ici souvent, n’est-ce pas ?
Nous ne nous rencontrons que sur les routes… Mais
Pourquoi froncer ainsi tes sourcils ?
Rien… Je pense.
Tiens… Je te veux donner déjà ta récompense.
Oh ! ce baiser !… C’est comme un éclair d’or au cœur !
Oh non ! tu me fais peur !
Ah ! reste dans mes bras… qu’un peu je te respire !
Oh ! baiser tes cheveux… Oh ! boire ton sourire !…
Laisse !
Je t’aime tant !… Si tu savais… la nuit…
Laisse !
Et ce parfum de toi qui me donne un vertige
Et m’enivre et m’affole !…
Oh ! laisse-moi, te dis-je !
Non… Non… Tu resteras à la fin !… Je le veux.
Je te tiens ; je suis fort… Sauve-toi si tu peux !…
Alors tu ne sais pas qu’il n’est point de minute
Où dans mon désespoir contre moi je ne lutte,
Pris du désir terrible et fou de t’emporter,
Pantelante en mes bras, pour te violenter !
Tu ne sais pas que j’ai deux sillons à ma face
À force de pleurer !… Tiens, regarde la place
Où mes ongles ardents s’enfoncent nuit et jour,
Tant j’ai le cœur, vois-tu, dévoré par l’amour !…
Tu ne sais pas que j’ai le feu dans les entrailles ;
Que, le jour, je me roule en sang dans les broussailles,
Et qu’en haut sur les monts souvent le fauve a fui
En m’entendant hurler aux étoiles, la nuit !…
Tiens, regarde, ma bouche est tout près de ta bouche…
Songe que, pour ta robe effleurée en passant,
Il me coule un ruisseau de parfums dans le sang ;
Songe que je conserve en des cachettes sûres
Le fruit vert où tes dents ont laissé leurs morsures ;
Songe qu’à deux genoux je me traîne aux sentiers
Pour adorer la terre où tu posas tes pieds !
Cela ne te fait rien ?… Oh ! ces yeux que j’implore !
Quand tu les ouvres, c’est comme un ciel à l’aurore…
Et rien, je n’aurai rien jamais de leur douceur…
Non, jamais ! Car je vois jusqu’au fond de ton cœur.
Il eût fallu pourtant si peu pour ma tendresse !
Un sourire… un bon geste… une simple caresse,
Même avec du mépris comme on caresse un chien.
Mais pas même cela pour moi… Rien, jamais rien
Que ce regard affreux glacé comme une eau morte…
Veux-tu laisser mes bras !…
Quelle folie !… Un dieu m’avait pris la raison !
Un instant… j’avais cru… mais j’ai compris… Pardon !…
Galatée fait quelques pas, avec une affectation de tranquillité.
Lycas n’était-il pas ici tantôt ?
Je ne veux pas qu’il joue ainsi par la chaleur :
Il s’essouffle, il devient rouge et tout en sueur ;
Cela lui fait du mal.
Ce que j’ai fait, c’est sans le vouloir, je te jure.
Mon sang brûlant m’égare, et des mots superflus
Me viennent malgré moi…
Ah ! c’est bien fait !
Quoi donc ?
Lycas s’est étalé par terre.
Des pêches, des raisins… Afin qu’ils soient plus frais,
Je les ai posés là, sous des feuilles, à l’ombre.
Merci.
Il fera bon chasser ce soir. L’air est en feu.
Adieu.
et sort lentement.
Il est parti, tant mieux ; le voilà qui chemine
Avec ses dogues noirs, là-bas, par la ravine.
Je sens comme d’un poids tout mon cœur s’alléger.
Que me veut-il enfin ? À quoi peut-il songer ?
s’assied et s’apprête à travailler.
D’où lui vient tout à coup cette étrange colère ?
Il m’obsède. J’étais, ce matin, au réveil,
Si joyeuse en peignant mes cheveux au soleil !
Pour voir si j’étais belle, à l’heure coutumière,
Je m’étais en passant mirée à la rivière…
Maintenant je suis triste et je m’efforce en vain :
Ah ! qu’il cesse, ou je vais le haïr à la fin !
Si c’était lui ! Déjà je me sens consolée.
Elle écoute un moment.
Quel bonheur de te voir ! Je m’ennuyais si fort !…
Pourquoi ne vins-tu pas selon ton habitude ?
J’ai dû garder la ferme, où le travail est rude.
Une brebis hier a mis bas deux agneaux ;
Puis le maître est venu visiter ses troupeaux.
S’est-il montré, du moins, content de ton ouvrage ?
Bientôt je mènerai les bœufs au labourage…
Es-tu seule ?
Oui, Lycas joue avec son furet.
Et Polyphème ?
Il est parti dans la forêt…
Il faut que je te conte une grande nouvelle.
Tu vas rire… Devine et creuse ta cervelle…
Polyphème…
Quoi donc ?
… est amoureux de moi.
Polyphème amoureux ! Tu railles !
Comme toi, j’aurais cru l’aventure impossible ;
Mais, soudain s’emportant avec un air terrible,
Lui-même il me l’a dit tout à l’heure… Tiens, vois :
et montrant son bras nu.
Le brutal !… mais, vraiment, alors il t’a battue !
Oh… non…
Pourtant…
Je l’ai bravé : soudain sa fureur a cessé.
Ah ! si tu l’avais vu comme un lion forcé
Rugir, se tordre et puis, pour calmer mes alarmes,
Me supplier avec ses gros yeux pleins de larmes
Et demander pardon d’un air humilié !
Comme à moi, par instants, il t’aurait fait pitié.
Car il est bon, au fond… Mais prétendre qu’on l’aime !…
Un lourdaud comme lui faire le beau quand même !…
Pauvre ami !…
Mais j’y songe… Avant de me quitter,
Il m’a parlé de fruits qu’il venait d’apporter.
elle court les prendre dans la grotte.
Les voici… Qu’ils sont beaux !
Des raisins et des pêches.
et la tend ensuite à Acis.
Tiens, mords à même : elle est exquise, mon amour.
les regarde un moment, et vient chatouiller par derrière
la nuque de Galatée avec une paille.
Que ce Lycas est fou !… Gamin, si je t’attrape !…
Qu’est-ce que vous mangez ?… C’est bon ?
Et va-t’en.
Où ?
N’importe… et ne reste pas là !
Quand Acis est ici, tu dis toujours cela.
Oh ! que je suis heureuse auprès de toi blottie !
Ma gaieté tout à l’heure était toute partie :
La voilà revenue, et je sens, de bonheur,
Comme un millier d’oiseaux qui chantent dans mon cœur.
Tout à l’heure en venant, j’ai fait une trouvaille :
Des mésanges… un nid dans un creux de muraille.
Veux-tu que nous allions à deux le dénicher ?
Mais vite… Le soleil va bientôt se coucher.
Si tu veux.
Et nous traverserons le torrent sur les roches.
Oui, comme l’autre fois, dans la Gorge-des-Loups…
J’ai dû me retrousser presque jusqu’aux genoux ;
Tout le bord de ma robe était mouillé d’écume.
C’est effrayant cette eau qui bouillonne et qui fume…
Et j’avais peur, tu sais, tout en riant très fort !
Tiens, vois la belle grappe avec ses beaux grains d’or !
On croirait — et cela donne aux yeux des extases —
Regarder le soleil à travers des topazes.
C’est vrai.
d’Acis et s’enfuit avec.
derrière l’olivier ; il la saisit enfin brusquement.
Ah ! ce n’est pas permis, tu tires mes cheveux !
baise son épaule.
Tu sais, quand on fera la vendange, à l’automne,
J’aurai seize ans.
Seize ans déjà !
Cela t’étonne ?…
Je veux offrir alors à la source du bois,
Puis aux nymphes, du lait, des figues et des noix,
Un agneau nouveau-né, du miel et deux houlettes
Avec un chapelet de sombres violettes.
Moi, j’offrirai pour toi des fromages, des fruits,
Une chèvre à longs poils et ma flûte de buis.
Mais as-tu vu déjà ma petite cigale ?
De l’aurore à la nuit, d’une ardeur sans égale,
Elle chante… En cueillant des fruits dans le jardin,
Je l’ai vue — et mon cœur s’en est ému soudain —
Prise au mortel réseau d’une araignée affreuse :
Vite, je la sauvai. Depuis, elle est heureuse,
Et Polyphème a fait pour elle tout exprès
Une petite cage avec des joncs dorés.
Viens la voir.
Plus tard… J’entends là-bas les abois de ma chienne.
Vous vous en allez ?
Oui.
Loin ?
Non, mais laisse-nous.
Jamais vous ne voulez m’emmener avec vous.
Pourquoi ?
Demain, je te dirai sans faute, tout du long,
L’histoire du petit Mercure et d’Apollon.
Toujours me laisser seul… Ah ! comme Galatée
Est changée, à présent. Elle est dure, emportée…
Autrefois nous étions ensemble tout le jour ;
Nous jouions, nous chantions chacun à notre tour ;
Nous allions à la mer chercher des coquillages ;
Nous portions de la cire et du miel aux villages ;
Comme je préparais les joncs qu’elle tressait,
Souvent elle tournait la tête et m’embrassait ;
Je lui tendais mes bras pour dévider sa laine…
Et maintenant plus rien… Toujours Acis l’entraîne…
Sans doute, ils vont rester là-bas jusqu’à la nuit.
On dirait qu’elle n’aime à présent plus que lui.