Imprimerie l’Union (p. 36-37).


LE VRAI MONSIEUR


Le vrai Monsieur observe en tous points les règles de la politesse. Il est respectueux envers ses supérieurs ; simple et cordial avec ses égaux : doux et ferme pour ses domestiques : bon pour tous.

Ses rapports sont empreints de franchise et de droiture. Ferme dans ses résolutions, constant dans ses affections, d’une sage discrétion, d’une aimable condescendance, affable, empressé à rendre service, il s’attire le respect, la confiance et l’estime de tout le monde.

Il sait vivre, il sait agir !

Dans la famille, il est plein de prévenances et d’attention. La tendresse filiale, le dévouement et l’affection fraternelle prennent, chez lui, les teintes les plus délicates, les nuances les plus douces.

Un Monsieur a-t-il à s’entretenir avec une femme, il le fait toujours en termes polis et respectueux, fut-elle de la plus humble condition.

Il est maints égards et petits services qu’un homme bien élevé peut et doit rendre à une femme, ce qu’il fait toujours spontanément.

Un vrai Monsieur ne se permet jamais de propos railleurs et malveillants, de plaisanteries sur le compte d’une femme.

Le rang, la fortune ne remplacent jamais la distinction, le savoir-vivre et le simple bon sens.

La politesse d’un vrai Monsieur, dit A. de la Fère, ne se borne pas à la vie familiale et à ses rapports de salon. Il a aussi des rapports avec les commerçants, les gens d’affaires, les inconnus. Tous ont droit à des égards. Rien de moins agréable en ces circonstances, qu’un manque d’amabilité, qui semble affecter la hauteur et le dédain, et qui, au fond, est la marque d’une éducation fausse.