Imprimerie l’Union (p. 32-35).

Vos frères sont les premiers amis de votre existence, « choisis par Dieu Lui-même. »

Un bon frère est généreux et indulgent. Il excuse les défauts de ses frères et sœurs et sait au besoin prendre leur défense. Il est complaisant, cherche à se rendre utile, sans que l’intimité ne dégénère en grossière familiarité.

Les frères usent à l’égard de leurs sœurs d’une politesse plus délicate ; ils n’ont avec elles que des manières douces et affables. Prévenants et attentifs à leurs besoins, ils sont pour elles non seulement des amis dévoués, mais encore des protecteurs et des consolateurs.

Si les amis que la nature nous a donnés nous sont indifférents, combien il est difficile de supposer qu’on puisse en trouver parmi les étrangers.

« Attachez-vous à vos frères, parce que vous avez fleuri sur la même tige ; attachez-vous à votre ami, parce qu’il est votre compagnon de voyage sur le chemin de la vie »[1].


LA JEUNE FILLE AIMABLE


La jeune fille aimable est à la maison paternelle, ce qu’est la fleur à nos parterres, le plus bel ornement, par sa grâce personnelle, le charme de ses qualités naturelles ou acquises, sa distinction parfaite !

Sa gaieté en est le clair rayon de soleil ! Autant cigale qu’abeille, c’est elle qui égaye le logis tout en secondant sa mère dans l’accomplissement de ses multiples devoirs de maîtresse de maison.

Plus que tout autre, elle est ingénieuse à plaire et son cœur affectueux et bon, lui un fournit de nombreux moyens.

D’un dévouement joyeux et sans égal, elle sait se gêner, s’oublier pour les autres… elle a des délicatesses exquises et raffinées… des sacrifices ignorés… mais féconds.

Fidèle à tous ses devoirs, la jeune fille aimable excelle encore dans la pratique de la piété filiale. Auprès de sa mère, elle est une aide empressée, une petite amie pleine de tendresse affectueuse et dévouée. Elle en est aussi parfois, la confidente, la consolatrice…

De son côté, elle sait que sa mère est sa meilleure et plus fidèle amie, sa confidente naturelle. Aussi, quelle confiance absolue, quel abandon touchant dans ces entretiens, ces doux épanchements d’une âme de jeune fille dans celle de sa mère !…

Pour son père, elle est pleine de déférence respectueuse et de filiale soumission. Affectueuse et confiante, câline par moments, elle sait mille manières de lui être agréable. Elle sait s’attirer ses bonnes grâces et nul ne sait mieux qu’elle en obtenir une faveur. Petite fée mystérieuse, elle a un pouvoir irrésistible sur le cœur paternel, et elle sait en user pour le bien de chacun. Que de fois ne la voit-on pas, jouant le rôle de médiatrice conciliante au sein de la famille !

Compagne, amie dévouée de ses frères, elle possède une infinité de petits secrets pour leur être utile et leur faire plaisir. Elle sait consoler leurs chagrins, adoucir leurs peines, embellir leurs joies, encourager leurs efforts, fortifier leurs espérances ! Elle sait, pour eux, excuser un méfait, fléchir le juste courroux d’un père, et gagner l’indulgence maternelle !

De quel secours, ne leur est elle pas, même parfois au point de vue religieux ? Combien de jeunes gens ne devront qu’à l’influence discrète d’une petite sœur, d’être restés fidèles à leurs devoirs de chrétien !

Ô douceur et puissance de l’amour fraternel, tu peux tout vaincre, et faire violence au Ciel Lui-même !

  1. Chs Ste Foy.