Imprimerie l’Union (p. 26-30).


LES ENFANTS


L’enfant est respectueux et soumis envers ses parents et ne manque aucune occasion de leur témoigner son affection.

Un enfant bien né ne peut souffrir que l’on dise du mal de ses parents, qu’on les tourne en ridicule, etc…

Un enfant qui rougit de ses parents, de leur pauvreté, de leur manque d’éducation, ou autre chose, prouve qu’il manque totalement de cœur et de savoir-vivre. On n’a pour lui que du mépris.

L’assistance aux parents, surtout quand ils sont devenus vieux, malades ou infirmes, est un devoir sacré, une tâche d’honneur, pour un enfant. Les vieux parents, que de grâces, de bénédictions, leur présence n’attire-t-elle pas sur nos foyers !

Voyez-vous, là-bas, ce petit bambin qui vient de sortir de la grosse maison de brique rouge à côté de l’église ? Il a cinq ou six ans, pas plus ; et il revient de l’école. Regardez-le…

En passant devant l’église, il enlève sa coiffure et fait un beau salut.

Sur la rue, il ne s’amuse pas, parce que sa maman et sa maîtresse le lui ont défendu.

Quand il rencontre des personnes de sa connaissance, il soulève son chapeau et dit : « Bonjour Monsieur. Bonjour Madame. »

S’il rencontre un vieillard, il s’incline plus profondément, parce qu’on lui a appris à respecter les personnes âgées.

S’il voit venir Monsieur le Curé, il enlève tout à fait sa coiffure, et fait son salut le plus respectueux et le plus beau ; et cela, pas seulement parce qu’il sait que Monsieur le Curé est bon, qu’il aime bien les enfants ; pas non plus simplement parce qu’on lui a recommandé de le faire ; non, il sait plus encore, on lui a dit que, « le prêtre c’est le représentant du Bon Dieu », voilà !

Notre bambin arrive à la maison ; entrons avec lui. Voyez comme il a du savoir-faire déjà.

Avant d’entrer, il s’assure que ses chaussures sont propres pour ne pas salir le plancher.

Si la boue s’est attachée à ses caoutchoucs, il a soin de les enlever.

En entrant, il enlève son chapeau.

Si sa maman se trouve dans l’appartement, il dit : « Bonjour maman », et de même aux autres personnes.

Il met de suite ses livres et ses habits à leur place respective.

Il court embrasser sa petite sœur, encore au berceau ; il voudrait bien la prendre, l’emporter avec lui, pour jouer ; mais comme sa maman dit que ces sortes de poupées sont bien fragiles et qu’il ne veut ni la briser ni la casser, il s’éloigne, à regret, mais sans pleurer ; car il a appris à toujours obéir simplement.

Quand il demande quelque chose, c’est toujours : Voulez-vous ! S’il vous plaît ! Et non pas : Je veux ceci, je veux cela.

Il sait que l’on donne, et que l’on reçoit toujours un objet de la main droite.

Quand on lui accorde une faveur ou qu’on lui donne quelque chose, il dit toujours : « Merci. »

Si on lui parle, il répond : Oui Monsieur, oui Madame : et jamais un oui ou un non tout sec.

Au jeu, avec ses petits camarades, il cède volontiers une place qu’il aime ou son jouet favori.

S’il reçoit des bonbons ou quelques friandises, il s’empresse d’en offrir aux autres et ne se sert que le dernier.

Il est propre de ses habits ; sa figure et ses mains sont toujours nettes.

Il sait qu’il ne doit pas mettre ses doigts dans son nez, ni dans sa bouche.

Qu’il faut ouvrir et fermer doucement les portes.

Que s’il passe par une porte, auparavant fermée, il doit la fermer aussi.

Qu’il ne faut pas traîner les chaises sur le plancher ; etc, etc.

Comme il est gentil ce petit enfant, me direz-vous, comme il est fin ! Ses parents en sont heureux et tout le monde l’aime ! Où donc a-t-il puisé le secret de tant de charmes ?

Oui, en effet, ils sont bien gentils, les petits enfants de « chez nous » ! À la grâce, à la candeur de l’enfance, ils joignent la bonne éducation reçue au sein de la famille.