Poëmes en prose (Louis de Lyvron)/La Chanson d’Arthur/XI

Alphonse Lemerre (p. 88).
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Il y a sur l’Océan de l’ouest une île verte comme une émeraude, une île qui flotte sur les vagues bleues. Les fées y ont porté Arthur évanoui.

Arthur est couché près d’une fontaine bordée de sauges, Genièvre soutient sa tête, et Morgane lave ses blessures. L’eau ferme les plaies béantes.

Gaëls, Arthur est encore dans l’île ronde ; mais pendant que les fées l’emportaient évanoui, sa main crispée s’ouvrit et son épée tomba dans la mer.

L’épée d’Arthur est encore dans les flots ; mais, les jours de tempête, on commence à voir briller sa pointe, et les forêts m’ont dit que le roi des Gaëls allait renaître.