Poésies nouvelles (Tastu)/À Élise Moreau

Poésies nouvellesDidier, Libraire-Éditeur (p. 257-259).

À ÉLISE MOREAU.

Ιο mi son pargoletta bella e nova ;
E son venutaper mostrami a vui.
Dante.


D’où viens-tu, fleur des champs, à ton sol arrachée,
Pourquoi de ce séjour respirer l’air mortel ?
Ne vois-tu pas déjà du vent fatal touchée
Ta sœur[1] sur la terre couchée ;
Holocauste innocent d’un implacable autel ?

Un facile instrument de ton souffle palpite ;
Il résonne à ton gré, comme un doux chant d’oiseau ;
Crains d’en faire un appui, crois-moi, pauvre petite !
Hélas ! tu sentirais trop vite
Se briser sous ta main l’harmonieux roseau.

  1. Élisa Mercœur