Poésies nouvelles (1836-1852)/Le Rideau de ma voisine


LE RIDEAU DE MA VOISINE


IMITÉ DE GŒTHE




Le rideau de ma voisine
Se soulève lentement.
Elle va, je l’imagine,
Prendre l’air un moment.

On entr’ouvre la fenêtre ;
Je sens mon cœur palpiter.
Elle veut savoir peut-être
Si je suis à guetter.

Mais, hélas ! ce n’est qu’un rêve ;
Ma voisine aime un lourdaud,
Et c’est le vent qui soulève
Le coin de son rideau.