Poésies inédites (Marceline Desbordes-Valmore)/La Voix d’un ami

Pour les autres éditions de ce texte, voir La voix d’un ami.


LA VOIX D’UN AMI.


Si tu n’as pas perdu cette voix grave et tendre
Qui promenait ton âme au chemin des éclairs
Ou s’écoulait limpide avec les ruisseaux clairs,
Éveille un peu ta voix que je voudrais entendre.

Elle manque à ma peine, elle aiderait mes jours.
Dans leurs cent mille voix je ne l’ai pas trouvée.
Pareille à l’espérance en d’autres temps rêvée,
Ta voix ouvre une vie où l’on vivra toujours !

Souffle vers ma maison cette flamme sonore
Qui seule a su répondre aux larmes de mes yeux.
Inutile à la terre, approche-moi des cieux.
Si l’haleine est en toi, que je l’entende encore !

Elle manque à ma peine ; elle aiderait mes jours.
Dans leurs cent mille voix je ne l’ai pas trouvée.
Pareille à l’espérance en d’autres temps rêvée,
Ta voix ouvre une vie où l’on vivra toujours !


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