Traduction par Charles Héguin de Guerle.
Poésies de CatullePanckoucke (p. 11-13).

VII.

À LESBIE.


Tu me demandes, Lesbie, combien de tes baisers il faudrait pour me satisfaire, pour me forcer à dire, Assez ? Autant de grains de sable sont amoncelés en Libye, dans les champs parfumés de Cyrène, entre le temple brûlant de Jupiter et la tombe révérée de l’antique Battus ; autant d’astres, par une nuit paisible, éclairent les furtives amours des mortels, autant il faudrait à Catulle de baisers de ta bouche pour étancher sa soif délirante, pour le forcer de dire, Assez. Ah ! puisse leur nombre échapper au calcul de l’envie, à la langue funeste des enchanteurs !