XXXI.

À LA PRESQU’ÎLE DE SIRMIO.


Quel joie, qu’avec plaisir je te revois, ô Sirmio, la perle des îles et des presqu’îles que dans son liquide empire renferme l’un et l’autre océan ! J’ose à peine croire que j’ai quitté les champs de la Thrace et de la Bithynie, et que je puis sans crainte jouir de ton aspect. Quel bonheur, lorsque, " libres de soins, notre âme dépose le fardeau de l’ambition ; lorsque, fatigués de nos lointains voyages, nous rentrons au sein de nos foyers domestiques, et que nous trouvons enfin le repos sur ce lit si long-temps désiré ! Il suffit à mes vœux, ce bonheur, unique fruit de tant de travaux. Salut, belle Sirmio, salut ! souris au retour de ton maître ; vous aussi réjouissez-vous, eaux limpides du lac de Côme ; que partout dans ma retraite retentissent des accens de la joie.