XVI.

À AURELIUS ET FURIUS.


Je vous donnerai des preuves de ma virilité, infâme Aurelius, et toi, débauché Furius, vous qui, pour quelques vers un peu libres, m’accusez de libertinage. Sans doute il doit être chaste dans sa vie, le pieux amant des Muses ; mais dans ses vers, peu importe : ils ne sont piquans et enjoués que lorsqu’ils peuvent exciter le prurit du désir, je ne dis pas chez l’adolescent, mais chez ces vieillards velus qui ne peuvent plus mouvoir leurs reins engourdis. Vous avez lu ces vers où je parle de plusieurs milliers de baisers, et vous me croyez, comme vous, lâche, efféminé ; mais je vous donnerai des preuves de ma virilité.