Poésies de Benserade/Sur l’Amour

Poésies de Benserade, Texte établi par Octave UzanneLibrairie des bibliophiles (p. 94).



Sur l’Amour.

BOUTS-RIMEZ.


Ouy, l’Amour est le maître, et l’on est chimérique
De croire y résister ; tantôt c’est un mouton.
Tantôt une fureur bizare et colérique
Qui déconcerteroit et Socrate et Caton.
 
Son empire s’étend plus loin que l’ Amérique ;
De prés aux conquérans il serre le bouton.
L’Amour est Médecin, l’Amour est Empirique,
Et depuis l’éléphant descend jusqu’au Raton.
 
Tel qui cache ses fers pour les rendre invisibles,
Sans s’échapper, d’un mot fait des progrès paisibles.
De mille billets doux, tendre et secret Lecteur,
 
Tel qui mérite bien qu’on lui chante sa game,
Ne se tient pas content des faveurs d’une dame,
S’il ne parle aussi haut que le Prédicateur.

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