Poésies badines et facétieuses/Le jubilé

LE JUBILÉ.


Au jubilé, comme un sage,
Je voulais, selon l’usage,
Faire mes dévotions.
Suivant l’ordre du Saint-Père,
Je me dépêchais de faire
Trois ou quatre stations :
J’allais d’église en église,
Quand d’un air tout de franchise,
Une gueuse m’aborda :
À cette attaque imprévue
D’abord je baissai la vue ;
Mais le diable me tenta.
Elle me conduisit chez elle,
Et je fus de la donzelle
Passablement régalé ;
Si bien qu’en cet exercice
Je perdis le jubilé
Et gagnai la chaude-pisse.