Poésies (Desbordes-Valmore, 1822)/Le Bal

Théophile Grandin (p. 175).

LE BAL.

L’heure du bal, enfin, se fait entendre ;
Le plaisir sonne, et tu le fais attendre !
Depuis huit jours il a pris pour signal
L’heure du bal.

Où sont les fleurs dont l’éclat étincelle ?
Elles mourront en te voyant si belle.
Mais sous ta main je vois rouler des pleurs…
Où sont les fleurs ?

Il est absent ! l’espérance est voilée,
Ou pour le suivre elle s’est envolée.
Je le devine à ton plaintif accent :
Il est absent !

Je n’irai pas. La danse, mon amie,
Est, sans l’Amour, une Grâce endormie.
Loin de la fête il enchaîne tes pas :
Je n’irai pas.