Poèmes (Canora, 1905)/Pour les tout petits

(p. 62-64).

POUR LES TOUT PETITS[1]

ronde de noël


À Henri Meyer Godchaux.


Par la nuit froide, sur les combes,
Sur les chaumes et sur les tombes,
Comme un grand voile solennel,
À gros flocons, la neige tombe
Chantons la chanson de Noël !

Les fleurs d’automne sont fanées,
Les feuilles d’or sont entraînées,
Par la bise au souffle cruel…
Devant la claire cheminée,
Chantons la chanson de Noël !


Pourquoi t’obstiner de la sorte,
Vent mauvais, que le diable emporte !
Pourquoi faire un vacarme tel ?
Tu n’enfonceras pas la porte !
Chantons la chanson de Noël !

Ardente flamme qui pétilles,
Arbre de fête, qui scintilles,
Paré de fleurs, comme un autel,
Autour de vous, garçons et filles,
Chantons la chanson de Noël !

Bon charpentier, qui nous abrites,
Bûcheron, qui chauffes le gîte,
Amis, vainqueurs du froid mortel,
En votre honneur, chantons bien vite,
Chantons la chanson de Noël !

Bonsoir !… encore une caresse
Aux chers parents, dont la tendresse
Nous rendra forts et fraternels,
Et demain… réveil d’allégresse !
Chantons la chanson de Noël !


À nous, bonbons, jouets, images !
À chacun, selon qu’il fut sage,
Avant de s’envoler au ciel,
Noël laissera davantage.
Chantons la chanson de Noël !

  1. Musique de Gabriel Verdalle.