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LXXXII


Enfin je puis ne plus épier le printemps !
Je cesse d’écouter, d’une oreille attentive,
Ce frémissant secret qui soulève et ravive,
Et dont j’ai vénéré le bruit sourd et montant !

Je puis me reposer de la tâche royale
De recueillir avec des sens religieux
L’appel de la nature aux trompeuses cymbales,
Qui veut relier l’homme à d’inutiles cieux !

L’univers n’a plus rien qu’il m’ôte ou qu’il m’apporte,
Mon être est à l’écart de ses jeux décevants,
Dans un tombeau sacré je suis comme une morte,
Et ma vie est encore en pleurs dans un vivant !