Poème de l’amour/168
CLXVIII
Je ne voudrais qu’un changement
En ton être qui me fait peur ;
Mes délices et mon tourment
Ne me viennent pas de ton cœur,
Ni de ton esprit qui m’est cher,
Mais qu’il m’est aisé d’oublier…
Hélas ! mon désir est lié
À quelque beauté de ta chair !
Je retrouverais le repos
Si ton visage était terni ;
Il n’est plus d’âme ou de propos
Qui m’enseigneraient l’infini ;
Mais je constate ton regard
Comme un implacable accident.
— Ce sont tes lèvres sur tes dents
Qui rendent mon destin hagard…