La lettre (1895)
PleureusesErnest Flammarion (p. 135-136).
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LA LETTRE


Doucement.


Je t’écris, et la lampe écoute.
L’horloge attend à petits coups ;
Je vais fermer les yeux sans doute
Et je vais m’endormir en nous…

La lampe est douce et j’ai la fièvre ;
On n’entend que ta voix, ta voix…
J’ai ton nom qui rit sur ma lèvre
Et ta caresse est dans mes doigts.


J’ai notre douceur de naguère ;
Ton pauvre cœur sanglote en moi ;
Et mi-rêvant, je ne sais guère
Si c’est moi qui t’écris, ou toi…