Chapitre IV
LES OFFICES ROUGES
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I. ADELINE À PAUL modifier

Ne m’oublies-tu pas à Londres, mon frère chéri ? Un siècle s’est écoulé depuis notre séparation, et encore des semaines depuis mes dernières lettres.

J’embellis, et mes aventures continuent, entremêlées de grandes joies et de quelques corrections.

La flagellation a du bon et du mauvais. Tu n’en a pas goûté, mignon. J’estime que tu y perds un plaisir soit au passif soit à l’actif.

Après la Fête de nuit, pour rétablir l’équilibre dans nos esprits, pendant plusieurs jours, les sévérités demeurèrent excessives. On étouffait ainsi les velléités d’indépendance. Les devoirs augmentés, les exercices fatiguant les corps, multipliés, les repas réconfortants mais portant à la somnolence, sagement distribués, aidèrent à reprendre les forces dépensées dans l’orgie nocturne.

Impossible aux petites de fauter. La surveillance ne les quittait, ni le jour ni la nuit.

Moyennes et grandes, relativement en subirent le contrecoup.

Chacune apporte la meilleure volonté du monde à se soumettre à ce régime afin d’obtenir de nouvelles faveurs, et les punitions n’abondèrent pas.

La période fixée pour le port du ruban bleu s’étant écoulée, je rentrai dans la discipline courante.

Blanche m’expliqua que, si je me plaçais en dehors de mes compagnes de classe, j’éveillais des jalousies, lesquelles m’attireraient des désagréments.

La nécessité de me coucher à huit heures et demie ne me peina que parce qu’elle m’enlevait les occasions d’approcher Isabelle.

Durant les quelques soirs de veillée dont je disposai, plusieurs fois j’en profitai pour me retrouver avec ma chaude amie, et à mesure qu’elle prodigua son conin et son cul à mes ardeurs, je m’en épris de plus en plus follement. La passion qui domina Marie s’inocula dans mes veines, et tout mon sang bouillonna à la seule pensée des délices qu’elle savait me faire goûter avec le jeu savant de ses fesses.

La méchante suivait avec joie ses progrès sur mes sens, et comme me l’avait annoncé Angèle, elle m’engluait littéralement à ses jupons.

Dans la journée, à la récréation, tout en jouant avec mes camarades, je la contemplais à la dérobée, et, lorsque je la voyais me sourire d’une certaine façon, d’un sourire lascif, mystérieux, accompagné d’un geste de main ou de hanche, pour attirer mon attention sur sa ceinture ou son derrière, il me semblait qu’à travers l’étoffe ses chairs appelaient les miennes, et des torrents de feu me couraient par tout le corps.

Tant que dura la permission de me coucher tard, notre entente se desserra de plus en plus, et à part l’aumônier, je ne songeai pas à d’autres voluptés.

En vain Nanette essaya de me ressaisir ; je l’évitai, en prétextant des fatigues, en feignant de ne pas la comprendre.

Un jour, peu après le Fête de nuit, l’aumônier m’emmena dans le petit salon derrière la sacristie.

Il me complimenta, comme toujours, sur ma gentillesse, sur ma discrétion, m’assurant qu’il nourrissait une vive passion pour ma petite personne.

Il me mignarda sur la bouche, m’assit sur ses genoux, me supplia de lui conserver toute confiance, disant qu’il voulait mon bonheur, non seulement pour le temps que je passerais à la pension, mais aussi pour l’époque où je me marierais.

Conte-moi tes moindres désirs, mignonne, et mon amitié sera heureuse de les réaliser.

Un gros baiser sur ses lèvres le remercia de ces bonnes paroles, et il me mit toute nue.

Il m’étendit sur un divan, et, tout en se dévêtant, il me dicta quelques poses que j’exécutai.

Il me fit coucher sur le dos, la tête sur la ligne du corps, les jambes ramenées et croisées, puis il me fit allonger les bras en croix, et les cuisses ouvertes : ensuite, à demi tournée contre le mur, accoudée sur un bras, une main caressant la raie des fesses ; enfin à quatre pattes, le cul bien en l’air, la tête à ras du sol.

Il achevait en ce moment de se déshabiller, et, nu à son tour, il glissa la tête sous mon ventre, la passa entre mes cuisses, souleva une de mes jambes, et me lécha le conin, les fesses, le trou du cul.

Je me trémoussai selon la méthode d’Isabelle, il s’enflamma, me dévora de feuilles de rose… et, avec le doigt, tenta de percer ma virginité.

Il soupirait, et je mourais du désir de sa chose.

Il le devina, et s’avançant sous moi, je pus le sucer dans l’enivrante position du 69.

Plus je voyais sa queue, plus elle réapparaissait volumineuse. Je m’y habituais de plus en plus, et sa main pressant mes fesses, je compris qu’il lui fallait l’acte sodomite. Je m’arrangeai, poussai mon cul vers ses cuisses ; il se retourna brusquement, sauta sur mon dos, et m’encula dans une frénésie de soubresauts, qui provoqua notre jouissance à la même seconde.

Il me combla de tendresses, me recommanda la docilité avec mes maîtresses, me promit mille merveilles, et nous nous habillâmes.

En me quittant, il m’annonça son départ pour plusieurs jours à cause d’affaires urgentes, et me dit qu’à son retour nous établirions des relations suivies.

L’aumônier absent, le ruban bleu retiré, soumise à la règle générale, je commençai à éprouver les ennuis de l’attachement exclusif voué à Isabelle.

Elle attendait sans doute cet instant où mon esprit et mes sens ne vivraient que de nos voluptés.

Elle inaugura des intermittences d’indifférence et de passion, qui me bouleversèrent l’âme.

La cruelle imposait son empire, et riait de mes tourments.

Je lui écrivis les plus ardentes lettres, lorsqu’elle ne me parlait plus de toute la journée ; elle s’enfermait dans un mutisme absolu, disparaissait des récréations, et je ne savais où la trouver.

Mes sens s’exacerbaient, ne s’intéressaient qu’à ses charmes, me suscitaient de folles visions, où la nuit et le jour, je rêvais de ses chairs, de son cul qui dodelinait devant mes lèvres et les fuyait.

Puis elle me revenait, fixait un rendez-vous, et, dans une heure de délire, m’abreuvait de telles ivresses, que tout pâlissait, qu’en dehors d’elle il n’existait plus rien.

Elle me rivait à ses jupes, et, connaissant son pouvoir, elle résolut de me pousser à bout.

Pendant une semaine, elle me refusa tout contact, et, un soir, à la récréation, elle me dit enfin :

― Tu me mangerais les fesses, si je te les prêtais trop souvent, et j’y tiens. Je suis fière des éloges qu’on leur décerne. Tu es toujours après moi, et tu m’empêches de satisfaire ma petite amie Marie, avec les autres qui les désirent. J’ai beaucoup d’affection pour toi, puisque tu es mon amoureuse ; mais il faudrait concilier nos caprices. Ecoute actuellement j’ai une toquade pour la petite Clémentine et la nuit du samedi à midi, quand tout le monde dort, doucement je vais à son dortoir, je l’éveille, si elle s’est endormie, et nous nous amusons. C’est justement le jour. Je te prendrai en passant, et nous ferons une partie à trois.

― Oh, Isabelle ! Quelle grosse faute me proposes-tu là !

― Nous ne risquons pas plus et nous risquons moins que lorsque je t’ai léché le cul en sortant du cabinet. D’ailleurs, je veux cette preuve de la force de tes désirs.

Quand elle parlait ainsi, elle prenait un air décidé et si mauvais que je craignais toujours de nous brouiller, et je cédais.

Cette fois, la faute se commettant contre Nanette, pour laquelle, malgré ma négligence amoureuse, j’éprouvais une vive sympathie, j’essayai de raisonner et murmurai :

― Le plaisir que nous aurons manquera de charme par la crainte du danger d’être surprise et par l’étroitesse du lit de Clémentine.

― Le danger excite la volupté. Pour l’étroitesse du lit, nous nous arrangerons. Oui ou non ; je te le dis, si tu ne viens pas, c’est fini entre nous.

― La peur me prendra, répondis-je. Non seulement cela m’inquiétait à cause de Nanette, mais aussi pour Clémentine, cette blondinette effrontée de la fête de nuit, pour qui souvent, moi, son aînée, je dus éviter des occasions où elle me relançait. Cette enfant, à la pension depuis un an, avait une nature plus que précoce. Elle avait été débauchée par la femme de chambre de sa mère, et on prétendit que le mari de cette créature faillit la violer. Aux cris de la petite, on accourut, on découvrit le pot aux roses, on chassa les deux serviteurs pour ne pas ébruiter l’affaire, et on la confia aux demoiselles Géraud. Son tempérament promettait. L’examen du docteur étant favorable, on lui fixa une hygiène pour activer sa croissance. Elle figurait au rang des favorites de Fanny et d’Elise, et appartenait aux Filles Rouges.

Clémentine jouissait d’une grande liberté dans la maison, quoique médiocre travailleuse. Ses parents n’exigeant qu’une instruction ordinaire, on ne l’accablait ni de devoirs ni de leçons. On la dirigeait plutôt vers les arts d’agrément où elle mordait, brillant au piano et au dessin.

Quatre à cinq jours après la fête, comme au fond du jardin je pissais dans l’herbe, me croyant toute seule, j’aperçus Clémentine qui me proposa de boire mon urine à mesure qu’elle sortait.

― Petite sale, m’écriai-je, n’as-tu pas honte de demander pareille horreur ?

― Honte, pourquoi, si j’aime à faire ça ! Veux-tu, dis ?

J’avais terminée et je lui répondis :

― Si tu répètes ta demande, je te dénoncerai à ta maîtresse et elle te punira.

― Tu seras une moucharde et je te ferai tout le mal que je pourrai. Tu dois à Liza Carrin des coups de badine, je t’en voudrai de mon côté.

― Tu es une effrontée polissonne et pour te montrer combien je me moque de ta menace, je cours tout raconter à Mlle Nanette.

― Vas-y ! Tu t’en repentiras bientôt.

Elle marcha tranquillement après moi et vit que je n’abordais pas la maîtresse.

Un autre jour, à la récréation, elle entra derrière moi à la bibliothèque et, se baissant tout à coup, elle glissa sa tête sous mes jupes.

Avant que je revinsse de cette surprise, elle me mordit durement aux fesses et se releva en disant :

― C’est pour t’apprendre à ne pas faire attention à moi.

Je me contentai de lui tirer les oreilles et de répliquer :

― Quand tu seras plus grande, nous recauserons.

― Il y en a de plus âgées que toi qui ne me dédaignes pas.

― Ça ne me plaît pas de les imiter.

Enfin, une troisième fois, une nuit, comme je m’apprêtais à dormir, mon rideau s’entrouvrit et la tenace petite apparut.

Elle s’approcha de mon oreiller et m’embrassant le bout du nez qu’elle suça ensuite, elle murmura :

― Tu ne me renverras pas, eh ?

Je tremblais d’être surprise ; je la repoussai et répondis tout bas :

― Va-t’en ou j’appelle Mlle Blanche.

Elle pinça les lèvres puis me tira la langue, et riposta :

― Tu es une sale bête, une rosse. Je ne me serai pas dérangée pour rien ; j’en trouverai une plus aimable et plus avenante que toi.

Elle me quitta. Je me penchai pour écouter et je l’entendis réveiller Marie.

Celle-ci, moins farouche, à demi endormie, demanda :

― Que veux-tu, Clémentine ?

― Chut ! M’amuser ! Tu le veux, n’est-ce pas ?

Si elle le voulait, Marie ! Un cul et une bonne volonté qui s’offrait ! Aucun bruit ne transpira de ce qui s’accomplissait derrière les rideaux. Le lendemain, Marie m’avoua avoir gardé plus d’une heure la petite.

Depuis, si les yeux de Clémentine parlèrent, elle feignit de me traiter avec indifférence et mépris.

Et voilà qu’Isabelle exigeait ma visite à ce joli démon !

J’avais promis.

Je parie, mon chéri, que tu ne te serais pas tourmenté et que tu te serais précipité sur l’aventure. On a des préventions qui ne se commandent pas. Je les subissais. Mes plus tendres caresses.

Adeline.


II. DE LA MÊME AU MÊME modifier

Tout dormait ; le silence le plus absolu m’entourait. Isabelle, en chemise, souleva mes rideaux, appuya les lèvres sur mes lèvres, et murmura :

― Merci, chérie ! Tu m’attendais ; viens vite.

Mes mains fouillèrent sous sa chemise ; elle sourit, se laissa peloter, et ajouta :

― Hâtons-nous. Nous serons mieux là-bas. Nanette a le sommeil plus dur que Blanche.

Avec précaution, je descendis du lit et suivi. Mon dortoir donnait sur celui des petites par une porte que recouvrait seule une tenture.

Les lanternes chinoises n’éclairaient presque pas ; tout nous favorisait. Nous glissâmes telle des ombres.

Clémentine occupait le quatrième lit de la seconde rangée.

La coquine nous attendait toute nue.

― Eh ! dit-elle dans un petit souffle, te voilà à la fin.

Comme un singe, elle sauta à terre, passa la tête sous ma chemise, appliqua la bouche sur mon conin et le tint un instant ainsi embrassé.

Isabelle me serrait les mains dans les siennes approchait ses lèvres des miennes et versait l’extase dans mon être par quelques gouttes de salive qu’elle échangeait avec la mienne.

Clémentine souleva nos chemises par devant et, avec ses mains, poussa nos ventres l’un contre l’autre ; dessous nous elle appuya une main sur mes fesses et, immobiles toutes les trois dans cette position, elle chauffait de son haleine nos conins tandis que nous nous becquetions.

Je m’oubliais dans une divine volupté. Soudain je sentis un peu d’humidité sur mes cuisses.

Etonnée, j’allongeai la main et eut l’explication. Isabelle, moins bégueule que moi, pissa sur la figure et les épaules de Clémentine, laquelle en avalait une bonne partie en se grattant avec furie son petit conin.

Me maintenant serrée contre elle à bras le corps, mon amoureuse m’empêcha de la quitter et, tout à coup, dardant le jet de son pissat, elle m’en inonda tout le bas ventre.

Il n’y a rien qui vous entraîne comme la grosse cochonnerie. L’exemple me gagna et je consentis à mon tour à cette scène dégoûtante. J’envoyai en plein sur la tête l’urine qu’elle désirait si vivement goûter, et Isabelle, à ma grande surprise, arrangea son ventre sous mes cuisses pour en être imbibée.

Clémentine jubilait ; le vertige m’envahissait. Bouche sur bouche, Isabelle me murmura :

― Attends ; arrête-toi. Pisse-moi, dans la fente du cul. Se retournant prestement, elle plaça les fesses entre mes jambes et, obéissant, j’épanchai la fin de mon pissat le long de sa raie. En dessous, Clémentine recevait cette douche d’un genre nouveau avec une telle allégresse qu’elle colla de suite les lèvres sur le cul de mon amie et le lécha pour le sécher, à ce qu’elle dit. La turpitude se terminait.

Je constatai qu’on l’avait prévue, j’aperçus sur le tapis un linge placé par la rouée Clémentine, pour empêcher nos eaux de mouiller le sol.

Le corps souillé de cette petite ne m’engageait pas beaucoup, malgré mon effervescence.

Isabelle, moins délicate, poutonna le visage et les épaules de ce Chérubin ordurier, prétendant que cela décuplait ses envies.

Néanmoins, reconnaissant que nous manquions d’aise pour nous mouvoir derrière les rideaux du lit, toutes les trois nous déménageâmes et nous nous rendîmes à la salle de bains des élèves où nous trouverions le nécessaire pour nous rapproprier et ensuite nous amuser dans un boudoir que la précédait.

Nous nous lavâmes avec conscience et il ne resta plus trace du pissat.

Alors, toutes nues, nous nous livrâmes à nos passions réciproques.

Isabelle aimait Clémentine pour les horreurs que cette petite concevait, pour la saveur de ce corps encore non formé et, me retournant, la lascivité qu’elle en menait, elle s’électrisait à me caresser ; puis, revenant à l’enfant elle s’en fourrait à en mourir, la tortillant, l’enlaçant, la couvrant de son corps, la baisant, la léchant. Et elles luttaient de furibondes lubricités où elles se gouaillaient à coups de vilains mots et de propositions saugrenues.

La petite marchait de pair avec la grande.

Clémentine, cherchant la morsure qu’elle fit à mes fesses, morsure qui s’effaçait à peine, la découvrit vite et dit :

― Elle ne voulait pas que je tétasse son pipi au jardin et aujourd’hui elle y a consenti ; elle m’a chassée de son lit, et Marie m’a tellement sucé la raie du cul que je croyais qu’elle me l’avalerait avec tout ce qu’il y avait dedans. Dis, Isabelle, tu la dresses bien mal, ton amie !

― Toutes ne sont pas des goulues de ta force, petite onaniste ; toutes ne comprennent pas que si jeune, tu sois déjà si porcherie. Moi, ça me va ; Adeline est une sentimentale.

― Oh, là, là ! Sentimentale ! Quand on ne vit que pour sucer le cul, ton cul, où ça se niche-t-il le sentiment ? Moi, lorsque je m’amusais avec ma bonne, elle me disait que si l’on craignait le piment, il ne valait pas la peine de se mettre à table.

Elle appelait le piment ce que tu appelles des horreurs, et ce que tu fais cependant. Elle rigolait en me flanquant tous ses poils dans la bouche et me conseillait de bien sentir le jus de son mari qui venait de la tirer.

― Pouffiasse ! Elle a soigné ton instruction, cette catin.

― Je te crois ! Je n’ignore rien des choses ; et que j’ai été contente d’entrer dans cette boîte. Vraiment un joli jour de bonheur. Dis, Adeline, est-ce que je ne lèche pas aussi bien qu’Isabelle et tes autres amies ?

La friponne honorait mes fesses de ses plus savantes sucées, agenouillée derrière moi, tandis qu’elle tenait entre ses cuisses la tête d’Isabelle, laquelle, étendue sur le tapis, lui faisait minette et feuille de rose.

Je m’étirais les bras, je m’abandonnais, j’écoutais, et j’attendais mon moment pour m’emparer d’Isabelle, dont le corps sinueux se dessinait sous mon regard.

― Jacasseuse, reprit celle-ci, narre à Adeline comment on a voulu forcer ta perte ?

― Oh, ça c’est une bête d’histoire, et il faut que les hommes soient diantrement cochons pour aller courir après des choses impossibles !

Je m’amusais avec Annette, la femme de chambre de ma mère, ma bonne en même temps, à qui l’on me confiait sans cesse. Une gaillarde solide, qui avait toujours des démangeaisons quelque part sous les jupes. Elle m’emmenait dans sa chambre et, là, elle se roulait sur son lit, sans me rien dire, lançait des coups de jambes qui envoyaient en l’air ses vêtements, et je voyais ses poils très noirs, très épais, son cul bien blanc, ses cuisses qui s’ouvraient et se fermaient, en se claquant très fort. Je n’osais parler ni rien demander. Je regardais et je prenais goût à la chose. Puis, quand elle avait bien gigoté, elle se flanquait à quatre pattes, s’asticotait avec les bras, les jupes par dessus la tête, le cul allait et venait, et elle marmottait des mots où j’entendais toujours :

« Oh, mon chéri, mon chéri ! C’est bon. Ah, je jouis ! Oui, enfonce encore, mon chéri, toujours ! »

Je mourrais d’envie d’approcher et de toucher ses chairs ; je craignais qu’elle me sautât dessus. Il fallut qu’elle m’appelât tout près pour m’y décider. J’aperçus à travers les jambes sa tête qui, de l’autre côte, me souriait, et elle m’invita à venir l’embrasser en glissant entre ses cuisses. Ah, que j’en profitai ! Hein, la première fois que la cochonnerie mord la peau, comme on s’en régale. A partir de ce jour, elle m’apprit les plus délicieuses choses du monde et elle était rudement agaçante. Son mari, Joseph, la baisait souvent, et elle avait la manie de me faire sentir l’odeur de l’homme. Une fois que nous nous étions enfermés toutes les deux, Joseph arriva alors qu’elle ne l’attendait pas, et il nous surprit. Il ne dit rien, se déshabilla, et ne le voilà-t-il pas qu’il m’attrapa par une jambe, me fourra sous lui et m’appuya sa grosse machine entre les cuisses. D’abord, je crus à un nouveau plaisir et je me mis à rire. Annette se fâchait contre son mari, le bourrait de coups de poing, l’agonisait d’injures, essayait de m’arracher de dessous lui ; il me cramponnait, me serrait de plus en plus, et je commençais à avoir peur. Sa machine me faisait mal sous le ventre, je voulus me dégager. Il pesa lourdement sur mes épaules ; il me sembla qu’il allait m’ouvrir les cuisses. Je poussai des hurlements ; on les entendit, on accourut, il y eut du grabuge. Je ne vous dis que ça. Moi, je jouai l’innocente ; on renvoya les domestiques et on m’enferma ici. J’en avais appris long.

Elle racontait son histoire avec un aplomb, un sang-froid imperturbable, l’entrecoupant de farces extravagantes, et elle ne négligeait ni ses attouchements, ni ses léchades, envoyant des coups de pied aux fesses et aux jambes d’Isabelle qui se tordait de rire à ses mimes, à ses gestes, à ses gamineries, soulignant certains passages de son aventure.

À voir cette radieuse blondinette, nul n’eut soupçonné le vice dont elle faisait déjà parade. À côté d’Isabelle, réputée pour la chose, elle prenait de telles proportions que je me demandais jusqu’où elle n’irait pas.

Elle aimait la chair et elle se grisait de cochonnerie avec Isabelle, s’expliquant de vilains mots, se les répétant avec délices.

Mon amie s’abandonnait enfin à mes caresses. Clémentine lui dit :

― Tu n’as pas de cœur de l’avoir fait languir si longtemps ! Moi, quand on veut me sucer, je consens tout de suite, et aussi quand on veut que je suce, n’importe où et avec qui que ce soit, je suis toujours en train.

Nous formâmes bientôt le plus charmant des triangles ; ma tête reposait sur les cuisses d’Isabelle qui transmettait mes caresses au petit postérieur de Clémentine, laquelle me gratifiait de ses plus habiles coups de langue.

Nous eûmes la chance de rejoindre nos lits, sans que rien ne nous troublât ; mais le lendemain, de petits faits nous signalèrent.

Ayant abusé de l’heure, le lendemain au réveil, je dormais si profondément qu’on dû me secouer pour me décider à sauter à bas du lit. Et quel visage j’avais !

Dans le dortoir des petites, Clémentine ne songea pas au linge ayant servi d’éponge à nos urines ; elle s’endormit dans le garer, et sa voisine, en s’habillant, s’écria que ça sentait fort.

Nanette vint se rendre compte, découvrit le linge, interrogea Clémentine qui répondit ne pas avoir fait attention, et qu’à moitié endormie, elle y pissa sans doute dessus. La version incongrue ne satisfit pas la maîtresse. Dans la salle de bains, on constata notre passage ; des eaux oubliées, un de mes mouchoirs sentant l’urine, par cela que j’en avais essuyé les épaules de Clémentine, devinrent des pièces à conviction. On rapprocha les faits.

Clémentine et moi, nous fûmes accusées de rencontre nocturne. Je me défendis mal, ne sachant pas mentir ; seule Isabelle échappa.

On nous condamnait à la flagellation par le martinet jusqu’au sang.

La cruelle Nanette se vengea durement de mes négligences. Chargée de l’exécution, elle brandit le martinet avec toute la vigueur de son bras et cingla mon pauvre cul de si rudes coups que bientôt il fut criblé de cicatrices et que le sang en jaillit.

Clémentine et moi, nous subirent ensemble le supplice, toutes deux entièrement nues.

Ni l’une, ni l’autre, nous ne criâmes.

Je pleurai silencieusement au début ; puis je m’extasiai. Un étrange chatouillement me caressait l’épiderme et à mesure que le martinet retombait, que les chairs me cuisaient, un long frisson me parcourut l’épine dorsale, assouplissant la douleur pour la changer en une sensation âcre et violente me plongeant dans un divin ravissement.

En cela mon imagination aida beaucoup.

Je m’étais promis, sur les conseils d’Angèle et d’Isabelle, d’y chercher la jouissance et j’y réussissais.

Clémentine offrait un spectacle si alléchant par le tortillement de son cul aux coups de martinet que mes amies me racontèrent avoir vu nos maîtresses se gratter le conin à travers les jupes.

Ce diablotin de fille serrait les fesses et, le coup frappé, elle les écartait soudain en mille tressaillements, imitant les battements d’ailes d’un oiseau prêt à s’envoler.

Le comble de cette affaire fut la punition décrétée par le conseil de direction contre nos deux maîtresses, Blanche et Nanette, pour leur défaut de surveillance.

Toutes les deux reçurent la flagellation par la badine des mains des surveillantes, Elise et Georgette, sitôt après notre exécution et en notre présence.

On nous agenouilla de chaque côté, Clémentine près de Nanette, moi près de Blanche. On épingla leurs jupes aux épaules ; on leur attacha les mains et les jambes et, six fois, la badine s’abattit sur leur peau.

Leur titre de maîtresse les empêchait de s’émouvoir, mais leur visage et la contraction de leurs membres parlaient pour elles.

En dehors du châtiment, toujours pénible, lorsqu’on occupe une situation officielle, la souffrance est semblable pour toutes.

Blanche, très pâle, tressautait à chaque coup envoyé par Georgette Pascal ; son cul se zébrait de lignes rouges, et ses jambes tremblaient. Elle essayait de sourire ; ses lèvres s’amincissaient et elle se les mordait. Son regard errait dans le vague, évitant de s’arrêter sur nous, seules témoins ; l’exécution s’accomplissait en petit comité.

Quant à Nanette, elle affectait une fermeté stoïque ; Elise Robert tapait avec conviction, jouissant du spectacle, la main gauche carrément sous ses jupes où elle se grattait le bouton. Les fesses de cette suppliciée, moins dodues que celles de Blanche, frémissaient, se tortillaient, balancées sous l’impulsion du haut du corps. On s’apercevait que Nanette connaissait la méthode de la volupté de la flagellation et qu’elle la désirait.

Les six coups donnés, nous nous traînâmes sur les genoux vers ces fesses pour les embrasser et pour demander à nos maîtresses de nous pardonner, jurant de ne plus recommencer. On nous réservait une autre expiation.

Attachées dos à dos avec Clémentine, nous vîmes les trois classes défiler devant nous en nous narguant.

La plus pénible apostrophe me fut lancée par Isabelle, sortie indemne de l’aventure, qui me cria en passant :

― Débaucheuse de petites, ne cours plus après les grandes ou gare à toi !

Comme conséquence, cette punition rompit mon lien d’amitié avec Angèle qui ne reçut pas la flagellation, amena une tension de rapports avec ma maîtresse, me valut une sévère admonestation des demoiselles Géraud qui m’accusèrent d’hypocrisie, ne s’expliquant pas ma folle équipée avec une enfant, une Fille Rouge, il est vrai, doublement sacrée à ce titre.

Tout n’est pas toujours rose dans la carrière des plaisirs ; nous en savons quelque chose, mon petit Paul. Un million de baisers.

Adeline.


III. DE LA MÊME AU MÊME modifier

Le retour de l’aumônier me tirait de l’espèce de disgrâce dans laquelle je vivais.

Au fond, je ne me tourmentais pas beaucoup, je travaillais de mon mieux, faisant mes pensums, et essayais à me distraire d’une autre façon.

Je reconnaissais le danger de la fréquentation d’Isabelle qui me battait froid, affichait une amitié des plus ardentes avec Eulalie Pierre de ma classe dans l’intention de me taquiner, cette élève ne s’accordant pas avec moi.

La conduite d’Isabelle m’irritait d’autant plus que séparée d’Angèle et sachant le goût qu’elle m’inspirait, Marie me proposa de troquer de grande amie, à la condition de la favoriser le plus possible dans les plaisirs qu’elle aimait.

Isabelle refusa net, prétendant qu’elle n’avait plus rien à apprendre dans nos rapports et qu’elle préférait conserver Marie.

Mon lien d’amitié échut à Eve Philippe, la jolie blonde que je fustigeai à la première séance.

Depuis longtemps nous sympathisions et elle me témoigna une véritable joie de l’avoir choisie.

Eve Philippe ne couchait pas en chambre ainsi qu’Angèle, et cela joints aux pensums qui me tinrent plus de quinze jours éloignée de mes compagnes, retarda l’établissement de notre entente.

Plus sérieuse que les trois quarts de nos élèves, Eve était ce qu’on appelle une bûcheuse, et elle méritait de tels éloges que, parfois, elle s’en glorifiait, ne craignant pas de discuter avec Lucienne.

Elle s’attira ainsi la punition dont je fus l’instrument.

Marchant sur ses 17 ans, on pensait que, ses classes terminées, elle accepterait de rester à la pension comme troisième surveillante, ce qui permettrait d’accroître la situation des maîtresses en leur enlevant les heures d’études et d’augmenter le chiffre des élèves.

Entrée dans la maison à 12 ans et demi pour une affaire dans le genre de la nôtre, Eve, depuis, était devenue orpheline de père et de mère, et riche de quarante mille francs, ne dépendant plus que d’un oncle, capitaine marin, voyageant toute l’année et bien aise de la laisser chez les demoiselles Géraud. Son frère, plus âgé de deux ans, la visitait souvent.

Excuse ses longs détails sur ma nouvelle amie, mon chéri, mais je veux que tu l’aimes. Nous avons causé de toi en causant de son frère. Je n’en mets pas davantage.

Dès son retour, l’aumônier ne manqua pas de me demander, et il me questionna sur les rapports faits à mon sujet.

Avec lui, je rétablis la vérité de l’aventure en le priant de ne pas revenir sur l’incident qui me valut de si dures représailles. Je signalai l’odieuse conduite d’Isabelle, ce qui ne le surprit pas ; je lui affirmai n’éprouver aucune rancune pour la sévérité qu’on me témoignait.

Il me mena séance tenante chez Juliette.

La grande directrice me boudait. Elle était impitoyable pour le détournement des petites, hors des occasions permises. Elle comprenait que le plus grand danger de sa maison se cachait de ce côté et elle eût sacrifié sans pitié trois moyennes, même trois grandes, pour le viol du dortoir qu’on m’imputait.

L’aumônier commença par déclarer qu’il ne s’agissait pas d’une dénonciation, mais d’une confession qu’il entendait divulguer pour empêcher l’injustice de se perpétuer.

Avant de ne rien révéler, il exigeait qu’on s’engageât à l’oubli et à ne pas sévir.

Juliette le promit et elle reconnut alors mon véritable rôle dans la nuit de la salle de bains.

Elle me gronda de nouveau très fort pour l’entraînement auquel j’avais cédé et me pardonna.

― Ne vous tourmentez pas, dit-elle, ne vous affligez pas. Isabelle ignorera que je sais sa culpabilité. Evitez de vous lier avec cette dangereuse enfant. Sa destinée est toute tracée dans le monde galant ; il est probable qu’elle sera du nombre de celles qui nous oublient plus tard. Cet oubli, devant de pareilles natures, est ce que nous pouvons désirer de mieux.

― Et si ces ingrates parlaient !

― Nos notes tenues à jour nous défendraient. Elles sont désignées comme hystériques intermittentes, sujettes à hallucinations, et nul ne douterait de notre bonne foi. L’aumônier profita de cette entrevue pour demander ma réception dans les Filles Rouges.

― Attendons qu’elle ait six mois de présence dans la maison ; il en sera temps.

― Ils ne sont pas loin.

― Ils n’y sont pas encore ; mais je vous promets qu’elle appartiendra à la Confrérie pour les prochains offices.

― Cette promesse me suffit.

Je reparus aux récréations et, après avoir été embrassée par Angèle devenue la grande amie d’une autre élève de ma classe, Louise Trossac, je rejoignis Eve qui me regardait avec ses yeux angéliques et doux. Elle me serra sur son cœur et murmura :

― Nous nous aimerons bien, n’est-ce pas ?

― Oh, oui !

― Tu ne te repentiras pas de notre amitié, va !

Personne ne parut s’occuper davantage de moi et nous bavardâmes à bouches que veux-tu.

Cependant Isabelle rôdillait tout autour, chantonnant de petits refrains drolatiques.

On jouait à la grande corde et les trois classes étaient représentées à ce jeu.

Clémentine, plus jeune et considérée pour cela même moins coupable que moi avait repris depuis plusieurs jours sa place parmi ses compagnes.

Elle figurait au rang des plus enragées sauteuses. En passant à mon côté, elle me sauta au cou et m’embrassa très tendrement, ce qui me toucha par le contraste avec Isabelle.

Celle-ci qui, justement en cet instant, revenait, sourit d’un air narquois et dit à Eve :

― Ta nouvelle amie ne renie pas ses complices ; elle te donnera de l’agrément.

― Tout le monde n’a pas ton caractère volage

― Oh, volage, ce sont des potins que vous lancez !

― Quelle est celle que tu n’as pas lâchée ?

― Vous êtes toutes des niaises !

― Merci de ton jugement.

Isabelle haussa les épaules pour courir après Eulalie qui, par derrière, lui avait mis les mains sur les yeux afin qu’elle devinât qui l’abordait. Elle cria, en me fixant :

― En voilà une avec qui l’on n’aura jamais envie d’être volage.

Eulalie Pierre, une brune aux yeux très vifs, avait beaucoup de l’allure d’un garçon. Sa personne, coupée à angles secs, n’offrait pas les jolies rotondités des autres. On ne pouvait pas dire qu’elle manquât de quoi que ce fût, mais ses hanches assez droites ne se développaient pas dans des fesses rondelettes. Son cul allongé et maigrelet eût plus convenu au corps d’un jeune collégien qu’à une fillette de 13 ans. Grande, hardie, autoritaire, elle se faisait remarquer par de longs bras et de longues jambes, avec la poitrine et les épaules un peu sèches, pas de duvet au conin. Habillée en garçon, on s’y fût trompé.

Elle me déplaisait et cela me choqua de la voir aussi libre, aussi familière avec Isabelle.

Celle-ci courait pour l’attraper. Elle tournoya dans toute la cour ; puis se jetant entre Eve et moi, elle se laissa prendre par mon ex-amoureuse qui la fessa en riant par-dessus les jupes.

― Dis, me fit Eulalie en me bousculant et se débattant avec Isabelle, est-il vrai que tu aimes à ce qu’on te pisse dessus ?

Je devins toute rouge et demeurai interdite.

Isabelle, l’embrassant, s’écria :

― Que tu es bête de raconter de si vilaines choses ! Où apprends-tu de si grosses saletés ?

― On n’a pas besoin de les apprendre. Ça se sent près de certaines élèves.

La colère faillit m’emporter. J’hésitai une seconde à la gifler ; la réflexion m’arrêta et je répondis :

― On prête aux autres ses défauts et quand on fréquente certaines amies, on devient aussi sale qu’elles.

― Est-ce pour moi que tu dis ça, intervint Isabelle.

― Je réponds à Eulalie. Si tu y trouves quelque chose à ton adresse, c’est que tu es coupable à mon égard.

― Ne fait pas ta noire ! Parce que tu as eu de la chance dans la maison dès ton arrivée, tu voudrais que tout le monde se pliât à tes caprices ; moi, ça m’horripile et je me moque de tes grands airs.

― Adeline ne cherchait querelle ni à l’une ni à l’autre, dit Eve. Je ne comprends pas pourquoi vous veniez vous mêler à notre conversation.

― Causez, les belles tourterelles ! Vous ne nous empêcherez pas de dire ce que nous pensons et de remettre à leurs places les sottes prétentieuses.

Cette discussion ouvrit une petite ère de taquineries, n’influant ni sur mon caractère, ni sur mon parti pris d’insensibilité.

Isabelle me témoignait presque de la haine, et sans motif.

Ma classe se divisa en deux camps : les unes marchèrent avec Isabelle, qui me déclara la guerre, les autres avec moi. Cela m’amusa !

On me joua quelques mauvais tours, jusqu’à me surnommer « Mlle l’urine » et à me déposer dans mon pupitre de petits vases minuscules contenant quelques gouttes de pipi. Cela ne me troubla pas.

Isabelle voulait me faire payer cher la passion que je nourrissais pour son corps. Cette passion ne diminuait pas ; je la cachais, voilà tout.

Les maîtresses, devant mon calme imperturbable, me rendaient leur affection.

Un soir, comme je m’apprêtais à me coucher, Elise Robert vint me prendre pour me conduire chez Fanny.

Jamais pareille faveur ne m’était échue ; aussi j’en ressentis une grande joie.

Athénaïs Caffarel, Josèphe de Branzier, M. Camille Gaudin et le docteur Bernard s’y trouvaient réunis.

Les demoiselles Géraud ont chacune un appartement spécial qui leur permet de s’amuser à leur idéal, sans se déranger mutuellement.

Le salon de Fanny, un salon magnifique avec de jolies glaces, de superbes tentures et de nombreux canapés brillait sous la profusion des lumières.

À mon entrée avec Elise, les scènes voluptueuses ne demandaient qu’à se produire.

Athénaïs et Josèphe, assises sur les genoux du docteur, lui tiraient la moustache en riant comme des folles, et, lui, les tenant par la taille, leur baisait successivement les lèvres.

M. Gaudin, l’ami d’Isabelle, causait de très près avec Fanny dont les yeux animés trahissaient de chaudes intentions. Fanny m’appela et me dit :

― Ma petite, vous commencerez bientôt votre apprentissage de Fille Rouge ; en attendant, prouvez que tous les plaisirs vous sont également chers. Ne refusez rien et l’on ne vous refusera rien. Est-ce entendu ?

― C’est aller au-devant de mes désirs.

― Elle est charmante ! Je vous présente un cavalier à qui on a vanté votre talent... de bouche. Il sollicite de l’expérimenter. Surpassez-vous et vous ne vous en plaindrez pas.

L’émotion m’embarrassait un peu. M. Gaudin me supplia de ne plus l’appeler que Camille, m’entraîna vers un canapé, m’agenouilla entre ses cuisses et m’offrit sa queue à sucer.

Elle était de moyenne grosseur, assez longue, se terminant presque en pointe. Il paraît que cette catégorie désigne les meilleurs mâles.

Le protecteur d’Isabelle, tout déculotté, me montrait son ventre ombragé d’un poil épais et noir, des couilles très fortes, très lourdes, sous lesquelles il me plaça les mains.

Il appuya sur ma tête pour que je prisse sa chose dans les lèvres et je me mis à la sucer, d’abord lentement, ensuite avec plus de vigueur, prenant ses couilles entre mes doigts comme si je voulais les traire.

Je précipitai le mouvement, avalant toute la queue, la laissant ressortir, et ses tressautements me révélaient que mon jeu réussissait.

Je m’amusais à garder un instant le gland sur le bord des lèvres, serré entre les dents, et à le regarder avec malice. Il me donna une tape affectueuse sur les joues et murmura :

― Va, va, petite enjôleuse ! Jamais encore aucune élève ne m’a sucé aussi bien que toi. Isabelle est une folle qui me fatigue avec ses turlutaines et que je remplacerai par Athénaïs ou Josèphe.

― Elles n’ont pas le diable dans le corps comme votre protégée.

― Bah, elles l’acquerront ! Tiens, vois Athénaïs si elle ne sait pas se faire apprécier !

Athénaïs, les jupes retroussées sur le bras, le corps penché en avant, prêtait ses fesses à Elise qui les claquait à petits coups espacés et mignards devant Fanny qui, les cuisses en l’air, se grattait le clitoris.

― D’ailleurs, ajouta Camille, si les culs nerveux ont leur charme, les culs dodus en ont encore plus quand ils se mettent à désirer vos caresses. Celui de Fanny vaut mille fois mieux que celui d’Isabelle. Mais, friponne, veux-tu bien continuer et ne pas me marchander tes suçons.

Camille venait de me rappeler le cul de Fanny et, de suite, la pensée de comparer le plaisir que j’y éprouverais avec celui éprouvé près d’Isabelle s’empara de mon esprit.

Comment y arriver ? Je me hâtai dans mon suçage afin de gagner ma liberté et ma hâte me trahit.

Il devina que je caressais quelque projet particulier, et il me dit :

― Ma mignonne, nous nous retrouverons. Je vais courir jusqu’à Athénaïs ; agis maintenant à ta fantaisie.

L’occasion se présenta mieux que je ne l’espérais.

Fanny, la main sur sa motte, étendue sur un canapé, contemplait le docteur, lutinant Josèphe et souriait à Elise ; Robert et Athénaïs se fessant mutuellement.

J’arrivai en tapinois près d’elle, m’agenouillai et, brusquement, appliquai les lèvres sur son conin.

Elle tressaillit, et eut un sursaut de fesses, dont je profitai pour y pousser les mains. Elle se renversa en arrière, et je la dévorai de minettes.

Ah ! quelle chaleur, quelle fougue, quelle différence avec toutes les autres caressées jusqu’alors ! Je ne l’imaginais pas, et je me demandais comment il se faisait que je n’eusse pas encore goûté à cette ivresse.

Fanny, c’était bien la femme faite, épanouie, appréciant la volupté, et vous l’inoculant par ricochet.

Mes lèvres aspiraient les délices éprouvées par son conin. Son parfum excitait mes nerfs ; sa sensualité éveillait ma fièvre. Ma bouche demeurait collée entre ses cuisses ; ma langue la pénétrait en pointe, fouillait ensuite les alentours et se multipliait en baisers et suçons prolongés.

Peu à peu j’abaissai la tête, et mes léchées parvinrent à l’extrémité des rotondités, explorant près du conin Fanny releva de plus en plus les jambes, les cuisses ; et le trou du cul m’apparut au fond de la raie céleste qui y conduisait.

Ma respiration sifflait. Ma chère maîtresse devina le but que je poursuivais ; elle se retourna d’un prompt mouvement et m’étala tout son cul.

Ce n’était plus celui si flexible, si nerveux d’Isabelle, ce n’était plus ce long et rapide trémoussement de la cambrure de mon amie, s’agitant en contorsions effrénées ; ce n’était plus cette brutale domination du cul, exigeant le sacrifice de tout votre être aux caresses qu’il sollicitait. Mais c’était aussi tout un poème de grâce, de souplesse, de majesté, incitant le corps à mille désirs lascifs. Ces chairs blanches et nourries, cette raie profonde et vertigineuse, ces poils courant vers le bas, cette exquise rotondité, se développant sous vos yeux, ces effluves magnétiques miroitant sur toute la personne, tout appelait vos dévotions, les encourageait, vous en témoignait reconnaissance. Je ne l’avais plus vu depuis longtemps, et je me délectai, le servant avec le même feu ardent, dont j’honorais celui d’Isabelle.

Je le sentis frissonner, frémir ; il se souleva, s’agita sous mes feuilles de rose. Je lui communiquai une partie de ma passion, et il se mit à faire, comme je l’aimais tant, à s’ouvrir et à se refermer de lui-même, à se rétrécir, puis à s’épanouir, à se dessiner en arabesques fantaisistes, au milieu desquelles la jouissance nous emporta toutes les deux.

Je triomphais, et tous les assistants, groupés autour de nos ébats, me félicitèrent.

Quelle nuit de plaisirs et de voluptés, mon petit Paul ! On se répète dans ces descriptions ; on risque de se fatiguer. Je ne veux pas que tes désirs s’émoussent ; je t’embrasse bien fort.

Adeline.


IV. DE LA MÊME AU MÊME modifier

La petite soirée de Fanny me posa définitivement dans la maison. D’un autre côté, j’atteignais mes quinze ans, et de droit, par l’âge, par l’instruction, j’appartins à la grande classe, dans laquelle je ne prendrai rang qu’après les vacances.

J’ai une vigueur de tempérament qui s’impose. Je trouvai les amitiés qui me boudaient, sauf Isabelle qui s’entêta à me dédaigner.

On célébrera dans quelques jours les Offices Rouges, et je serai reçue membre de la Confrérie. En attendant, on m’initia à mille petites choses, qui me plongent dans le ravissement. Il y a des cérémonies de toutes sortes qui sont amusantes et enivrantes.

L’autre soir, chez Juliette, j’ai assisté à une réunion : les quatre messieurs du Conseil de direction, les maîtresses sept grandes, quatre moyennes et trois petites. Notre toilette t’en dira long.

Pour tout costume, une courte blouse noire, s’arrêtant à la ceinture, laissant nu le ventre, les fesses, les jambes, les bras, les épaules ; sur la tête une capuche cachant le visage, avec des trous pour les yeux et la bouche. On a exécuté une drôle de figure.

Les petites se sont placées au centre, et ont été entourées par les moyennes, les grandes, les maîtresses ; les messieurs se sont placés aux quatre pôles du cercle ainsi formé. Laissée seule en dehors, l’aumônier et le docteur me prirent chacun par une main, me conduiront près des femmes, en m’ordonnant de toucher les fesses et le conin à chacune.

Et à mesure que j’obéissais, l’un approchait un doigt de mon conin, l’autre, du trou de mon cul.

Parvenue devant les trois petites, je m’étendis tout de mon long sur le tapis, et toutes les femmes s’agenouillèrent autour de moi, en me tournant le dos.

Camille Gaudin et Jules Callas s’accroupirent par-dessus moi ; l’un sur ma tête pour que je suçasse sa queue, l’autre sur mes cuisses, pour chatouiller mon conin avec la sienne.

On me requit ensuite d’aller en rampant caresser toutes les femmes.

Puis on se releva. Les petites dansèrent une espèce de gavotte, en tortillant le cul ; les moyennes fessèrent quatre grandes, les maîtresses et les autres grandes se gamahuchèrent, et moi, je suçai les quatre cavaliers.

Cela se termina par une farandole échevelée, où les blouses tournoyaient ; les yeux devenaient phosphorescents derrière l’ouverture des capuches, les chairs tressautaient de désirs, et l’on roula pêle-mêle, pour se satisfaire de n’importe quelle façon. De cette soirée, ce qui me causa le plus grand bonheur, ce fut la proposition de Fanny de m’emmener passer un instant avec elle. Tu comprends, mon chéri, si j’acceptai.

Elle me fit raconter l’équipée de l’escapade avec Isabelle et Clémentine, et rit beaucoup de cette petite de vouloir boire le pipi.

Elle ne s’en étonna pas, disant que, parfois dans les plaisirs, les choses les plus fantasques apportent du stimulant, et que, lorsqu’on lèche le conin, et qu’on se délecte de la liqueur d’amour, on peut parfaitement, dans l’excès de la volupté, goûter au pissat.

Comme elle me parlait ainsi, il m’entra dans l’esprit de le solliciter de sa tendresse ; je n’osai.

Hein, j’en ai fait du chemin ! Que veux-tu ? Les nerfs tendus poussent aux plus violentes satisfactions.

Elle causait de sa douce et claire voix ; j’étais étendue sur son ventre, dans ses bras, lèvres contre lèvres, et nous nous becquetions.

Ses seins picotaient les miens, bien formés maintenant, sa langue me chatouillait le palais. Elle m’enivrait de sa gentillesse, et me dit :

― Une fois seulement j’ai eu cette fantaisie. Nous débutions dans la direction de cette institution. Il y avait parmi les grandes une blonde dorée de 17 ans et demi qui touchait au terme de son instruction. Nuageuse, vaporeuse, sensitive, un rien la jetait dans des extases infinies. Il semblait impossible qu’une aussi fine créature pût avoir des besoins matériels comme les autres et, folle d’elle, la dévorant de minettes, de feuilles de rose, qu’elle me rendait avec usure, je cherchais à renifler quelque odeur... douteuse. La coquette se parfumait avec de douces essences qui s’alliaient à merveille à sa beauté idéale. Une obsession s’empara de mon esprit : celle d’obtenir qu’elle me fit pipi dans la bouche. Au milieu de nos délicieuses étreintes, soudain je le lui demandai. Elle tremblait comme une feuille et me répondit que cela lui serait impossible.

― Tu ne m’aimes plus, ajouta-t-elle avec tristesse, si tu penses que j’y apporte mauvais vouloir. Cela est au-dessus de mes forces. Je ne comprends pas que la nature nous inflige une pareille horreur et je mourais de honte s’il me fallait t’obéir.

Je n’insistais pas. Je tenais à mon amie et je la savais incapable de mentir. Je l’aimais comme une déesse et elle partit sans m’avoir satisfaite sur ce point. Je ne supposais pas que dans la passion, des élèves se procuraient cette bizarre volupté.

Je jetai les bras autour de son cou et murmurai :

― Oh, je voudrais goûter la tienne ! Elle tressauta, me prit la tête dans ses mains, et répondit :

― Répète un peu, Adeline.

― Oui ! Je voudrais la goûter. Chasse-moi si je te dégoûte.

― Non, ma mignonne, tu ne me dégoûtes pas, mais je ne puis te satisfaire. Ces choses-là ne se commandent pas à volonté, et le refus de Laurette me légua pour toujours une certaine gène dans cette fonction.

― Je l’aurai bu comme du lait du Paradis.

― Vilaine, contente-toi de nos plaisirs et, si un jour cela me dit, je ne te refuse pas de façon définitive. Et nos plaisirs terminés, je réintégrai le dortoir. Je me couchais à peine que je vis trembloter mon rideau. Je m’accoudai pour en reconnaître la cause, espérant encore que Fanny me faisait rappeler. Je demeurai stupéfaite devant Isabelle qui, parvenue près de mon lit, laissa tomber sa chemise, et toute nue, tenant un sein dans une main, impérieusement le pencha vers mon visage et le présenta à mes lèvres.

Toute ma passion se raviva comme un éclair et, reprise des fous désirs qu’elle m’inspirait, j’obéis, suçai ce sein d’un modelé parfait, fermant les yeux d’extase et de bonheur. Elle ne bougea pas. Je ne distinguai pas son regard à cause de la faible clarté des veilleuses ; je suçai le sein, sans me livrer à aucun autre exercice.

Elle le retira, se retourna, chercha ma main et la dirigea vers ses fesses.

Je ne me contins plus. Je descendis du lit et la couvris de caresses ardentes, brûlantes, ininterrompues.

Elle se laissait faire, impassible statue ne se tortillait pas comme les autres fois ; aucun muscle ne remuait Je m’abîmai dans le délire de mes sucées, désirant presque la mort sur cette Circé, effrayante par son immobilité.

Je glissai un doigt entre ses cuisses ; elle les écarta. Je chatouillai son conin ; elle ouvrit davantage les jambes. Ma tête passa par dessous, mes lèvres se collèrent sur son con, mes mains pressèrent ses fesses, je m’affolai dans mes minettes, enfonçai un doigt dans chacun de ses trous, attirai ses cuisses contre mes épaules et mes seins. Elle se prêtait à tous mes mouvements, mais ne répondait à aucune de mes ivresses.

Entraînée, éperdue, me souvenant de ma prière à Fanny, au paroxysme de la félicité, je lui dis tout bas :

― Oh, pisse, pisse dans ma bouche et ne reste pas si froide, toi si chaude !

Et voilà qu’un petit fil d’urine coula entre mes lèvres et je le happai avec délice ; petit fil soigneusement dirigé par petites gouttes, m’enrageant, me bouleversant, me jetant le feu dans le sang.

Ma bouche entourait son con et ne le lâchait pas ; mes mains pelotaient ses fesses. A demi-renversée en arrière, le ventre en avant, la motte en relief, son gentil trou de devant bien détaché, ses mains s’appuyèrent sur ma tête, pour m’empêcher d’abandonner ce vertige. Elle continua de pisser presque goutte à goutte et chaque goutte me produisit l’effet de mille coups d’épingle, activant nies ardeurs.

Mes sens s’exaspérèrent, ma raison menaçait de s’égarer, la folie bourdonnait dans mon cerveau ; je voulus échapper à cette fascination, arracher mes lèvres. Elle me serra brusquement dans ses cuisses, me maintint collée contre son conin et, précipitant son pissat, m’en éclaboussa le cou et les seins.

Elle se plaça à cheval par-dessus ma tête et, sur mes cheveux, sur mes épaules, une véritable cataracte s’abattit.

Quand elle s’arrêta, cela dégoulinait tout le long de mon corps et, un peu ahurie de cette douche inattendue, je me hâtai de quitter ma chemise pour qu’elle séchât et je m’emparai de mes linges de toilette pour réparer mon désordre.

Assise sur mon lit, je devinai qu’elle avait son mauvais sourire sarcastique.

J’achevai de m’approprier, sans s’occuper de son attitude ; puis, résolue à dompter cette nature rebelle, renonçant à ma douceur habituelle, je la tirai violemment par la jambe et lui dis :

― À toi maintenant et obéis si tu ne veux pas que je renouvelle la correction de jadis. Je me moque du bruit tout autant que toi.

Debout, face à face, elle me répondit :

― Quelle mouche te pique ! Est-il nécessaire de te fâcher pour me demander le plaisir ? Ne suis-je pas venue de moi-même ?

― Et n’ai-je pas consenti à tout ce que tu m’as dicté ?

― Je désire tes caresses, tout comme je te les ai faites.

― Mais volontiers.

― Je te pisserai dans la bouche.

― Tout de suite, si cela te plaît.

Elle s’accroupit entre mes cuisses, plaqua la bouche sur mon conin, me prit les fesses, me dévora de caresses et attendant mon pipi.

Plus vicieuse, elle me prévint qu’elle me réservait un plaisir que j’ignorais, me recommandant de suivre son impulsion.

― Ne pisse que d’une seconde, murmura-t-elle, quand je te toucherai le trou du cul avec le doigt et présente-le-moi.

Elle recueillit une gorgée d’urine, me fit tourner, pencher en avant presque couchée devant elle, écarta mes fesses, découvrit le trou et, habilement, me rejeta dedans la gorgée qu’elle détenait. J’en ressentis le plus agréable des chatouillements.

Puis elle sortit mon vase de nuit et, me le tendant, elle dit :

― Je ne crains pas que tu m’inondes, mais je crois qu’il est préférable de verser là ce qui te reste de pipi, afin d’éviter les surprises. Je me rince la bouche et nous nous amuserons ensuite sur ton lit.

Elle s’humanisait, je n’insistai pas davantage, et elle se faufila dans mes draps, entre mes bras.

Alors je retrouvai l’ardente Isabelle que j’aimais tant.

― Dis, murmura-t-elle, ne m’en veux pas si parfois je t’injurie ou si quelques-unes de mes amies te tracassent. Ma nature est ainsi faite ; il faut que je sois désagréable à celles que je préfère et c’est toi que j’aime par dessus toutes les autres. Tu peux me croire, et tu le sens aux frissons de mon corps, uni au tien. Ce que j’ai été heureuse quand tu m’as demandé de pisser dans ta bouche, tu ne peux te l’imaginer. J’ai bien vu que tu me conservais toujours le même goût. Et quand tu te lavais, que tu me menaçais, je redoutai que tu fusses aussi bête que les autres fois pour ne pas exiger de moi la même chose. Moi, si tu l’ordonnais, je boirais plus que ton urine. Les sens me travaillant pour quelqu’un, j’accomplirais les plus extravagantes fantaisies. Tu ne sais pas que j’ai chipé le godemiché de Lucienne et si tu veux, nous nous dépucellerons.

Nous nous becquetions ventre contre ventre, seins contre seins, et cette adorable créature me suçotait les épaules, les moindres parcelles de chair à sa portée m’enlevant toute raison ; je résistai cependant à sa proposition.

― En cachette, répondis-je, cela nous expose trop ; jouissons par nos lèvres, mais ne passons pas à des moyens trop violents :

― Et si je te supplie de me le mettre dans le cul, dis, me refuseras-tu ?

Elle souligna sa demande d’un coup de langue si habile dans ma bouche que tout mon corps tressaillit, et je murmurai :

― Décide, mon amour, ta volupté me grise.

― Oh, alors, répliqua-t-elle, c’est chose gagnée.

Vite, glisse vers mon cul et prépare-le par tes petites caresses. Oh, le délice de cette jouissance ! La coquine se surpassa.

N’en déplaise à Camille Gaudin, n’en déplaise aux fidèles des nus dodus, rien ne rivalise avec les mille ressources du cul délicat et fin d’Isabelle. Il avait de ces attitudes, de ces poses, de ces soubresauts, à enflammer les êtres les plus froids. Il triompha sans peine de mes dernières hésitations.

Isabelle m’ajusta à la ceinture le fameux instrument, me donna quelques conseils pratiques, se plaça dans mes cuisses, et je la manœuvrai avec une réelle adresse.

Quoi, je possédais réellement mon amie ? Je ne pouvais en douter.

Dans ses coups de dos, dans ses extases, dans ses contorsions félines, elle ne cessait de dire :

― Oui, ma douce Aline, ma petite colombe, prends-moi, fais-moi tienne, jouis de moi, de mon cul, comme je jouis sous tes coups de ventre. Tu es mon amant, mon bien ; je t’adore, je t’adorerai toujours. Tout à l’heure, je te mangerai les lèvres de baisers, de baisers tels que tu n’en as jamais reçus. Oui, chérie, enfonce bien, tu ne me fais pas mal. Bien au contraire, tu m’ouvres le Paradis. Ton ventre me brûle les fesses. Dis que tu m’aimes ; je t’adore. Je me violentais en te témoignant tantôt de la froideur. Je brûlais d’envie de partager ton amour. Là, là ! Ne bouge pas d’un instant, tu es bien au fond. Recommence, tire ! Ah, je me meurs.

Les spasmes succédaient aux spasmes ; j’enfonçais dans ce cul bien-aimé le godemiché et, mes mains le pelotant avec ivresse, ne le quittaient que pour gratter le bouton, la pointe des seins. Mes lèvres se joignaient aux siennes.

Parfois elle me saisissait une main et, dans ses tressaillements, la portait à sa bouche pour en sucer tous les doigts, l’un après l’autre.

Quelle nuit, mon Paul ! Nous la passâmes presque toute entière ensemble. Elle ne se retira que lorsqu’il eut été dangereux de rester plus longtemps. Nous ne dormîmes pas. Tu vois nos têtes aux classes du lendemain. Mes plus chaudes caresses !

Adeline.


V. DE LA MÊME AU MÊME modifier

Mon petit Paul, les Offices Rouges ont été célébrés et me voici de la Confrérie des Filles Rouges. Cela ressemble à une plaisanterie, mais c’est très sérieux et je t’assure que j’en conserverai le souvenir toute ma vie.

Cette Confrérie consacre et perpétue les habitudes sensuelles de la maison. On y fait entrer les natures qui paraissent les plus sûres, et c’est une espèce de franc-maçonnerie qui engage les anciennes et les nouvelles élèves, les maris de quelques-unes d’entre elles et les maîtresses.

La religion et le profane s’allient pour pimenter l’institution : la néophyte qu’on reçoit est sensée prendre le voile.

Une trentaine d’anciennes élèves, dont une douzaine accompagnées de leurs maris, ont assisté aux Offices Rouges exécutés en mon honneur.

Tout d’abord, je fis une retraite de trois jours avec les Filles Rouges, actuellement à la pension, retraite pendant laquelle on m’instruisit des diverses cérémonies où je ne pourrais jamais plus tard refuser mon concours. On me communiquait l’importance des engagements que je contractais.

On m’apprit toutes sortes de signes pour me reconnaître avec mes frères et sœurs Rouges, ainsi que pour se demander entre soi quelques plaisirs.

Je ne te les cite pas ; j’espère que tu entreras dans la confrérie, et tu les apprendras alors.

Cette retraite où la continence la plus absolue fut observée, afin de communier dignement le dimanche matin, exaspéra nos sens, d’autant plus qu’on nous servit une nourriture substantielle.

Après la communion, une collation réunit les invités ; puis on me mena chez Juliette pour m’habiller en mariée.

On avait décoré les murs de notre petite chapelle de grandes draperies de velours rouge, démonté l’autel et élevé à la place une espèce de trône où, sur un fauteuil, se tenait toute nue Mme Noémie Breton, une superbe brune de 26 ans, ayant le titre de chancelière de la Confrérie et mariée à un bijoutier très riche, un de nos confrères.

Clémentine de Burcof et Pauline de Marbeuf, les deux plus jeunes adeptes, nues aussi, étaient assises sur un escabeau, chacune d’un côté.

Toutes les dames et les élèves avaient revêtu une toilette rouge, d’apparence sévère ; d’apparence seulement, car si elle montait jusqu’au cou, cachant le corps des pieds à la tête, la jupe était fendue sur la droite, de façon à se retrousser facilement et à se boutonner à grande ouverture sur le devant et sur l’arrière, et on n’avait qu’à détacher du corsage une pèlerine pour que les seins, les bras et les épaules fussent nus. Les cavaliers portaient le costume monacal, aussi de couleur rouge.

On s’installa dans des rangées de chaises. Les demoiselles Géraud étaient sur leur banc, en avant. Un siège spécial m’était réservé, en face du chœur, avec un tabouret de chaque côté pour mes marraines, Nanette et Eve.

L’aumônier apparut, vêtu de ses ornements sacerdotaux, tout nu par dessous, accompagné de deux moyennes, remplissant les fonctions de lévites.

En même temps, l’orgue préluda à une marche symphonique.

L’aumônier s’agenouilla devant Noémie, imité par ses deux suivantes, murmura quelques paroles latines, toute l’assistance se trouvant debout.

La marche de l’orgue terminée, il baise les deux cuisses de Noémie, se releva, souleva sa chasuble, présenta la queue à ses lévites qui la baisèrent, et il dit :

― Baisez, mes filles, la source de vie, et baisez la Puissance créatrice.

Dans l’assistance, on se baisa sur les lèvres entre voisin et voisine ; prosternée, je baisai le conin de Nanette et les fesses d’Eve qu’elles me présentèrent l’une après l’autre.

L’aumônier s’avança vers Noémie, posa la main sur ses seins, et chanta le premier verset d’un cantique disant :

Béni soit ton sein,

Bénit soit ton conin !

Verse la volupté,

Verse l’éternité !

L’orgue accompagnait. On entonna ce chant d’une quinzaine de versets pendant lesquels les attouchements aux seins s’exécutèrent, les dames enlevant leur pèlerine.

L’aumônier lançait la première phrase, l’assistance la reprenait. Il tournait autour de Noémie, se prosternait, baisait le conin, se relevait pour recommencer en portant les mains aux seins.

Les lévites exécutaient le même exercice sur les petites.

Le cantique achevé, au milieu du silence succédant au chant, l’aumônier fit trois pas en avant et s’écria :

― Oh, femme, pour mes péchés, pour leur expiation, je me prosterne et, nu comme un verre de terre, je te supplie de me flageller afin d’obtenir grâce et pardon !

Les lévites l’aidèrent à se dépouiller de ses vêtements sacerdotaux et, nu, il se mit à quatre pattes sur le seuil du chœur, en face de moi.

Nanette et Eve me prirent par la main et me conduisirent devant son postérieur.

Je m’agenouillai et lui appliquai trois fortes claques, après quoi je baisai en croix ses fesses, le dernier baiser sur le trou.

L’orgue joua une marche douce et voluptueuse. Toutes les femmes de l’assistance, les unes après les autres, vinrent le fustiger, le baisant avant de retourner à leur place, ainsi que je l’avais fait, lui et Noémie, sur les cuisses, le conin et le nombril.

De retour à leurs chaises, elles retroussaient la robe et recevaient feuilles de rosés du cavalier le plus près ou, à son défaut, de la plus jeune fillette assise sur la rangée.

Toutes ayant défilé, Noémie se leva, descendit les marches du trône, s’approcha de l’aumônier, sortit le pied droit de la babouche qui l’enfermait et, promenant le pied nu sur toute la raie du cul, dit :

― Au nom de mes sœurs, je te déclare absous de tes pochés et je te pardonne.

Elle s’assit à cheval sur son dos, en sens inverse, de face à l’auditoire, appuya une main sur les fesses, frotta son conin sur ses chairs et ajouta :

― Que par mes appas l’amour entre dans ton être et l’incite à la volupté.

Elle se glissa ainsi tout le long du corps, en partant du postérieur et remontant vers la tête, et là, se soulevant peu à peu, elle entonna ce nouveau cantique :

Gloire à Priape,

Gloire au Coït !

Homme, femme,

Vivre, aimer.

Vivre, jouir !

L’aumônier se redressa, lui offrit la main et, tous les deux, suivis des lévites, des deux petites, firent le tour de la nef. Au milieu des couplets de ce chant, ils me saluèrent en passant et revinrent au trône.

Noémie se rassit, l’aumônier reprit ses ornements sacerdotaux et s’installa à sa stalle avec ses suivantes.

Ce cantique avait une douzaine de versets.

Quand il fut achevé, quatre messieurs allèrent chercher un magnifique dais, tout fermé de draperies de satin blanc argent, s’avancèrent vers mon siège et m’enfermèrent dessous avec mes marraines.

Nous nous trouvâmes séparées du reste de l’assistance.

Les quatre cavaliers gardaient les quatre bigues.

L’aumônier entonna ce nouveau chant :

La vérité est nue,

Et la beauté aussi.

La fille du Prêtre

Veut la vérité,

Que son corps soit nu !

À mesure qu’un verset succédait à un autre, Nanette et Eve m’enlevaient quelque chose de ma toilette et le passaient en dehors pour le déposer sur la rampe du chœur. Dès que je fus en corset, Nanette frappa des mains et l’orgue continua seul la mélodie du chant.

On frappa du pied de l’autre côté de la draperie, on releva un rideau et j’aperçus Noémie qui me tendait la main.

― Va, me dirent Nanette et Eve.

Déconcertée de ma tenue, j’obéis et accompagnai Noémie à son trône. Là, me tournant de face à l’assistance, elle prit dans les mains mes seins et dit :

― Voyez et aimez ! Elle est femme par ceci. La voulez-vous dans le Temple ?

― Nous la voulons, répondit-on en cœur.

Elle me retourna, écarta les bords de mon pantalon, releva ma chemise, exhiba mes fesses, et dit encore en posant un doigt au trou du cul :

― Voyez et aimez ! L’homme a passé par ici. L’acceptez-vous dans le Temple ?

― Nous l’acceptons. Elle me replaça de face, me découvrit le ventre, posa la main sur mon conin et dit :

― Voyez et aimez ! L’autel est fermé. L’honorerez-vous dans le Temple ?

― Nous l’honorerons.

Elle délaça mon corset, l’enleva, le confia à Pauline, m’ôta mon pantalon, le donna à Clémentine, me retroussa la chemise jusqu’aux aisselles, me pria de la tenir, s’agenouilla, me baisa sur le conin, les fesses, en disant :

― Au nom de toutes et de tous, nous t’admettons sur le seuil du Temple ! Que tes lèvres me rendent ces caresses et consacre ton désir de vivre pour nos félicités.

À mon tour, je m’inclinai devant ses trésors, et leur rendit l’hommage sollicité.

Elle s’installa sur son trône et, ma chemise retirée, elle me mit à cheval sur ses cuisses, le dos contre sa poitrine, ses deux mains s’appuyant sur mon ventre, l’extrémité de ses doigts me caressant le conin.

On transporta près des autres le vêtement que je venais de quitter. L’aumônier prit un encensoir et les encensa, tandis que toute l’assistance, défilant, les baisait.

Il s’approcha du trône et nous envoya trois à quatre nuages de fumée. Les petites descendirent près de lui prirent dans la main sa queue, tandis qu’on chantait :

Le ciel s’ouvre

Pour l’élue qui arrive.

Le temple est en fête,

Une fille se donne.

Il fit le tour du trône en nous encensant, déposa l’encensoir, gravit les marches et nous délecta de minettes l’une et l’autre tout le temps que dura le cantique. Les petites agissaient de même à l’égard des lévites et, dans l’assistance, les couples se formaient pour ces caresses.

Les minettes finies, il me retira mes bottines et mes bas, me chaussa de simples babouches, comme toutes celles qui étaient nues, et me reconduisit sous le dais où je trouvais Nanette et Eve en 69.

Il entonna ce nouveau chant :

L’allégresse est en nous !

Le mariage, s’accomplit.

Les filles s’accouplent.

Pour nos félicités.

L’assistance reprenait le chant. Il sépara Nanette et Eve qui retroussèrent leurs jupes et les boutonnèrent pour les maintenir relevées, ôtèrent leur pèlerine et demeurèrent décolletées, imitées par toutes les autres dames et demoiselles.

Debout sous le dais, je reçus les minettes de mes marraines et les feuilles de rose de l’aumônier.

Toutes les femmes se placèrent par deux, défilèrent par la Chapelle, s’approchèrent de ma personne, m’examinèrent et se firent examiner sous toutes leurs faces.

Mes cavaliers leur succédèrent et deux de ceux-ci apportèrent un lit de fer, muni d’un matelas et d’un oreiller, recouvert d’une draperie de velours rouge, sur lequel on m’étendit.

On referma les côtés du dais et l’on m’y laissa seule.

L’orgue exécutait divers motifs. J’entendis un grand bruit de pas ; je ne savais rien de ce qui se passait.

Un cavalier tout nu entra sous le dais ; je reconnus le docteur Bernard de Charvey.

Il se coucha à mon côté, me prit dans ses bras, me becqueta les lèvres et je lui rendis ses caresses. Vaguement, les paroles de l’aumônier officiant près du trône me parvenaient. Elles s’incrustèrent cependant dans mes oreilles, avec les réponses qu’elles provoquaient.

Juges-en. Voici le dialogue textuel, coupé des silences de quelques secondes :

― Je te rends grâce, ô chère divinité, et je te salue dans tes beautés. Honneur à tes charmes que rien ne me cèle.

― Honneur, honneur au cul qui resplendit sur le trône. Vers l’extase en ses mystérieux plis par le jus de tes lèvres, dit l’assistance.

― Ma langue te pénètre et se délecte dans ta céleste voie sacrée. Ton cul est rond comme le globe qui nous porte ; le trou ouvre la porte du bonheur.

― Le bonheur t’appartient. Que ta langue s’enfonce dans le Temple, dont les assises nous apparaissent lumineuses par les blanches rotondités des fesses.

― Ma langue le chatouille, délicieusement, et le frisson le parcourut. Oyez, fidèles ! Le Temple s’élève à nos regards. Il monte vers le Ciel ; chantez mes louanges.

― Que le Temple s’abaisse et que ton épée le touche. Tu es l’ointe des Filles Rouges ; sacrifice, ô, Prêtre ! Ici le silence le plus long, puis grand brouhaha dans l’assistance, et le docteur me murmura :

― L’oint encule Noémie et dans le Temple tous les cavaliers enculent une fidèle. Les petites elles-mêmes, armées d’un godemiché, enculent les moyennes. Le sacrifice s’accomplit. Ta porte est ouverte ; veux-tu que je salue l’autre et que je la force ?

II me serrait dans ses bras. Ses lèvres parlaient, appuyées sur les miennes ; son ventre me brûlait de sa chaleur. Je ne m’effrayai pas de la grosseur de sa queue ; je répondis :

― Force ma porte, dépucelle-moi. Fais que je connaisse toutes les voluptés.

Oh, mon chéri, quelle souffrance et quelle extase !

La lutte fut longue et pénible mais semée de spasmes enlevant la douleur.

Dans une confusion de voix, j’entendis ces exclamations :

― Oh, encore ! Recommence, oui ! Tiens-moi bien ; serre plus fort mon cul. Oui, oui, encore ! Enfonce davantage. Ah, ah ! tu me le fends. Écarte tes fesses ; que ton ventre s’y frotte. Ah, s’il pouvait entrer dans le trou ! Ah, ah, je meurs.

Et moi, attaquée, à ces mots délirants me parvenant de la chapelle, je sautais dans des transports frénétiques. Mes cuisses s’ouvraient le plus possible ; la machine du docteur les déchirait comme avec des tenailles. Je ne quittai pas ses bras ; il s’enrageait à me percer, et il y parvint enfin.

Oui, mon Paul, ta sœur est dépucelée. A cette heure, elle sait tout de l’amour. Jamais je n’eusse supposé pouvoir enfermer entre mes cuisses un si gros volume de chair. La queue du docteur disparut en entier en moi.

Je dois dire qu’il avait humecté mon conin de divers ingrédient et qu’il avait mis sur sa queue force cold-cream.

Ajoute à cela que mon excitation, savamment entretenue, me prédisposait à des tortures autrement violentes.

Je crois que le martyre ne m’eût pas épouvantée.

Dans l’extase la plus complète, tous les deux enlacés, nos corps n’en faisant qu’un, nous attendîmes qu’un calme relatif s’établit au dehors.

Puis le docteur, me baisant les yeux, le nez, les joues, les oreilles, les lèvres, la pointe des seins, se leva et frappa des mains.

Nanette et Eve apparurent, apportant tous les objets nécessaires à ma toilette, et on entendit un nouveau cantique :

La vierge s’est livrée.

Hosannah à la nature !

L’amour immortel

Est pour ses fidèles.

Ma toilette terminée, on enleva le dais. Mes marraines me prirent par la main. Nous exécutâmes le tour de la chapelle et je vins m’asseoir sur une chaise, en face du trône.

Mes vêtements n’étaient plus sur la rampe du chœur et je me demandais si j’allais rester nue lorsque l’aumônier, les lévites, Clémentine et Pauline, que je n’avais pas aperçus, rentrèrent de la sacristie, portant divers effets.

L’orgue lança des modulations et l’on chanta :

Parez la néophyte

De ses habits de fête.

Ses sœurs l’attendent,

Qu’elle règne avec elles.

Pendant ce cantique, l’aumônier, après s’être prosterné à mes pieds, me baisa sur tout le corps. Puis, s’étant relevé, il me passa au cou une chemisette en tulle rouge, laissant le sein libre et descendant tout juste au nombril. À la chemisette s’ajoutèrent deux jupes, la robe, le corsage, la pèlerine, des bas, des petits souliers, costumes complets rouges.

La chanoinesse, debout, étendit la main sur ma tête. On fit silence et elle dit :

― Fille Rouge, dès ce moment et pendant toute ton existence, quel que soit l’instant où l’on t’appellera, tu appartiens aux membres de la Confrérie, et à ses règlements qu’on t’a enseignés. Y consens-tu ?

― J’y consens.

― Partout notre protection t’accompagne ; mais partout aussi tu protégeras les nôtres. Ton âme, ton cœur, tes sens sont pour toujours unis en nous tous. Acceptes-tu ?

― J’accepte.

Alors nous nous embrassâmes avec tendresse et un pelotage général commença, entrecoupé de caresses, de sucées, de léchées, de chûtes, de jouissances et de possessions.

Mais que doit être ton état en me lisant, mon petit Paul ! Le feu dévore ton sang, tu soupires après nos plaisirs si brutalement suspendus ! Le paradis ne s’est pas ouvert pour toi comme pour moi. Ah, si nos parents te mettaient dans un lycée de Paris, nous nous verrions souvent ! Les sympathies des demoiselles Géraud, d’Eve te sont acquises. Les vacances approchent !

Nous réunira-t-on ? Et si l’on nous réunit, trouverais-je l’occasion de t’inculquer ma science en gentilles cochonneries ? Souhaite-le, je suis prête à tout pour t’emmener ensuite au milieu des Filles Rouges ! Hein, que d’extravagantes séances ! Adieu mignon, un million de suçons de mes lèvres partout où tu voudras.

Ton Adeline.

FIN