Pausanias, Elide-1, chapitre IX

Traduction par M. Clavier.
J.-M. Eberhart (3p. 71-75).

CHAPITRE ΙΧ


Suppression de quelques exercices olympiques. Course de l'Apéné et de la Calpée. Nombre des Directeurs des Jeux, nommés d'abord Agonothètes, ensuite Hellanodices.

Les Éléens instituèrent aussi quelques combats que dans la suite ils jugèrent à propos de supprimer. Le pentathle des enfants fut établi dans la trente-huitième olympiade, et Eutélidas Lacédémonien fut couronné ; mais les Éléens ne crurent plus devon faire combattre les enfants au pentathle. La course de l'Apéné et celle de la Calpé furent établies, la première dans la soixante-dixième olympiade, et la Calpé dans celle qui suivit ; mais dans la quatre-vingt-quatrième les Éléens firent proclamer qu'à l'avenir elles n'auraient plus lieu ni l'une ni l'autre. Thersias Thessalien avait été vainqueur lors de la première course de l'Apéné, et Pataecus de Dymé en Achaïe, à celle de la Calpé.

La Calpé était une jument ; celui qui la montait sautait à bas vers la fin de la course, et se passant la bride autour du bras, courait avec elle jusqu'au bout de la carrière, comme le font encore ceux qu'on nomme Anabatae, avec cette différence que les Anabates ont des signes distinctifs et se servent de chevaux. Quant à l'Apéné, elle n'avait en sa faveur ni l'antiquité de son invention, ni même aucun prétexte spécieux; c'était un char attelé de deux mules (synoris), et, par l'effet de quelque imprécation, on n'élève point de mules en Élide.

L'ordre observé maintenant dans les jeux veut qu'on fasse les sacrifices à Jupiter après le combat du pentathle et les courses des chevaux. Les exercices des hommes et les courses des chevaux se faisaient auparavant toutes le même jour ; mais il arriva cette année que les pancratiastes furent rejetés à la nuit, n'ayant point été appelés à temps à cause des courses des chevaux, et surtout parce que le prix du pentathle fut longtemps disputé. Cela n'empêcha pas Callias Athénien d'être vainqueur au pancrace ; mais on s'arrangea de manière à ce que ni le pentathle ni les chevaux ne fussent à l'avenir un obstacle au pancrace.

Quant à la présidence des jeux, elle ne se régla plus de la même manière que dans les commencements en effet, Iphitus les présida seul, et il en fut de même des descendants d'Oxylus, qui les firent célébrer après lui. Dans la cinquantième olympiade, la direction des jeux fut confiée à deux Agonothètes, choisis au sort parmi tous les Éléens, et leur nombre fut ainsi fixé à deux pendant très longtemps.

Dans la quatre-vingt-quinzième olympiade, on créa neuf Hellanodices ou juges des jeux, dont trois devaient présider aux courses de chevaux, trois au pentathle, et trois aux autres exercices. En la seconde olympiade on ajouta un dixième juge ; en la cent troisième, les Éléens se trouvant divisés en douze tribus, on tira un Hellanodice de chacune d’elles ; mais ayant eu du désavantage dans une guerre contre les Arcadiens, et le nombre de leurs tribus se trouvant réduit à huit par la perte d'une partie de leur territoire et des bourgs qui s'y trouvaient situés, ils réduisirent pareillement à huit le nombre des Hellanodices ; cela arriva en la cent quatrième olympiade. En la cent huitième ils revinrent au nombre de dix, qui est demeuré tel jusqu'à présent.