Parisiennes/Vitrail ancien

(p. 5).

VITRAIL ANCIEN



Une blonde au front pur, dans la svelte chapelle
dominant le château, depuis bientôt mille ans
est peinte en un vitrail. Sous les fins voiles blancs,
transparaît, aux contours, sa beauté corporelle.

Nul, parmi les mortels, ne put être aimé d’elle,
dont le cœur ignora tous profanes élans.
On l’a mise en lieu saint, car l’amour en ses flancs
Ne pénétra jamais. Elle lui fut rebelle.

L’artiste a joint les mains, demi baissé les yeux.
Chaque matin nouveau, les rayons d’or des cieux
caressent cette enfant que l’aube claire inonde.

Ils viennent effleurer, à l’heure de l’éveil,
sa bouche qui sourit. Elle est la vierge blonde
et connaît, seulement, ce baiser de soleil.


(Extrait du roman : Dinah Samuel).
(Édition définitive).