Parisiennes/Les souvenirs

(p. 6).

LES SOUVENIRS



Les corbeaux sont venus.
LES corbeaux sont venus.Allumant un cigare,
il se rappelle. Ici, la brune, aux yeux troubleurs,
lui dit qu’elle l’aimait. À présent, les douleurs !
Un train passe. Fumée ; en l’air, elle s’égare.

C’est novembre. L’hiver, entré sans crier gare,
a tué les chansons et sombri les couleurs.
Tout est triste avec lui qui pense aux jours où leurs
baisers fêtaient les bois d’avril, — loin de la gare.

Parmi les souvenirs tant cruels et si beaux,
un vol éparpillé de funèbres corbeaux
croasse.
croasse.Où vos baisers, bouche petite et rose ?…

Avec les soleils morts ?…
Avec les soleils morts ?… Sous les grands arbres nus
par bandes, maintenant, autour de quelque chose, —
un cœur qu’on a jeté, — les corbeaux sont venus.