Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle/Dédicace

À FRÉDÉRIC FOVARD


Que cette dédicace soit un témoignage de notre vieille et constante amitié ! Nous avons si souvent causé ensemble de ce Paris, tu m’as si sérieusement encouragé à le faire, que je veux t’en parler encore au moment où je publie une édition plus complète, revue avec soin et définitive. Tu reconnaîtras facilement les additions que j’ai faites à mon travail primitif. Ce livre, qui m’a occupé pendant dix années consécutives, a été commencé sous l’Empire autoritaire ; je l’ai continué sous l’Empire libéral, je l’ai interrompu pendant le gouvernement de la Défense nationale et celui de la Commune, je l’ai repris sous la présidence de M. Thiers, poursuivi sous le Septennat, et je l’achève sous la République. Voilà bien des choses en peu de temps ! Cette série d’évolutions précipitées n’a pu avoir aucune influence sur l’ensemble de l’œuvre, car les formes politiques n’importaient en rien à un travail que j’avais conçu et que j’ai exécuté — du moins je l’espère — en dehors de tout esprit de parti. Mais, par cela même que les chapitres ont été écrits successivement, ils s’appuient sur des documents d’époques différentes ; celui qui traite des chemins de fer, par exemple, relate des chiffres pris en 1866, tandis que celui qui parle des cimetières a emprunté les chiffres de 1873. Il ne m’eût pas été impossible de fondre actuellement tous les renseignements statistiques et de les grouper sur une seule année ; j’ai préféré cependant laisser subsister le texte de l’édition originale, mais j’ai eu soin d’adjoindre à chaque chapitre un appendice qui, signalant les principales modifications survenues dans les services que j’ai étudiés, fournit les chiffres de 1873 ; ce sont les plus récents que j’aie pu me procurer avec certitude ; de cette façon, j’offre au public deux documents et un point de comparaison.

J’ai donné plus de développement à la partie historique, car, à mesure que je continuais mes recherches, j’ai trouvé des faits qui intéressaient des chapitres déjà parus ; j’ai pu aussi ajouter quelques pièces justificatives qui m’ont paru curieuses. Je n’ai indiqué que très-sommairement les actes de nos institutions urbaines pendant l’investissement de Paris par les armées allemandes et pendant la Commune, parce que l’histoire administrative de ces douloureuses périodes exigerait seule un ouvrage de longue haleine. Enfin j’ai fait effort pour que ce livre fût aussi clair et aussi substantiel que possible ; c’était pour moi le seul moyen de reconnaître la bienveillance avec laquelle le public l’a accueilli.

Tout à toi,
M. D.

Janvier 1876