Pages romantiques/Lettres d’un bachelier ès musique (1)

Texte établi par Jean ChantavoineFélix Alcan & Breitkopf et Härtel (p. 97-110).

LETTRE D’UN BACHELIER ÈS MUSIQUE


I

À UN POÈTE VOYAGEUR[1]

Paris, janvier 1837.

Vous me demandez de vous écrire. — Pourquoi pas ? Zelter écrivait bien à Goethe. — Toutefois si une sorte de honte me retenait, je serais fort tenté de vous adresser la question que je fis dans mon enfance à une excellente dame, grande donneuse de pralines et de polichinelles, qui exigeait de moi la même promesse : « Si je ne savais quoi vous dire, faudrait-il vous écrire tout de même ? » — Raison de plus peut-être. Qui donc s’aviserait aujourd’hui de parler précisément de quelque chose ? Ce serait de mauvais goût et de mauvais exemple. Je vous demande un peu ce que deviendraient les faiseurs de livres et de feuilletons s’il allait prendre fantaisie aux libraires et aux lecteurs d’exiger qu’ils eussent quelque chose à dire. Pour Dieu, ne parlons de rien, mais écrivons à propos de tout. D’ailleurs de quoi vous entretiendrai-je ? De politique ? Les journaux impriment chaque matin, à cent mille exemplaires, tout ce qu’on en peut imprimer sans être mis à la Conciergerie. Or j’aime prodigieusement le grand air, et mon homœopathe m’ordonne l’exercice pour me guérir de la fatigue. — De poésie ? À vous, amant des fleurs, frère des étoiles…, autant vaudrait offrir un louis d’or à M. le baron Rothschild ou une poignée de main à sa majesté Louis-Philippe. — De science ? je suis ignorant. De philosophie allemande ? M. Barchou de Penhœn[2] vous donne des nausées. — De vous et de moi, enfin ? Pourquoi non ? vous demanderai-je encore.

Autrefois, à la vérité, il eût été méséant de parler ouvertement de soi, de ses affections, de ses goûts, de ses manies. Mais de nos jours le public prend les devants ; il s’enquiert de tous les secrets du foyer, de tous les détails de la vie privée. Avez-vous l’apparence d’une réputation ; il veut savoir de quelle couleur sont vos pantoufles, quelle forme a votre robe de chambre, quel tabac vous fumez de préférence, comment vous nommez votre lévrier favori. Les journaux empressés à spéculer sur cette pitoyable curiosité, entassent historiettes sur historiettes, mensonges sur mensonges ; ils offrent à la badauderie des salons « les conversations d’une femme de chambre de Mme de Lamartine avec un passager du bateau à vapeur », « l’état des lieux de la maison de M. Jules Janin », « la topographie de la canne de M. de Balzac », etc., etc. Et le public ne dit jamais : assez ! Et le monde élégant qui, à défaut d’une supériorité, devrait au moins avoir le sentiment exquis des convenances, accueille avec une avidité sans exemple les plus ignobles propos, les plus stupides calomnies.

Mais je ne sais comment je vous dis ces choses ; vous vous inquiétez peu des sots discours, et vous faites bien ; vous ne lisez point de journaux, et vous faites mieux encore. Concluons de tout ceci que je vous écrirai tant que cela vous amusera, et moi aussi, que je vous parlerai d’un peu moins que rien, d’un peu plus que tout ; suivant ma fantaisie du jour ou l’état de mon baromètre.

C’est de Rome que je devais vous écrire et ma lettre est datée de Paris : Pourquoi ? Comment ? par quel hasard ? Je ne le sais. Pour parler de fatalité il faudrait descendre en ligne directe de la famille des Atrides, ou s’honorer à tout le moins d’une parenté éloignée avec le moine impie brisé par l’inexorable Divinité sur le parvis de Notre-Dame ; cependant il y a bien quelque chose de semblable dans la force inconnue qui m’arrête tout à coup sur le versant méridional des Alpes, au moment où mon regard plongeait déjà sur les plaines de la Lombardie, et où j’aspirais avec ivresse les brises embaumées que cette terre chérie du ciel lui envoie comme un soupir d’amour, comme une confiante et sereine prière. Italie ! Italie ! le fer de l’étranger a dispersé au loin tes plus nobles enfants. Ils errent parmi les nations, marqués au front d’un saint anathème ; mais quelque implacables que soient tes oppresseurs, tu ne seras pourtant point délaissée, car tu fus et tu seras toujours l’élective patrie de ces hommes qui n’ont point de frères parmi les hommes, de ces enfants de Dieu, de ces exilés du ciel qui souffrent et qui chantent, et que le monde appelle poètes.

Oui, toujours l’homme inspiré, philosophe, artiste ou poète, se sentira tourmenté d’un mal secret, d’une brûlante aspiration vers toi. Toujours le mal de l’Italie sera le mal des belles âmes ; toutes rediront avec le mystérieux enfant de Goethe : Dahin ! Dahin !

Au lieu des Alpes, c’est le sombre Jura que je traverse. Trois jours d’une route monotone me ramènent à Paris, dont l’atmosphère brumeuse s’étend de nouveau sur ma tête. Combien ces nuages bas et épais se confondant avec un brouillard fétide, contrastent avec le beau ciel étoilé qui se reflète si pur dans les eaux du Léman ! Ce ciel d’un bleu transparent appelle le regard de l’homme, attire en haut sa pensée, tandis que la brume où je marche semble lui dire sans cesse : « Livre-toi à tes instincts les plus vils, souille-toi des plus sales débauches : le jour est sombre, je te cache à Dieu même : roule-toi dans la fange, tu y trouveras de l’or et des plaisirs ». — Pour la troisième fois me voici refoulé dans ce chaos vivant où se heurtent et se ruent pêle-mêle, acharnés à se détruire l’un l’autre, les passions brutales, les vices hypocrites, les ambitions effrontées. Et pourtant du choc tumultueux de ces passions mauvaises semblent parfois jaillir de soudaines clartés ; du fond du chaos maudit s’élèvent des voix libératrices, et de cette ville que l’on dirait vouée au culte des enfers, s’élancent tout à coup comme à travers une pluie de soufre et des torrents de lave, une flamme sacrée qui ranime le monde engourdi, une vaste lumière qui dissipe au loin les ténèbres. Aussi est-ce toujours avec un sentiment religieux, mélange de tristesse profonde et d’espérances indéfinies, que je pénètre dans Paris. Déjà deux phases de ma vie, s’y sont accomplies.

D’abord lorsque les pressentiments paternels m’arrachèrent aux steppes de la Hongrie, où je grandissais libre et indompté au milieu des troupeaux sauvages, et me jetèrent pauvre enfant au sein d’une société brillante qui applaudit aux tours de force de celui qu’elle honora du glorieux et flétrissant stigmate de petit prodige. Une mélancolie prématurée pesa dès lors sur moi, et je subis avec une répulsion instinctive l’avilissement mal déguisé de la domesticité artistique. Plus tard, lorsque la mort m’eut enlevé mon père, et que revenu seul à Paris je commençais à pressentir ce que pouvait devenir l’art, ce que devait être l’artiste, je fus alors comme écrasé par les impossibilités que je voyais surgir de toute part dans la voie que se traçait ma pensée. Ne trouvant d’ailleurs aucune parole sympathique, non seulement parmi les gens du monde, mais encore parmi les artistes, qui sommeillaient dans un commode indifférentisme, n’ayant nulle conscience de moi, du but que je devais me poser et des forces qui m’étaient départies, je me laissai déborder par un amer dégoût de l’art réduit, tel que je le voyais, à un métier plus ou moins lucratif, à un amusement à l’usage de la bonne compagnie, et j’eusse voulu être tout au monde plutôt que musicien aux gages des grands seigneurs, patronisé et salarié par eux, à l’égal d’un jongleur ou du savant chien Munito. Paix soit faite à sa mémoire[3].

Mais je m’oublie déjà comme les vieillards, à vous parler de mon enfance. Mes souvenirs se pressent dans mon cerveau, le moi s’objective à lui-même, comme disent les nouveaux scolastiques. Qu’importe ? Continuons.

Vers ce temps, je fis une maladie de deux années, à la suite de laquelle mon impérieux besoin de foi et de dévouement, ne trouvant point d’autre issue, s’absorba dans les austères pratiques du catholicisme. Mon front brûlant s’inclina sur les dalles humides de Saint-Vincent-de-Paule ; je fis saigner mon cœur et je prosternai ma pensée. Une image de femme chaste et pure comme l’albâtre des vases sacrés fut l’hostie que j’offris avec larmes au dieu des chrétiens[4] ; le renoncement à toute chose terrestre fut l’unique mobile, le seul mot de ma vie…

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Mais un isolement aussi absolu ne pouvait toujours durer. La pauvreté, cette vieille entremetteuse entre l’homme et le mal, m’arrachait à ma solitude contemplative, et me ramenait souvent devant un public duquel dépendait en partie mon existence et celle de ma mère. Jeune et excessif comme je l’étais alors, je souffrais douloureusement au choc des choses extérieures parmi lesquelles ma condition de musicien me rejetait sans cesse, et qui blessaient avec tant d’intensité le sentiment mystique d’amour et de religion dont mon cœur était rempli. Les gens du monde qui n’ont pas le temps de songer aux souffrances de l’homme quand ils viennent entendre l’artiste, et dont la vie facile est toujours renfermée entre ces deux points de compas qu’on appelle convenance et bienséance, ne concevaient rien aux contradictions et aux excentricités résultant forcément de ma double vie. Tourmenté de mille instincts confus et d’un besoin d’expansion illimité, trop jeune pour me défier, trop naïf pour rien concentrer au dedans, je me livrais tout entier à mes impressions, à mes admirations, à mes répugnances. Je fus réputé comédien, parce que je ne savais jouer aucune comédie et que je me laissais voir tel que j’étais, enfant enthousiaste, artiste sympathique, dévot austère, tout ce qu’on est en un mot à dix-huit ans, quand on aime Dieu et les hommes, d’une âme ardente, passionnée, non encore émoussée par le froissement brutal des égoïsmes sociaux.

J’exécutais alors fréquemment, soit en public, soit en des salons (où l’on ne manquait jamais de m’observer que je choisissais bien mal mes morceaux) les œuvres de Beethoven, Weber et Hummel, et, je l’avoue à ma honte, afin d’arracher les bravos d’un public toujours lent à concevoir les belles choses dans leur auguste simplicité, je ne me faisais nul scrupule d’en altérer le mouvement et les intentions ; j’allais même jusqu’à y ajouter insolemment une foule de traits et de points d’orgue, qui, en me valant des applaudissements ignares, faillirent m’entraîner dans une fausse voie dont heureusement je sus me dégager bientôt. Vous ne sauriez croire, mon ami, combien je déplore ces concessions au mauvais goût, ces violations sacrilèges de l’esprit et de la lettre, car le respect le plus absolu pour les chefs-d’œuvre des grands maîtres a remplacé chez moi le besoin de nouveauté et de personnalité d’une jeunesse encore voisine de l’enfance.

À cette heure, je ne sais plus séparer une composition quelconque du temps où elle a été écrite, et la prétention d’orner ou de rajeunir les œuvres des écoles antérieures me semble aussi absurde chez le musicien, qu’il le serait, par exemple, à un architecte de poser un chapiteau corinthien sur les colonnes d’un temple d’Égypte.

Vers ce temps, j’écrivis plusieurs morceaux qui se ressentaient nécessairement de l’espèce de fièvre qui me dévorait. Le public les trouva bizarres, incompréhensibles ; vous-même, mon ami, m’en avez parfois reproché le vague et la diffusion.

Je suis si loin d’en appeler de cette double condamnation, que mon premier soin a été de les jeter au feu. Toutefois, je voudrais qu’il me fût permis de dire quelques mots à leur occasion, en guise d’oraison funèbre.

— L’œuvre de certains artistes, c’est leur vie. Inséparablement identifiés l’un à l’autre, ils sont semblables à ces divinités de la fable, dont l’existence était enchaînée à celle d’un arbre des forêts. Le sang qui fait battre leur cœur est aussi la sève qui s’étale en feuilles et en fruits sur leurs rameaux, et le baume précieux que l’on recueille sur leur écorce, ce sont les larmes silencieuses qui coulent une à une de leurs paupières. Le musicien surtout qui s’inspire de la nature, mais sans la copier, exhale en sons les plus intimes mystères de sa destinée. Il pense, il sent, il parle en musique ; mais comme sa langue, plus arbitraire et moins définie que toutes les autres, se plie à une multitude d’interprétations diverses, à peu près comme ces beaux nuages dorés par le soleil couchant qui revêtent complaisamment toutes les formes que leur assigne l’imagination du promeneur solitaire, il n’est pas inutile, il n’est surtout pas ridicule, comme on se plaît à le répéter, que le compositeur donne en quelques lignes l’esquisse psychique de son œuvre, qu’il dise ce qu’il a voulu faire, et que, sans entrer dans des explications puériles, dans de minutieux détails, il exprime l’idée fondamentale de sa composition. Libre alors à la critique d’intervenir pour blâmer ou louer la manifestation plus ou moins belle et heureuse de la pensée ; mais de cette façon elle éviterait une foule de traductions erronées, de conjectures hasardées, d’oiseuses paraphrases d’une intention que le musicien n’a jamais eue, et de commentaires interminables reposant sur le vide. — Il paraît peu de livres aujourd’hui qu’on ne fasse précéder d’une longue préface, qui est, en quelque sorte, un second livre sur le livre. Cette précaution, superflue à beaucoup d’égards, lorsqu’il s’agit d’un livre écrit en langue vulgaire, n’est-elle pas d’absolue nécessité, non pas à la vérité pour la musique instrumentale, telle qu’on la concevait jusqu’ici (Beethoven et Weber exceptés), musique ordonnée carrément d’après un plan symétrique, et que l’on peut, pour ainsi dire, mesurer par pieds cubes ; mais pour les compositions de l’école moderne, aspirant généralement à devenir l’expression d’une individualité tranchée ? N’est-il pas à regretter, par exemple, que Beethoven d’une si difficile compréhension, et sur les intentions duquel on a tant de peine à tomber d’accord, n’ait pas sommairement indiqué la pensée intime de plusieurs de ses grandes œuvres et les modifications principales de cette pensée ?

J’ai la ferme conviction qu’il y a une sorte de critique philosophique des œuvres d’art que personne ne saurait mieux faire que l’artiste lui-même : ne vous raillez pas de mon idée, quelque bizarre quelle puisse paraître au premier abord. Croyez-vous que le musicien de bonne foi, après un certain temps écoulé, quand la fièvre de l’inspiration est calmée et qu’il est également guéri de l’enivrement du triomphe ou de l’irritation de l’insuccès, ne sait pas mieux que tous les aristarques du monde par quel endroit il a failli, quels sont les côtés défectueux de sa composition, et pourquoi ils le sont ? Reste donc à se sentir un orgueil assez dégagé de toute vanité pour oser le dire franchement et courageusement au public. Ce courage est-il donc si difficile ?

Mais, remarquez, je vous prie, l’admirable loquacité qui m’emporte à travers champs dans le pays des hypothèses, tandis que tranquillement assis au coin de votre feu, vous vous demandez patiemment où je veux en venir et quand j’arriverai à vous dire quelques mots de Paris. Car tout ceci j’eusse pu vous l’écrire aussi bien de Pékin ou de Buenos-Ayres.

Or donc, revenons à Paris. Justement, à mon débotté je trébuche sur une merveille, sur une gloire de bois et de paille, sur M. Gusikow[5], le jongleur musical qui fait infiniment de notes dans une infiniment courte durée, et tire le plus de sons possible des deux corps les moins sonores. C’est là une prodigieuse difficulté vaincue que tout Paris applaudit en ce moment. Combien il est à regretter que M. Gusikow, le Paganini des boulevards, n’ait pas appliqué son talent, on peut même dire son génie, à l’invention de quelque instrument aratoire ou à l’introduction de quelque nouvelle culture dans son pays. Il eût enrichi peut-être une population tout entière, tandis que ce talent ainsi égaré n’a produit qu’une puérilité musicale à laquelle le charlatanisme de feuilleton ne parviendra pas à donner une valeur impossible. À ce propos, ne déplorez-vous pas comme moi la manie hyperbolique qui s’est emparée de tant de gens, cette rage de byroniser et de wertheriser tout le monde et de couronner de lauriers les fronts les plus fuyants, les têtes les plus aplaties ? Le système de Law est adopté pour la critique ; le papier-monnaie des louanges se fabrique et s’accepte avec une incroyable facilité. Mais, malheur à l’artiste ou à l’écrivain qui se paie de ces valeurs mensongères : il s’endort complaisamment dans sa célébrité factice et se réveille face à face avec quelques articles de journaux creux et vides, tout étonné que le public ne se paie plus, lui, de ces belles phrases si redondantes, de ces beaux mots dorés dont rien ne subsiste que le ridicule.

Le monde élégant qui s’amuse de l’exécution vraiment surprenante de M. Gusikow, et qui épuise tout ce qu’il a d’enthousiasme pour admirer la course rapide de ses baguettes de bois sur son coussin de paille, daigne encore à peine s’enquérir d’une belle et grande tentative de progrès faite par un professeur dévoué et consciencieux, M. Mainzer[6]. Depuis quatre mois environ, il réunit plusieurs fois la semaine des hommes du peuple, de pauvres ouvriers qui, après les labeurs de la journée, viennent s’asseoir sur les bancs de l’école, écoutant avec docilité les enseignements d’un professeur plein de zèle et de patience, qui apporte les bienfaits de la musique à ces intelligences incultes, à demi sauvages, initie ces hommes fatalement abrutis par les joies grossières, seules joies possibles pour eux, à des émotions douces et pures qui les spiritualisent à leur insu, les ramènent par une voie détournée et qui ne peut leur être suspecte, à la pensée de Dieu perdue, au sentiment religieux et consolateur que le christianisme pharisaïque des grands et les dérisoires enseignements d’un clergé inféodé aux puissants de la terre leur ont fait perdre. Oh ! ce serait une belle chose, mon ami, que de voir l’éducation musicale du peuple se généraliser et se développer en France. Le beau mythe de la lyre d’Orphée peut encore, amoindri à la taille de notre siècle bourgeois et prosaïque, se réaliser en partie ; la musique, bien que déchue de ses antiques privilèges, pourra, elle aussi, devenir une divinité bienfaisante et civilisatrice, et ses enfants ceindront alors leur front de la plus noble des couronnes, celle que le peuple décerne à qui fut son libérateur, son ami, son prophète[7].

Mais adieu. Voici une trop longue lettre. Je remets à une autre fois à vous parler de toutes les merveilles musicales ou autres dont les affiches de Paris ne cessent de nous révéler l’existence. En attendant, plantez vos choux, faites de beaux livres, contez Peau-d’Âne à S…[8] et aimez-moi toujours comme par le passé.


  1. George Sand. Gazette musicale, du 12 février 1837.
  2. Philosophe français ; traducteur de Kant.
  3. C’est dans une confession de ce genre qu’on trouve la clef des Considérations sur la situation des artistes. Voir plus haut, introduction.
  4. Mlle Caroline de Saint-Cricq.
  5. Gusikow (1806-1837) étonnait alors l’Europe par ses prouesses sur une sorte de tympanon fait de bois et de paille.
  6. L’abbé Joseph Mainzer (1807-1851) originaire de Trêves, venait de s’installer à Paris où il avait ouvert des cours de chant et de musique pour les ouvriers. En 1841 il s’établit à Londres, puis à Manchester où il développa dans des proportions considérables ce genre d’enseignement.
  7. Ces mots semblent annoncer la future préface du poème symphonique d’Orphée et ce poème lui-même.
  8. Solange, fille de George Sand.