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Bibliographie. — Heures de Rêve, vers (Lille, 1898) [épuisé] ; — Notes et Poèmes (Éditions du Beffroi, Lille, 1905) : — Le Dernier Satyre, conte (Éditions du Beffroi, Lille, 1905) [hors commerce] ; — Notations, poèmes (Éditions du Beffroi, Lille, 1906) ; — Poèmes choisis [1906-1910], plaquette tirée à 80 exemplaires, tous hors commerce (chez l’auteur, à Cassis [Bouches-du-Rhône], 1911) ; — L’Autre Vie (Les Bandeaux d’Or, 1912).

M. Théo Varlet a collaboré à l’Essor, qu’il dirigea, au Beffroi, au Thyrse, à l’Ermitage, à la Plume, à la Revue Septentrionale, au Samedi, au Feu, à la Revue des Flandres, à l’Idée Libre, à l’Art Libre, à Poesia, à la Nouvelle Athènes, à la Fronde, à Pan, au Divan, à l’Île dormante, aux Bandeaux d’Or, à la Sicile illustrée, etc.

D’origine picarde et flamande, M. Théo Varlet (Théodore-Louis-Étienne) est né à Lille le 12 mars 1878. Après des études classiques heureusement achevées chez les Jésuites, il se consacra à la littérature, collabora à diverses revues, dirigea pendant quelque temps L’Essor, et publia, dès 1898, son premier volume de vers, Heures de Rêve, aujourd’hui introuvable.

M. Théo Varlet, qui dédaigne assez la littérature littératurante, partage son temps entre ses voyages à travers l’Europe et une retraite studieuse sur le littoral de Flandre, à Knocke-sur-Merou à Bruxelles. Il a visité, de 1898 à 1913, l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne, la Suisse, Constantinople, la Grèce, et a surtout séjourné en Provence et en Italie, parcourant à pied la Ligurie, la Campanie, la Galabre et la Sicile.

En 1905 et 1906, M. Varlet a fait paraître successivement Notes et Poèmes et Notations, où, faisant sienne la sublime parole de Zarathoustra : « De tout ce qui est écrit, je n’aime que ce que l’on écrit avec son propre sang ; écris avec du sang, et tu apprendras que le sang est esprit, » il se donne tout entier au public, tel qu’il s’est révélé à lui-même au creuset d’une analyse âpre et rigoureuse. Les Solitudes et les Intimités sont surtout significatives à cet égard. L’ascète qui vit dans ce mystique du Néant, dans ce Surhomme dilettante, tout imprégné des doctrines de Nietzsche, joint au mépris du vulgaire, à la fantaisie Ironique d’un Laforgue et d’un Rimbaud, la terrible sincérité, la bienfaisante rudesse et l’étonnante acuité de perception de Corbière.