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Lorsque l’on entreprend de classer les idées philosophiques d’Henri Poincaré et de situer exactement son œuvre[1] parmi les doctrines contemporaines, il est nécessaire de procéder avec beaucoup de circonspection si l’on ne veut pas risquer de faire fausse route. Henri Poincaré était en philosophie un autodidacte, et il éprouvait à l’égard des systèmes une méfiance particulière. Il s’est défendu d’être nominaliste, mais toute autre qualification appliquée à sa doctrine l’eût également inquiété. Sur nombre de problèmes, en effet, qui divisent les partis philosophiques, il se déclare incapable de prendre aucun parti parce

  1. L’essentiel de cette œuvre se trouve dans les volumes qu’a publiés la Bibliothèque de philosophie scientifique : Science et hypothèse (1902), La valeur de la science (1905), Science et méthode (1908), Dernières Pensées (1913).