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année 1772.

N. B. Il n’est pas encore bien sûr que M. Belleguier puisse envoyer sa diatribe le 27, à cause des petits troubles qui règnent encore dans la ville ; mais qu’elle se mette en route le 27 ou le 29, il n’importe. Le grand point est de soutenir qu’elle vient de Belleguier, et non pas de Raton.

8740. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
25 janvier.

Mon cher ange, les notes chatouilleuses[1] ne paraîtront qu’après la pièce, du moins si on me tient parole ; et encore j’empêcherai bien que ce volume un peu hasardé n’entre à Paris ; ou, s’il y entre, il ne sera qu’entre peu de mains, et alors il n’y a aucun danger, car, en fait de livres comme en fait d’amour, il n’y a de scandale que dans l’éclat.

On m’a mandé que cet Alcydonis[2], auquel j’ai été sacrifié, est protégé par Mme la duchesse de Villeroy, qui même y a travaillé, et qui a fait faire la musique ; si la chose est ainsi, elle m’a ôté le plaisir d’être le premier à lui céder tous mes droits bien respectueusement.

Lorsque les Lois de Minos ou Astérie seront sur le point d’être représentées au jugement très-incertain, et souvent très-fautif, de la cohue du parterre, je vous informerai de la cabale, qui a pris déjà ses mesures. Elle est de la plus grande violence ; mais


Je ne veux pas prévoir les malheurs de si loin.

(Racine, Andromaque, act. I, Sc. ii.)

M. le marquis de Chauvelin a eu la bonté de m’écrire ; mais vous sentez qu’il ne faut pas que M. le maréchal de Richelieu se presse, avant que l’affaire des Lois de Minos soit plaidée ; je joue gros jeu dans cette partie. Il est certain qu’il eût mieux valu ne plus jouer du tout à mon âge, et se retirer paisiblement sur son gain ; mais je vois que la passion du jeu ne se corrige guère. Une autre fois, je vous en dirai davantage, puisque vous avez la bonté de vous intéresser à mes passions ; mais je suis un malade entouré de gens plus malades que moi. Mme de Florian est attaquée de la poitrine ; je lui ai bâti une maison que probablement elle n’habitera guère. Il ne faut pas plus compter sur la vie que sur

  1. Des Lois de Minos.
  2. Voyez la note sur la lettre 8732.