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CORRESPONDANCE.

abrégé de l’Histoire du Parlement[1], très-véridique. Vous pourrez en parler à monsieur le chancelier, qui permettra que je vous fasse tenir le paquet à son adresse.

8441. — DU CARDINAL DE BERNIS[2].
À Rome, le …

Le pape, mon cher confrère, a très-bien pris vos plaisanteries en prose et en vers : c’est une preuve de la supériorité de son esprit, car, en général, les Italiens et les Romains modernes n’entendent pas trop la plaisanterie. Le pape donc voudrait que vous fussiez un peu plus saint que vous ne l’êtes ; mais, au surplus, il est flatté de votre estime, et désire sincèrement votre conservation pour l’honneur des lettres et de notre siècle. Ménagez votre santé, puisque le souverain pontife le veut, et que je le désire encore plus ardemment que le souverain pontife.

8442. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[3].
À Ferney, 18 décembre.

J’ai bien peur, monseigneur, que la démarche de M. Constant d’Hermenches, baron de Rebecque, ne soit un peu indiscrète, et la mienne fort téméraire. Pour peu que vous trouviez mes craintes fondées, il vous sera aisé de faire mettre la lettre à la poste pour Versailles, sans vous fatiguer d’une sollicitation, peut-être mal placée, puisque la chose ne paraît pas être du district de M. le duc d’Aiguillon. Les provinciaux comme moi font de ces fautes-là tous les jours. Tout ce que je puis faire, c’est de vous demander bien pardon si j’ai fait une sottise. Je vous souhaite mille bonnes années quinze jours à l’avance, avec le plus tendre respect.

8443. — À M. LE COMTE D’ARANDA.
À Ferney, 20 décembre.

Monsieur le comte, vos manufactures sont fort au-dessus des miennes ; mais aussi Votre Excellence m’avouera qu’elle est un peu plus puissante que moi.

Je commence par la manufacture de vos vins, que je regarde

  1. L’Histoire du Parlement de Paris, publiée en 1769.
  2. Réponse à la lettre du 27 novembre 1771, n° 8417.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.