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que M. Suard et M. l’abbé Arnaud, que je vous crois attachés, empêchent qu’on ne me calomnie dans la ville. Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

7171. — À M. DE CHENEVIÈRES[1].

Je vous prie, mon cher ami, de faire rendre sur-le-champ cette lettre à M. de Taulès.

Voici un petit ouvrage[2] d’un commis des finances, que je vous prie de faire lire à ceux qui savent calculer. Mandez-moi si les calculs sont justes, car je ne m’y connais pas.

7172. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 6 février.

Si vous vous intéressez, monsieur, à la gloire du plus beau siècle que la France ait vu naître, si vous voulez l’enrichir de vos connaissances, il n’y a pas un moment à perdre. Cela est plus digne de la postérité que les tracasseries de Genève ; l’ouvrage tire à sa fin ; j’avais eu l’honneur de vous mander[3] que j’ai prévenu M. le duc de Choiseul ; je ne doute pas que, si vous lui dites un mot, il ne vous permette de m’envoyer des vérités ; il les aime, il sait qu’il est temps de les rendre publiques. Il n’y a que les superstitieux à qui la vérité déplaise. Si vous me secourez, le siècle de Louis XIV vous aura obligation, et moi aussi, qui suis de ce siècle l’homme du monde qui vous est le plus attaché. Les Genevois ont brûlé le théâtre de ce pauvre Rosimond : que ne brûlaient-ils celui de Paris ? On dit qu’il est détestable. Je n’aime pas les incendiaires ; cela peut aller loin. Rome fut brûlée sous Néron, et Genève pourrait bien être brûlée sous le vieux Duluc.

Voltaire.
7173. — À MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.
À Ferney, 8 février.

Je n’écris point, madame, cela est vrai ; et la raison en est que la journée n’a que vingt-quatre heures, que d’ordinaire j’en

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L’Homme aux quarante écus.
  3. Lettre 7144.