Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7144

Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 498-499).
7144. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 18 janvier.

Mes inquiétudes, monsieur, sur les tracasseries de Genève étant entièrement dissipées, et M. le duc de Choiseul m’ayant fait l’honneur de m’écrire la lettre la plus agréable, je profite de ses bontés pour lui demander[1] la permission d’être instruit par vous de quelques vieilles vérités que vous aurez déterrées dans l’énorme fatras du dépôt des affaires étrangères. Je lui représente que ces vérités deviennent inutiles si elles ne servent pas à l’histoire, et que le temps est venu de les mettre au jour. Je lui dis que vous lui montrerez vos découvertes, et que je ne ferai usage que de celles qu’il approuvera. Il me paraît que ma proposition est honnête ; j’attends donc les lumières que vous voudrez bien me communiquer. On vous aura l’obligation d’avoir fait connaître un siècle qui, dans presque tous les genres, doit être le modèle des siècles à venir.

Pour moi, tant que je respirerai dans le très-médiocre siècle où nous sommes, j’aurai l’honneur d’être, avec la plus sensible reconnaissance, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Cette lettre au duc de Choiseul manque.