je vous dirais : Laissez-le, et prévenez vos amis de faire le grand tour. Mais vous savez qu’en ce bas monde la chance n’est pas toujours pour les bons. Puisse votre commissionnaire passer encore une fois intact ce dangereux pas.
Je vous embrasse, et me recommande ainsi que le public à votre charpentier.
Point du tout, monsieur, la lettre est de M. le duc de Choiseul, et il n’est point du tout question de M. le duc de Praslin, qui n’a point encore reçu mon paquet. Je soupçonne sur cela la chose la plus singulière et la plus plaisante, laquelle est en même temps très-bonne à savoir.
Ut ut est. J’ai relu le projet de la médiation, et je tiens qu’il faut être ou plus fou, ou plus malin que Jean-Jacques, pour ne le pas accepter avec des acclamations de reconnaissance. Voilà mon avis, dont je ne démordrai point. Je serais très-fâché que mes quatre poteaux tombassent sur mon ami Vernet : je les relèverai en sa faveur, dût-on l’y faire attacher[1].
Je connais mes anges ; ils ne me sauront point mauvais gré de mes corrections ; au contraire, ils seront fort aises de voir leur créature lécher continuellement son oursin. Ils sont donc suppliés de faire mettre sur la pièce toutes ces corrections par un brave secrétaire qui ne haïsse pas les vers.
Peut-être le lundi 1er décembre, jour auquel j’écris à mes anges le matin, recevrai-je un mot de leur main bienfaisante ou foudroyante.
Je leur ai déjà mandé que l’exemplaire était parti le 19, adressé à M. le duc de Praslin ; que force corrections avaient suivi de poste en poste ; que j’avais envoyé à M. Janel un nouvel exemplaire du Commentaire sur les Délits pour M. le duc de Praslin. Enfin j’ai fait mon devoir à chaque courrier. Hier, je fis lire la pièce au coin de mon feu à Cramer, non pas à Philibert Cramer,