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ANNÉE 1766.

cette personne donne tous les jours des paroles positives à M. Boursier, et que ce Boursier, en cas de besoin, pourrait faire face à tout. Il a écrit à M. de Lemberta[1], et il attend sa réponse ; il ne fera rien sans avoir le consentement de M. de Lemberta. Voilà tout ce que je sais.

Je vous envoie, par une autre lettre, celle que j’écrivis à M. Hume le 24 octobre. Je vous en ai déjà adressé plusieurs exemplaires, mais je crains que M. Janel, qui a des ordres très-positifs et très-justes de ne laisser passer aucun imprimé de Genève, n’ait confondu celui-ci avec tous les autres ; il y a pourtant une très-grande différence. Ma lettre à M. Hume n’est qu’une justification honnête et légitime, quoique plaisante, contre les accusations d’un petit séditieux nommé J.-J. Rousseau, qui a osé insulter le roi et tous ses ministres dans tous ses ouvrages, et qui mériterait au moins le pilori, s’il ne méritait pas les Petites-Maisons. Ma lettre à M. Hume venge la patrie.

Voici une lettre tout ouverte que je vous envoie pour Mme de Beaumont[2]. Je vous prie, mon cher ami, de la lui faire parvenir, soit en l’envoyant à sa maison à Paris avec certitude qu’elle lui sera rendue, soit en l’adressant à sa terre de Vieux-Fumé, d’où Mme de Beaumont a daté. Je ne sais pas où est cette terre de Vieux-Fumé[3] ; je suppose qu’elle est près de Caen ; mais, dans cette incertitude, je ne puis qu’implorer votre secours.

L’affaire des Sirven devient pour moi plus importante que jamais ; il s’agit de sauver la vie à un père et à deux filles qui se désespèrent, et qui vont suivre une femme et une mère morte de douleur. M. de Beaumont aurait bien mieux fait de suivre cette affaire que celle de M. de La Luzerne : il y aurait eu peut-être autant de profit, et sûrement plus d’honneur.

Mon cher ami, ne nous lassons point de faire du bien aux hommes ; c’est notre unique récompense.


6573. — DE MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT[4].
Paris, 13 novembre 1766.

Rien n’est si vrai, je ne peux avoir de plaisir que par vous. Je finis dans l’instant la lecture de vos lettres à M. Hume et à Jean-Jacques ; elles sont

  1. Cette lettre à d’Alembert manque.
  2. Elle manque aussi.
  3. Limitrophe de Canon-les-Bonnes-Gens ; voyez lettre 6528.
  4. Correspondance complète, édition Lescure, 1865.