Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6073. — À M.  DAMILAVILLE[1].
28 juillet.

Si cette lettre vous trouve encore à Paris, mon cher ami, je vous apprends qu’un gros paquet, contenant des pièces essentielles pour les Sirven, que j’envoyais à M. Élie de Beaumont sous l’enveloppe de M. d’Argental revêtue encore de celle de M. le duc de Praslin, a été décacheté à la poste, et je ne sais si on l’a rendu à M. de Beaumont avec la taxe énorme de Genève, ou si on l’a retenu, ou si M. d’Argental a été vexé des frais du port. J’ai toujours recours à vous dans mes détresses. Vous verrez sans doute M. d’Argental et M. de Beaumont avant de faire ce voyage, qui fait mon espérance la plus flatteuse. J’ose vous supplier de rendre à l’un ou à l’autre les frais que cette vexation aura pu lui coûter.

Je suis bien plus en peine de l’affaire cruelle que plusieurs avocats ont suscitée à M. de Beaumont. Je ne connais guère d’injustice plus punissable. Ah ! mon cher ami, de combien d’injustices nous parlerons quand j’aurai l’honneur de vous voir ! N’oubliez pas, je vous prie, de voir Archimède[2], qui sans doute vous chargera d’un petit mot pour moi.

Nous avons demain Mlle  Clairon ; mais vous savez si je préfère la philosophie à la déclamation la plus parfaite. Vous savez avec quelle impatience je vous attends. Je suis bien malade ; je ne veux de confesseur que vous.


6074. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
28 juillet.

Nous avons été confondus, mes divins anges, de votre lettre du 18 de juillet. Le paquet que le jeune homme vous avait envoyé[3] était adressé à M. le duc de Praslin ; il contenait l’ouvrage de ce pauvre petit novice. J’y avais joint une grande lettre que je vous écrivais, avec un mémoire pour M. de Calonne, accompagné de l’original de l’inféodation des dîmes de Ferney, et de la preuve que ces dîmes ont toujours appartenu aux seigneurs. Tout cela formait un paquet considérable, et on

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — C’est à tort que ces éditeurs ont mis à cette lettre l’adresse de d’Alembert. (G. A.)
  2. D’Alembert.
  3. Celui dont il est question dans la lettre 6066.