Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6066

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 26).

6066. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
15 juillet.

Mes anges, le présent paquet contient deux choses bien importantes que je mets sous votre protection : la première consiste en mauvais vers pour mettre à la place d’autres mauvais vers de l’ex-jésuite, dans vos roués[1] ; la seconde est un paquet de pièces un peu meilleures que nous présentons, Mme  Denis et moi, à M. de Calonne, et nous espérons qu’elles ne seront point sifflées, grâces à vos bontés. Nous présumons que nos anges gardiens voudront bien lui faire parvenir ce paquet, qui est réellement pour nous de la plus grande importance : il contient l’acte de l’inféodation de nos dîmes.

Je voudrais perdre mes dîmes, et que les roués fussent intéressants ; mais on ne peut tirer d’un sujet que ce qu’il comporte. Je le trouve intéressant, moi, parce que j’aime mieux les Romains que les Welches et les Bretons du xive siècle ; mais les Romains ne sont plus à la mode. Je demande bien pardon à mes anges des libertés que je prends toujours avec eux.

Je les supplie de vouloir bien faire agréer par M. le duc de Praslin mon respect et ma reconnaissance.

  1. La tragédie du Triumvirat.