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ANNÉE 1766.

par la diligence de Lyon. La tragédie des langues coupées, etc. m’intéresse plus que celle des roués, ou plutôt, après tant d’horreurs, je ne m’intéresse à rien.

Nous prenons des eaux en Suisse, Mme  Dupuits et moi : elles ne nous feront nul bien ; mais au moins ces eaux ne sont point en Picardie.

Respect et tendresse.


6432. — À M.  THIERIOT.
26 juillet.

Mon ancien ami, voici de quoi animer votre correspondance avec Frédéric ; il vaut mieux que cette Relation[1] lui vienne par vous que par moi.

J’ai été très touché qu’il ait envoyé cinq cents livres[2] aux Sirven, à ma seule prière, et qu’il ait fait passer ce petit bienfait par mes mains. Cela me fait oublier tout le reste. Vous frémirez en lisant la Relation que je vous envoie. Ne dites ni n’écrivez que cette relation vient de M.  de Florian et de moi.


6433. — À M. HENNIN.

Voici une grande diablesse de virtuose vénitienne qui vient vous demander votre protection au saut du lit. Elle chante, elle rimaille, elle… Que ne fait-elle point ? Je suis indigne d’elle. Si elle peut vous amuser, vous m’appellerez Bonneau.

Elle voudrait concerter chez vous.

Mille tendres respects. V.


6434. — À M.  LE MARQUIS DE FLORIAN.
Aux eaux de Rolle, 28 juillet.

Je viens de lire le mémoire signé de huit avocats. Il ne parle point d’une abbesse, mais d’une supérieure de couvent. Il dit que le juge devait se récuser lui-même, parce que de cinq accusés il y en avait quatre dont les familles avaient avec lui de

  1. La Relation de la mort de La Barre.
  2. Voltaire a dit aussi cinq cents livres, dans la lettre à Damilaville, n° 6430 ; mais dans sa lettre 6440, il avoue que ce n’est pas cinq cents francs, mais cent écus d’Allemagne, qu’a envoyés Frédéric.