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taire du Veidam. Il est d’autant plus ancien qu’on y combat les commencements de l’idolâtrie. Je le crois de plusieurs siècles antérieur à Pythagore. Je l’ai envoyé à la Bibliothèque du roi, et on l’y regarde comme le monument le plus précieux qu’elle possède. J’en ai une copie très-informe, faite à la hâte ; elle est aux Délices ; et vous savez peut-être que j’ai prêté les Délices à M. le duc de Villars.

Vous seriez bien étonné de trouver dans ce manuscrit quelques-unes de vos opinions ; mais vous verriez que les anciens brachmanes, qui pensaient comme vous et vos amis, avaient plus de courage que vous.

Il est bien ridicule que vous ne puissiez consacrer mon église, et peut-être plus ridicule encore que je ne puisse la consacrer moi-même.

Je vous embrasse au nom de Dieu seul[1].


4697. — À M. DUCLOS[2].
1er Octobre.

Je vous réitère, monsieur, mes remerciements aussi bien qu’à l’Académie, et je la conjure de ne se point lasser de m’honorer de ses avis. C’est un fardeau désagréable peut-être de relire deux fois la même chose ; mais c’est, je crois, le seul moyen de rendre le Commentaire sur Corneille digne de l’Académie, qui veut bien encourager cet ouvrage. Il ne s’agit d’ailleurs que de relire les endroits sur lesquels l’Académie a bien voulu faire des remarques, et de voir si je me suis conformé à ses idées.

J’ai donc l’honneur de vous renvoyer le commentaire sur Pompée, corrigé et augmenté, avec les observations de l’Académie en marge, et des N. B. à tous les endroits nouveaux ; ce sera l’affaire d’une séance.

Vous avez dû recevoir le commentaire sur Cinna, revu et corrigé, avec l’esquisse du commentaire sur Polyeucte. Il n’y en aura aucun que je ne corrige d’après les observations que l’Académie voudra bien faire. Dès que vous aurez eu la bonté de me renvoyer Cinna, Pompée et Polyeucte, vous aurez incontinent les pièces suivantes. Je suis bien malade ; mais je ne ménagerai ni mon temps ni mes peines.

Je vous prie de présenter mes respects à la compagnie.

  1. Les précédents éditeurs avaient ajouté à Cette lettre le paragraphe qui termine la lettre 4686 (voyez H. Beaune, Voltaire au collège, page 80).
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.