Mes divins anges, quand vous voudrez des commentaires cornéliens, vous n’avez qu’à tinter. M. de La Marche, qui arrive, ne m’empêchera pas de travailler. Je l’ai trouvé en très-bonne santé. Il est gai, il ne paraît pas qu’il ait jamais souffert. Nous avons commencé par parler de vous ; et j’interromps le torrent de nos paroles pour vous le mander. Est-il possible que vous ne m’ayez pas mandé le ministère de M. le comte de Choiseul, et que je l’apprenne par le public ? Ah ! mes anges, que je suis fâché contre vous !
Toute votre cour de Parme souscrit pour notre Corneille ; votre prince[1], pour trente exemplaires. M. du Tillot, M. le comte de Rochechouart, souscrivent. La liste sera belle. Je voudrais savoir comment vous avez trouvé la lettre à mon cicéronien Olivet[2].
Vous doutiez-vous que le germe d’Andromaque fût dans Pertharite ? il y a des choses curieuses à dire sur les pièces les plus délaissées. L’ouvrage devient immense ; mais, malgré cela, j’espère qu’il sera très-utile. Il fera dix volumes in-4°, ou treize in-8°[3]. N’importe, je travaillerai toujours, et les Cramer s’arrangeront comme ils pourront et comme ils voudront.
Y a-t-il quelque nouvelle du Droit du Seigneur ? M. Legouz[4] vous enverra une plaisante préface[5].
Mes anges, je baise le bout de vos ailes.
Comment, morbleu ! frère Damilaville, qui est à la tête de trente bureaux, se donne de la peine pour les frères, se trémousse, écrit ; et frère Thieriot, qui n’a rien à faire, ne nous
- ↑ Don philippe, duc de Parme, né le 15 mars 1720, mort le 18 juillet 1765.
- ↑ La lettre du 20 auguste ; voyez n° 4645.
- ↑ L’édition forma douze volumes in-8°.
- ↑ Voyez page 416.
- ↑ Cette Préface, dont Voltaire reparle encore dans sa lettre du 7 septembre, ne nous est pas parvenue, (B.)
et je saisis avec bonheur cette occasion de vous assurer de la considération très-distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être, etc.