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romaines occidentales de l’empire. La voûte romaine maçonnée comme nous venons de le montrer au commencement de cet article, possède rarement des arcs-doubleaux apparents[1], puisque ces arcs sont noyés dans l’épaisseur même de la voûte, ne sont que des nerfs cachés.

Pour les architectes occidentaux, si fort empêchés, à cette époque, lorsqu’ils prétendaient établir des voûtes sur le plan de la basilique romaine (voyez Architecture Religieuse), la vue d’un édifice comme la basilique de Chagga, — et la Syrie centrale en possède encore plusieurs conformes à ces dispositions, — devait leur faire naître la pensée d’appliquer ce mode de structure en remplaçant les dallages, qui ne pouvaient convenir aux climats de l’Occident, ni à la nature des matériaux dont ils disposaient, par une voûte en berceau sur la nef centrale, par des voûtes d’arête sur les nefs basses, et par un demi-berceau sur le triforium pour permettre l’établissement de couvertures inclinées et contre-buter le berceau central. Ces déductions se présentaient naturellement à l’esprit des constructeurs occidentaux, si naïfs qu’on les veuille supposer.

  1. L’exemple du temple de Diane de Nîmes est une exception. Il ne faut pas perdre de vue que les monuments romains élevés dans la Province sont, beaucoup plus que ceux d’Italie, pénétrés de l’esprit grec, surtout en se rapprochant de Marseille. Il est intéressant de constater les analogies qui existent entre ces monuments antiques de la Province romaine et ceux de la Syrie centrale.