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ditionnel des vieilles garnisons féodales, défendant pied à pied chaque tour, chaque étage d’une tour, s’ingéniant à accumuler les obstacles et à retarder la chute d’un poste, ne fût-ce que d’une heure ! Nous avons décrit ailleurs les défenses générales ou particulières des places et châteaux ; il n’y a pas lieu d’y revenir ici à propos des réduits, qui ne sont qu’un point relatif de ces défenses, aussi nos lecteurs voudront-ils recourir aux articles : Architecture Militaire, Château, Donjon, Siége, Tour.

RÉFECTOIRE, s. m. (refretouer). Salle destinée à la réfection des membres d’une communauté. Les maisons conventuelles possédaient leur réfectoire ; les religieux réguliers prenaient leurs repas en commun dans une salle spacieuse, bien aérée et donnant sur le cloître (Voy. Architecture Monastique). Habituellement l’église longeait l’un des portiques du cloître, le réfectoire était accolé au portique opposé.

Un des plus anciens documents qui nous restent sur les réfectoires des maisons religieuses du moyen âge est certainement le plan manuscrit de l’abbaye de Saint-Gall, adressé à un abbé. Ce plan, que Mabillon attribue à l’abbé Eginhard, est certainement de l’époque carlovingienne (820 environ)[1]. Il indique le long du cloître, à l’opposite de l’église, le réfectoire. Nous donnons (fig. 1) le fac-simile de cette portion du plan manuscrit. En A, est le portique qui longe le réfectoire G ; en B, le por-

  1. Archives de l’abbaye de Saint-Gall. — Voyez l’ensemble de ce plan, Architecture Monastique (fig. 1), et l’Architecture monastique par M. Albert Lenoir.