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bas-reliefs dans des quatre-feuilles et des lobes, comme celui de la porte centrale. Les nus D étaient couverts des mêmes semis fleurdelisés en petit relief. Libergier paraît être le premier qui ait eu l’idée de faire ainsi des porches, des hors-d’œuvre rappelant ces ouvrages provisoires que l’on élève devant les portails des églises à l’occasion de certaines solennités. Cette idée fut développée plus tard avec plus ou moins de bonheur, mais sans qu’on ait, nous semble-t-il, dépassé ce premier essai. Cependant à Troyes, dans la même province, il existe encore deux porches d’une disposition très-remarquable devant les portes du transsept de l’église de Saint-Urbain[1].


Ces porches sont de véritables dais soutenus par des arcs-boutants reportant la poussée et la charge de leurs voûtes sur des contre-forts extérieurs isolés. Le plan de l’un de ces porches, en tout semblables entre eux (fig. 30), indique cette disposition. L’espace A, B, C, D est voûté. Ces deux voûtes reposent sur le mur du transsept et sur les trois piles B, E, C. Trois arcs-boutants G, E, H reportent la poussée extérieure de ces voûtes sur les trois contre-forts I, K, L. La légèreté de cette construction, élevée en liais de Tonnerre d’une excellente qualité, est surprenante. Ces deux voûtes ont réellement l’apparence d’un dais suspendu, car leur saillie laisse à peine voir les frêles colonnes qui les reçoivent. Quant aux contre-forts I, K, L, malgré leur importance relative, ils sont tellement hors-d’œuvre (les deux contre-forts I, L, étant d’ailleurs au droit de ceux de l’église O, M), qu’ils ne paraissent pas appartenir au porche et que l’œil ne s’y arrête pas. En P,

  1. Nous avons très-souvent l’occasion de parler de cette jolie église, qui présente le développement le plus complet et le plus extraordinaire de cette architecture champenoise du XIIIe siècle (voy. Architecture Religieuse, Construction, fig. 102, 103, 104, 105, 106 ; Fenêtre, Pilier).