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lions ; on voit encore apparaître ici la trace des copeaux latéraux, sous forme d’un simple feston. Cette sculpture appartient au commencement du XIIe siècle. Les linteaux des portes principales de nos grandes églises du XIIIe siècle sont supportés toujours par des corbeaux d’une extrême recherche de sculpture. Nous citerons ceux des portes de la cathédrale de Paris, de la porte nord de l’église de Saint-Denis, ceux des cathédrales de Reims, d’Amiens. Les architectes ont habituellement fait sculpter sur ces corbeaux de portes des figures qui se rattachent aux sujets placés sur les pieds-droits ou les linteaux.

La Bourgogne, si riche en beaux matériaux, présente une variété extraordinaire de corbeaux, et ceux-ci affectent des formes qui appartiennent à cette province. Sans parler des corbeaux fréquemment employés dans les corniches (voy. Corniche), ceux qui soutiennent les linteaux de porte ont un caractère de puissance très remarquable. Ils sont renforcés parfois vers leur milieu, afin d’opposer à la pression une plus grande résistance.


Nous donnons (14) un de ces corbeaux de la fin du XIIe siècle qui provient de la porte occidentale de l’église de Montréal (Yonne). Plus tard, leurs profils sont encore plus accentués, ainsi que