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ture. Les bahuts des grands combles n’ont guère que 0, 40 ou 0, 60 centimètres d’épaisseur et portent sur les formerets des voûtes hautes (voy. Construction, Charpente), en laissant le plus de largeur possible à la tête des murs pour l’établissement des chéneaux.

Quelquefois même les bahuts des combles sont établis sur des arcs de décharge reportant le poids de la charpente sur les sommiers des voûtes intérieures ; alors toute l’épaisseur des murs est réservée pour le placement des chéneaux. Les colonnes des galeries intérieures, pendant l’époque romane et au commencement de la période ogivale, sont souvent dressées sur de petits murs d’appui qui sont de véritables bahuts. Les colonnettes du triforium du porche de l’église de Vézelay sont ainsi disposées. Dans la nef et le chœur de la cathédrale d’Amiens même, c’est encore sur un bahut que sont posées les colonnes du triforium (voy. Triforium).

BAINS, s. m. (Voy. Étuve.)

BAIN de mortier On désigne ainsi, dans les ouvrages de maçonnerie, le lit de mortier sur lequel on pose une pierre de taille ou des moellons. À Paris, depuis le commencement du XVIIe siècle, on pose les pierres de taille sur des cales de bois et on les fiche au mortier, c’est-à-dire que l’on fait entrer du mortier dans l’espace vide laissé entre ces deux pierres par l’exhaussement des cales, au moyen de lames de fer mince découpées en dents de scie. Ce procédé a l’inconvénient de ne jamais remplir les lits d’un mortier assez compacte pour résister à la pression. Les ficheurs étant obligés, pour introduire le mortier entre les pierres par une fente étroite, de le délayer beaucoup, lorsque la dessiccation a lieu, ce mortier diminue de volume et les pierres ne portent plus que sur leurs cales. Heureusement pour nos édifices modernes qu’on a le soin de mettre en œuvre un cube de