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voyait autrefois sculptés sur les accolades de l’hôtel de La Trémoille, à Paris.

Les représentations des fabliaux deviennent plus fréquentes, et, quoique fort peu décentes parfois, se retrouvent dans des chapiteaux, des frises, des boiseries, des stalles, des jubés. La satire remplace les traditions et les croyances populaires. Les artistes abusent de ces détails, en couvrent leurs édifices sans motif ni raison, jusqu’au moment où la Renaissance vient balayer tous ces jeux d’esprit usés, pour y substituer ses propres égarements.

ANNELÉE (Colonne). (Voy. Bague.)

APOCALYPSE, s. f. Le livre de L’Apocalypse de saint Jean ne se prête guère à la sculpture ; mais, en revanche, il ouvre un large champ à la peinture ; aussi ces visions divines, ces prophéties obscures n’ont-elles été rendues en entier, dans le moyen âge, que dans des peintures murales ou des vitraux. Les roses des grandes églises, par leur dimension et la multiplicité de leurs compartiments, permettaient aux peintres-verriers de développer cet immense sujet. Nous citerons la rose occidentale de l’église de Mantes, dont les vitraux, qui datent du commencement du XIIIe siècle, reproduisent, avec une énergie remarquable, les visions de saint Jean. La rose de la Sainte-Chapelle du Palais, exécutée à la fin du XVe siècle, présente les mêmes sujets, rendus avec une excessive finesse. Parmi les peintures murales, devenues fort rares aujourd’hui en France, nous, mentionnerons celles du porche de l’église de Saint-Savin en Poitou, qui donnent quelques-unes des visions de l’Apocalypse. Ces peintures datent du commencement du XIIe siècle.

APOTRES, s. m. Dans le canon de la messe, les douze apôtres sont désignés dans l’ordre suivant : Pierre, Paul, André, Jacques, Jean,