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« mauvaise herbe » ou de la végétation microscopique, qui n’est pas sans bénéficier également des conditions favorables de l’engrais et de la culture. Outre les champs, nous avons sur la terre ferme d’autres condensations vertes, riches en vie : les marais, les forêts humides et les prairies humides qui surpassent en quantité de vie les plantations de l’homme (§ 150 et suiv.).

Il semble qu’en moyenne la végétation verte donne sur l’unité de surface marine (un hectare), où sa masse principale est condensée, des nombres du même ordre que sur l’unité de terre ferme. La quantité annuelle plus grande, de la matière vivante créée dans la mer est déterminée par la plus grande intensité de sa multiplication (§ 51). La matière végétale est assimilée par le monde animal avec la même rapidité que celui-ci est créé par multiplication. Des agglomérations de vie animale sans chlorophylle, sont ainsi formées dans le plancton et le benthos de l’Océan, à une échelle rarement observée sur la terre ferme, si toutefois elle le fut jamais.

Mais dussions-nous agrandir de beaucoup ce nombre minimum d’Arrhénius, la correction de l’ordre du phénomène indiqué par cet auteur est dès maintenant évidente.

La matière verte absorbe quelques centièmes de l’énergie solaire radiante qui atteint plus de 2 pour 100, semble-t-il.

Ces 2 pour 100 tombent dans les limites 0,8 à 4,2 pour 100 de la surface solaire, à laquelle répond la surface verte de transformation de la biosphère (§ 56), car les plantes vertes n’ont à leur disposition que 40 pour 100 de l’énergie solaire totale qui atteint la planète ; les 2 pour 100 qu’elles utilisent correspondent à 0,8 pour 100 de l’énergie solaire totale.